Publié le 11 Mar 2024 - 17:40
« BENNOO BOKK YAAKAAR » ET PARTIS ALLIES DE GAUCHE

La majorité orpheline de ses « têtes pensantes », fin de l’idylle politico-électorale ?

 

Après s’être rebellé contre le contre le report « juridiquement impossible et politiquement inopportun » de la Présidentielle en perspective pour ensuite se démarquer du projet d’amnistie initié par le président Macky Sall, le Secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit), le ministre Samba Sy, lors de sa prise de parole à l’ouverture du dialogue national, avait créé un malaise au sein des partis de gauche alliés de la mouvance présidentielle regroupés autour de de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds). La Sentence de cette défiance fut sans appel : le limogeage de ses deux ministres dans le gouvernement Samba Sy du Pit et El hadj Momar Sambe. Est-ce pour autant la fin de l’idylle politico-électorale entre les deux parties?

 

La Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds), qui regroupe 9 partis de gauche tous alliés de la mouvance présidentielle avec deux ministres dans le gouvernement est-elle coincée entre le marteau de la loyauté et l’enclume du respect des principes de l’Etat de droit démocratique ? Quoique fidèles à ses positions de principes qu’elle défend et exprime en toute liberté, elle avait invité leurs responsables et militants à s'engager et à être unis et déterminés dans la bataille électorale pour la victoire au premier tour du scrutin présidentiel du Premier ministre-candidat de leur Coalition « Bennoo Bokk Yaakaar » (BBY), Amadou Bâ.

Toutefois, lors de sa prise de parole à l’ouverture du dialogue national initié par le chef de l’Etat, le Secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit), le ministre Samba Sy, qui s’était publiquement démarqué du projet d’amnistie initié par le chef de l’Etat et exigé le respect du calendrier républicain lors de ces concertations, avait fini d’installer un malaise au sein des partis de la gauche plurielle alliés de la mouvance présidentielle. « Mon parti est pour la tenue des élections tel qu’indiqué par le Conseil constitutionnel. Si cela ne dépendait que de nous, le processus ne saurait être repris. Si ça dépendait que nous l’élection se tiendrait avant que vous ne partiez », avait-il déclaré. Poursuivant son allocution, il fera savoir que « notre analyse à nous PIT est que nous devons nous parler. Nous devons travailler à installer la paix chez nous. Nous devons pacifier nos relations. Vous avez dit que pour ce faire il y a des efforts à faire afin d’enjamber un certain nombre de faits pour pacifier le pays ».

S’il a été pour la poursuite du processus électoral, il était toutefois contre le projet d’amnistie initié par le président Macky Sall. « Je veux indiquer pour ma part que s’il faut enjamber une situation, il ne fallait pas oublier ce qui s’est passé, afin que ça ne revienne pas. Je veux parler de l’amnistie », avait-il fait savoir. Selon lui, « mon Parti ne peut pas entendre supporter et accepter que l’Université a été brulée, mon Parti ne saurait oublier que deux jeunes filles ont été brulées et consumées dans un bus ; mon Parti ne saurait comprendre que sous le manteau de politique que l’on puisse s’en rendre à des instruments de fourniture d’eau et à des casernes de gendarmerie ».

Lui emboitant le pas, l’honorable député Nicholas Ndiaye de la « Ligue démocratique » (Ld) et du groupe parlementaire de la majorité présidentielle vota contre la loi d’amnistie adopté ce 4 mars par l’Assemblée nationale. La Sentence de cette défiance fut sans appel : le limogeage de des deux ministres des partis de gauche alliés de la mouvance présidentielle dans le gouvernement, Samba Sy du Pit et El hadj Momar Samb. Une nouvelle donne qui risque de déteindre dans la campagne électorale du candidat de la Coalition « Bennoo Bokk Yaakaar » (BBY), l’ancien Premier ministre Amadou Ba, malgré la présence somme toute discrète à ses côtés de l’ex ministre du Travail chargé des relations avec les Institutions à ses côtés ce dimanche à l’hôtel « Raddisson Blu ». Excepté Mahmout Saleh et Bassirou Sarr, cette défiance sonne -t-elle la fin de l’idylle entre la mouvance présidentielle et ses « têtes pensantes » léninistes, maoistes, trotskistes, … bref communistes réputées fin stratèges politiques ?

Malamine CISSE

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