Publié le 22 Apr 2024 - 21:27
ÉDITION 2024 DE LA ZIARRA GÉNÉRALE

Tivaouane refuse du monde

 

La communauté tidiane a vécu, ce dimanche 21 avril 2024, la 94e édition de la grande Ziarra générale de Tivaouane. Un grand rendez-vous religieux initié depuis 1930 par l’illustre Cheikh Al Khalifa Serigne Babacar Sy (RTA).

 

Tivaouane-La-Sainte, capitale de la Tidianiyya, a accueilli, hier, plusieurs centaines de milliers de pèlerins venus de toutes les contrées du pays et de l’étranger pour faire leur ‘ziar’ (acte de dévotion et de prière). Une importante rencontre que le premier khalife de Maodo avait choisie pour symboliser le renouvellement du pacte entre le disciple et le maître spirituel qui a en charge l’éducation spirituelle (tarbiyya), rappelle le coordonnateur de la cellule Zawiya Tijaniyya. En son temps, le khalife invitait les fidèles à faire leur ces cinq recommandations : ‘’Sen diiné, sen tariqa, sen métier, sen dahira, sen yonu tiwawon.’’

Hier, toutes les conditions étaient réunies pour une bonne tenue de cette belle tradition. Les services de l’État impliqués dans l’organisation de l’évènement religieux ont respecté à la lettre les besoins exprimés par les autorités religieuses ; qu’il s’agisse de la couverture sanitaire, de l’hygiène, du volet infrastructure, de la Senelec, de l’eau et de l’assainissement, entre autres.

La grande Ziarra générale de la cité de Mawlana Cheikhal Hadj Malick Sy, l’un des évènements phares de la Hadra d'El Hadj Malick Sy en dehors du Gamou ‘’Maouloud Al Naby’’, initiée par le premier khalife de Maodo, Serigne Babacar Sy, perpétuée à travers les âges pour marquer ‘’le renouvellement du pacte entre le cheikh et les disciples par ses successeurs’’, a toujours été portée par la Dahiratoul Kiram (1er Dahira portée sur les fonts baptismaux en 1927) et la Dahiratoul Ahmadiyya ainsi que les fédérations. Il en fut de même cette année.

Ainsi, l’occasion a été saisie, hier, par d’éminents spécialistes pour revisiter ‘’la vie et les enseignements du premier khalife de Maodo, Cheikhoul Khalifa Serigne Babacar Sy (RTA)’’. La cellule Zawiya Tijanniyya, évoquant l’œuvre et la vie du 1er Khalife de Maodo, a rappelé qu’’’il n’est pas de figures religieuses qui aient exercé autant de fascination, autant d’attrait sur ses contemporains, toutes obédiences, religions ou orientations politiques confondues que sur les générations tardives qui n’ont pas vécu à son époque, mais qui l’ont adopté comme la boussole qui guide leur embarcation sur les mers de leur existence tumultueuse’’.

Aussi de souligner qu’au-delà du ‘’charisme de Serigne Babacar Sy’’ tient surtout ‘’la singularité et l’originalité avec lesquelles son enseignement est distillé dans ses prêches à un public wolof non préparé à assimiler les exigences de la charia et de la ‘haqiqa’ dont les sources très souvent en arabe (Coran, hadiths), leur sont inaccessibles. Par une pédagogie douce, il a su faire se délecter de cette ‘’sagesse orientale’’ (philosophie de l’Ishraq) pour parler comme Sohrawardi, dans une authenticité en phase avec notre culture africaine dont le soubassement est basé sur l’oralité.

Le message de Serigne Moustapha Sy Al Amine

À l'occasion de la cérémonie officielle de la 94e édition de la Ziarra générale de Tivaouane, Serigne Moustapha Sy Al Amine s'est félicité de la forte présence des talibés venus d'horizons divers. "La Ziarra générale est un jour symbolique pour Tivaouane", a-t-il laissé entendre.

Avant de saluer également les efforts déployés par l'État du Sénégal pour assurer une bonne couverture de l'évènement. Serigne Moustapha Sy Al Amine a aussi rappelé le passage du chef de l'État à Tivaouane, en prélude à cette Ziarra. Lequel passage a permis de réitérer les engagements de l'État pour accompagner la cité religieuse dans le cadre de la réalisation de l'ensemble de ses projets. Il a informé que le président de la République a lui-même apporté un appui conséquent pour la réussite de la Ziarra dont la première édition avait été paraphée en 1930.

Concernant Tivaouane, Serigne Moustapha Sy Al Amine a indiqué que la cité religieuse demeure incontournable dans la construction du Sénégal. "Képeu kou beugua mogne pépe Sénégal, té doothia boolé pépe El Hadj Malick, sa mogne dina yakhou" (quiconque veut construire le Sénégal sans y associer El Hadj Malick est voué à l’échec), a-t-il déclaré citant une vieille déclaration de Serigne Abdoul Aziz Sy.

NDEYE DIALLO (THIÈS)

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