Publié le 17 Apr 2024 - 14:23
ACCUSÉ DE VIOL SUR UNE MINEURE DE MOINS DE 13 ANS

Un polygame et père de cinq enfants encourt 10 ans de réclusion criminelle

 

Polygame et père de cinq enfants, Mamadou Abdoulaye Diouf a comparu devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour viol. La partie civile, mineure, était âgée de 13 ans au moment des faits. Maçon de son état, il encourt 10 ans de réclusion criminelle, si les juges suivent les réquisitions du maître des poursuites.

 

Mamadou Abdoulaye Diouf est dans de beaux draps. La trentaine révolue, cet homme marié à deux épouses et père de famille a comparu devant la barre de la chambre criminelle pour viol sur une mineure de moins de 13 ans. En présence de la présumée victime M. C. Sall, il a plaidé non coupable.

Mais c'est sans compter sur la petite qui n'a manqué aucun détail dans la narration de sa mésaventure avec son ‘’tonton saï-saï’’ qui profitait de l'absence de ses parents pour abuser d'elle. D'une mère commerçante et d'un père établi à Bambey, M. C. Sall était dans la gueule du loup.

En effet, chaque fois qu'elle rentrait de l'école, vers 13 h, le monsieur l'entrainait dans un bâtiment sous la menace d'un couteau afin d'assouvir ses besoins. C'est au moment où un calme plat régnait à Jaxaay, qu'il a abusé de la fillette à plusieurs reprises. Pis, sous la dictée de Modou, la fillette volait les sous de sa maman, gérante de tontine. Plus regardante, son institutrice qui a remarqué son comportement finit par l'interroger. M. C. Sall a lâché le morceau et a déclaré avoir subi un viol de la part de Modou à chaque fois qu'elle rentrait de l'école. La maîtresse a monté le dossier, informé les parents avant d'entrer en voie administrative.   

Sur la base de ce dossier, Mamadou Abdoulaye Diouf est placé en détention provisoire le 6 février 2021 pour les chefs de viol, pédophilie sur une mineure de moins de 13 ans et détournement de mineure. L'accusé a été présenté aux juges de la Chambre criminelle de Dakar, hier.

La gamine qui revient sur les faits, raconte : ‘’Je le connais très bien. C'est lui qui coiffait mon père. La première fois, vers 13 h, il m'a interpellé devant chez moi avant de m'embarquer dans le chantier d'à-côté. Les rues étaient désertes, je ne pouvais pas crier sous la menace d'un couteau. Quand il a abusé de moi, je me suis débattue tant bien que mal pour me rhabiller. J'ai jeté mes habits par peur que mes parents tombent dessus, car il m'a menacé de mort. Le lendemain, il a reproduit le même scénario. Et à plusieurs reprises. Je ne saurais compter le nombre de fois.’’

Pour sa défense, Modou a rétorqué que le certificat médical est faux et cette affaire est un coup monté par le père de la victime. ‘’Si  je l'avais violée, elle ne pourrait pas le cacher à ses parents pendant autant de temps. J'ai un contentieux avec son père qui m'en veut toujours de ne pas lui avoir  prêté 100 000 F CFA. Je descends toujours à 17 h. Donc, ce n'est pas cohérent’’, a-t-il ajouté.

 Ses dénégations n’ont pas convaincu le représentant du ministère public qui est convaincu de la culpabilité de Mamadou Diouf. Le parquet a demandé qu’on le déclare coupable de tous les chefs d'accusation et de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.

Cependant, les avocats de la défense ont estimé que juste sur la base de simples allégations d'un enfant, le ministère public ne devrait pas requérir une telle peine. L'intime conviction ne suffit pas pour condamner, ont-ils ajouté. Ainsi les robes noires ont sollicité l'acquittement.

La chambre statuera le 7 mai prochain.

 

MAGUETTE NDAO

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