Publié le 30 Sep 2014 - 22:48
65E ANNIVERSAIRE DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

Une démonstration artistique qui renvoie au développement

 

Le Grand-Théâtre a vibré hier aux exploits artistiques de jeunes hommes et femmes venus du Fujian. Un spectacle en phase avec la puissance développementaliste de la Chine moderne.

 

Grandiose ! C’est l’appréciation grandiloquente du public qui a pris d’assaut le Grand-Théâtre pour assister à la démonstration de la troupe artistique de la province du Fujian, invitée à Dakar par le ministère chinois de la Culture. C’est dans le cadre de la célébration du 65e anniversaire de la République populaire de Chine.

Salle archicomble au rez-de-chaussée, public de tous les âges, cadre féérique un brin oriental, les artistes venus du Fujian ont été à la mesure de la réputation qui les a précédés au Sénégal. Une panoplie diversifiée de spectacles à la fois divertissants et instructifs desquels il a été possible d’entrevoir une autre dimension de l’empire chinois, au-delà de la Politique.

« La danse du Lion », chef d’œuvre fantastique jouée par une dizaine de jeunes filles et garçons au physique d’une ressemblance peu ordinaire a permis de chauffer la salle du Grand-Théâtre, à l’entame de la soirée. Une sorte d’hommage à notre héros animal national. La synchronisation parfaite des gestes renverrait aisément à la patience et à la discipline d’un peuple, le Chinois, qui a traversé les siècles en supportant les pires humiliations avant de s’en débarrasser en 1949.

Ouverture. La troupe du Fujian ne s’est pas contentée de fournir un spectacle digne d’intérêt, elle a également intégré dans ses chorégraphies des chansons sénégalaises, africaines et même américaines. Ce qui a davantage poussé l’adhésion du public du Grand-Théâtre aux acrobaties millimétrées entre sol et apesanteur, pour ne pas dire entre ciel et terre.

Ténacité. Il y a eu sans doute un impair imprévu dans l’épisode «Des gamins joyeux », une jonglerie effectuée avec des chapeaux de paille multicolores. L’infortuné artiste a dû s’y prendre à trois ou quatre reprises avant de réussir sa tranche de jeu, après avoir été véhémentement encouragé par les spectateurs à chaque échec. Mais cette séquence n’a pas été inutile, au contraire. La patience et la lucidité avec lesquelles le jeune garçon est parvenu à ses fins ne peuvent être disjointes d’une certaine idéologie du développement et du progrès qui a permis à la Chine de devenir la première puissance économique mondiale devant les Etats-Unis. D’où l’hommage du public à son endroit. Lui aussi n’a pas été peu fier !

Equilibre. Un jeu d’acrobate dénommé « Voie du cœur » en compagnie de la défunte cantatrice américaine Whitney Houston, avec un couple talentueux dont la moindre des qualités n’est pas une maîtrise exceptionnelle des mouvements du corps. L’assistance ne s’y est d’ailleurs pas trompée !

Magie

Mais la Chine, c’est l’Orient. La prestidigitation ne pouvait manquer à cette cérémonie. Entre une petite table qui décolle du sol on ne sait trop comment à partir des manipulations d’une charmante demoiselle, et des effets vestimentaires divers comme robes, vestons, etc. qui changent de couleur à la vitesse de la lumière, la magie était au rendez-vous, amplifiée par « la joie partagée » d’un clown qui a fini par jouer avec ses propres invités tirés du public. Hilarant !

On ne manquera pas de signaler ces feuilles d’arbres transformées en flûte avec un son excellent, ainsi que cet instrument traditionnel à deux cordes qui a accompagné « La magnificence » et précédé cet autre jeu de cordes intitulé « L’envol de l’âme » par lequel la démonstration de la Troupe artistique du Fujian a pris fin. «The China-Africa friendship is lasting forever.»

Auparavant, c’est dans le hall du Grand-Théâtre que l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Xia Huang, et le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, avaient reçu leurs hôtes pour « magnifier » la coopération sino-sénégalaise.

MOMAR DIENG

 
Section: