Publié le 21 Oct 2014 - 16:27
ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE AVEC L’UE

Une manière de détruire l’agriculture familiale, selon le CNCR

 

La signature des accords de partenariat économique avec l’Union européenne risque de détruire notre agriculture familiale, qui constitue un levier important de la croissance économique du pays. L’alerte est du conseil national de concertation des ruraux (CNCR).

 

Le Conseil national de concertation des ruraux vient agrandir la longue liste des organisations qui fustigent les accords de partenariat économique. Signer les APE est aujourd’hui un risque pour notre pays, selon le CNCR. L’intérêt pour le Sénégal, d’après  le porte-parole des ruraux, est de créer ses propres marchés et  de les connecter aux autres pays de la sous-région. Ouvrir le marché ouest-africain à plus de 75% comme le souhaite l’Europe, ‘’c’est  fragiliser’’ nos produits.

Pis encore, la signature des APE va à l’encontre du développement de l’agriculture familiale’’, croit savoir cette organisation paysanne. Aujourd’hui, la seule préoccupation de nos chefs d’Etat devrait être la connexion de marchés régionaux, à en croire Nazirou Sall. Qui poursuit : ‘’Même si les négociations entre l’Union européenne et la région Afrique de l’Ouest sont déjà terminées, et qu’il ne reste plus que la phase de mise en œuvre des accords, notre région n’est pas prête à s’ouvrir à l’Europe’’. Le porte-parole du CNCR s’exprimait hier, en marge de la conférence de presse sur le lancement des journées départementales de la célébration de l’année internationale de l’agriculture familiale.

Par ailleurs, à l’occasion de cette rencontre avec les journalistes, le CNCR est revenu sur la problématique du foncier. Un problème que la commission de réforme foncière dirigée par le professeur Moustapha Sourang a en charge. De l’avis du secrétaire général du CNCR, il doit y avoir ‘’une réforme qui reconnaisse des droits aux populations rurales sur les terres où ils vivent’’. ‘’Le foncier est tout pour le producteur et depuis quelques années, on assiste à une volonté  des riches et des firmes internationales à vouloir s’accaparer les terres des paysans, or, ces derniers ne comptent que sur ces terres. Le CNCR ne conçoit pas qu’on enlève l’outil principal de travail des agriculteurs’’, a déclaré Baba Ngom.

 Pour rappel, le CNCR organise, demain 22 octobre, les journées de mobilisation paysanne dans les 45 départements du pays. Dans chaque département, il est attendu entre 200 et 300 producteurs ruraux des sous-secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la sylviculture, pour échanger et partager sur des thèmes concernant leur secteur, renseigne son président Samba Guèye. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 
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