Publié le 24 Apr 2014 - 11:23
ABUS DE BIENS SOCIAUX A L’ISADE

L’ex-DG est mal barré 

 

Condamné en première instance pour abus de biens sociaux, l’ex-directeur général de l’Institut Supérieur Africain pour le Développement de l’Entreprise (ISADE), Abdoulaye Ndiaye, risque de voir sa condamnation confirmée. Du moins telle est la volonté du parquet général.

 

Le bras de fer judiciaire entre l’Institut Supérieur Africain pour le Développement de l’Entreprise (ISADE) et Abdoulaye Ndiaye, son ex-Directeur général et associé, se poursuit. Les deux parties se sont retrouvées hier à la barre de la Cour d’appel de Dakar. Car, l’ex-DG a interjeté appel de sa condamnation en 2011 par le tribunal correctionnel de Dakar pour abus de biens sociaux. 

Le juge de première instance l’avait condamné à une peine assortie du sursis, à une amende ferme de 250 000 francs Cfa et au paiement de 60 millions de francs Cfa de dommages et intérêts, pour des faits de gestion commis entre 1994 et 1997. 
 
Durant cette période, on lui reproche d’avoir effectué des dépenses fictives à hauteur de 12,5 millions de francs Cfa et d’avoir empoché des honoraires, lors de la signature de trois contrats. Parmi ceux-ci, un contrat paraphé avec le Togo, pour une mission de formation dont les honoraires s’élevaient à 44 millions de francs Cfa.
 
Il a également empoché 10,5 millions provenant d’un contrat signé avec la Communauté économique d’Afrique et 5 millions de francs Cfa d'un autre avec l’Assemblée nationale. Selon l’ISADE, Abdoulaye Ndiaye a effectué ces différentes missions avec les moyens de la société, tout en versant les honoraires dans son propre compte. Les plaignants déclarent que l'ex-Dg n’a versé que la moitié des 44 millions issus de la mission de Togo. 
 
Ces accusations ont été balayées d’un revers de la main par Abdoulaye Ndiaye qui a contesté les dépenses fictives. Il a confié avoir versé l’intégralité de l’argent dans les comptes de la société. Ensuite, il a laissé entendre qu’en réalité, l'ISADE devait lui verser une commission de 10% pour chaque mission. Ce que l'institut n’a pas fait.
 
Toujours est-il qu'il dénonce ‘’un dossier monté de toutes pièces’’, dans le seul but de l’évincer de son poste de DG. Pour étayer la thèse de la cabale, Abdoulaye Ndiaye a soutenu que son prédécesseur a commis un détournement portant sur 404 millions et n’a jamais été inquiété. 
 
S’inscrivant dans la logique de son client, Me Moussa Félix Sow a plaidé l’infirmation. Il estime que M. Ndiaye est une victime dans cette affaire et que c’est plutôt l’ISADE qui lui doit de l'argent, parce que les contrats ont été signés es nom.
 
L’avocat général a requis la confirmation, tout en reprochant à l'ex-Dg de créer un conflit d’intérêts. Parce qu'au cours de l’interrogatoire, M. Ndiaye a confié que le contrat de l’Assemblée nationale a été exécuté es nom et es qualité. Délibéré le 28 mai prochain.   
 
FATOU SY

 

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