Publié le 24 Nov 2014 - 19:40
3 QUESTIONS A IBRAHIMA NDOYE, CONSEILLER SPECIAL DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

‘’ Wade souffre d’un climat politique apaisé’’

 

Quelle appréciation faites-vous de la déclaration d'Abdoulaye Wade qui appelle à des élections anticipées en 2015 ?

Personnellement, je ne m’attendais pas à autre chose. Je ne suis point surpris par l’issue de la manifestation du Parti démocratique sénégalais. Le président Abdoulaye Wade est un homme politique et il le restera toujours jusqu’à son dernier souffle. Quand on fait une lecture juste de son parcours politique, des premiers pas du Pds jusqu’à son départ du pouvoir, on voit nettement qu’il n’a jamais voulu laisser l’espace public occupé ou dominé exclusivement par les autres, qu’ils soient ses adversaires ou partisans. Durant plus de trente années, il a toujours été au cœur et au centre de tous les grands sujets politiques qui ont marqué l’histoire du Sénégal. Ce n’est pas aujourd’hui donc qu’il va s’arrêter. Ce sont les fruits des confrontations et des polémiques qui irriguent les veines de Me Abdoulaye Wade.

toujours pensé que beaucoup d’observateurs se trompent très souvent sur cet animal politique. Même quand il était au pouvoir, il souffrait d’un climat politique apaisé. C’est lui qui provoquait et animait en réalité le jeu politique par des actes et déclarations tonitruants à l’encontre d’acteurs politiques de son bord ou du camp de l’opposition. Tout cela pour dire qu’il ne faudrait pas qu’on s’y attarde. Le président Macky Sall a des préoccupations autres que celles auxquelles l’invite Me Abdoulaye Wade. La seule réponse qui vaille est pour moi de nous concentrer au travail et de nous coller, par la mise en œuvre de politiques publiques utiles et rassurantes, aux aspirations des populations. Nous n’avons pas le droit de nous attarder sur ce genre de déclaration dont l’objectif est de nous divertir et d’éloigner le président Macky Sall de sa mission. Le contexte est trop chargé pour son parti et pour sa famille. Il va être difficile de s’attendre à autre chose de sa part.

Est-ce à dire qu’on va vers des confrontations entre l'APR et le PDS ?

J’ai toujours pensé que le Pds est dans son rôle. Nous n’avons pas besoin de le suivre sur le terrain de la polémique et de la confrontation. Une marche ou un meeting de protestation, c’est dans l’ordre normal des choses. Notre démocratie a atteint ses lettres de noblesse. Le président Macky Sall est un pur produit des contradictions politiques qui ont traversé et enrichi l’histoire récente de notre pays. Je ne crois pas que nous allons l’aider en lui demandant de faire moins que ses prédécesseurs.

Nous avons à donner, dans nos décisions de tous les jours, un sens au pluralisme qui caractérise le système politique en vigueur au Sénégal depuis des décennies. En décidant de réduire son mandat de sept à cinq ans, il a posé un acte des plus significatifs sur sa volonté de prouver encore une fois sa qualité de démocrate émérite. Je crois que cela est plus difficile que d’opposer le silence face aux provocations incessantes d’une opposition aujourd’hui en mal de stratégies conquérantes.

Est-ce que la situation économique et politique actuelle du pays ne milite pas en faveur de l’opposition ?

 Je pense que le président est sur la bonne voie. Nous avions trouvé une situation extrêmement difficile. Il a fallu des sacrifices énormes sur tous les plans pour assainir les finances publiques et nous donner les moyens d’une nouvelle orientation pour mener des politiques qui traduisent fidèlement les attentes populaires. Aujourd’hui, avec le programme Sénégal émergent, des pas importants sont en train d’être franchis. Entre 2015 et 2016, avec l’aide de Dieu, c’est un autre Sénégal que nous aurons. Avec plus de détermination et de communion de la part des acteurs économiques et sociaux, les espoirs ne vont pas être trahis. Le président Macky Sall est très engagé pour faire bouger les choses. Je suis persuadé que les lignes vont bouger d’ici là. Nous devons lui faire confiance.

Aïda Diene

 

 

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