Publié le 6 Jun 2020 - 19:18
AFFAIRE GEORGE FLOYD

Le CRD adresse une lettre de protestation à l’ambassadeur américain

 

Les dénonciations contre la mort de l’Africain-Américain George Floyd se multiplient. Au Sénégal, des leaders politiques de l’opposition, regroupés au sein du Congrès de la renaissance démocratique (CRD) ont adressé une lettre de protestation à l’ambassadeur américain Tulinabo S. Mushingi. 

 

L’indignation collective, suite au meurtre du Noir américain George Floyd, va au-delà des frontières américaines. Ainsi, chaque peuple manifeste à sa façon. Au Sénégal, le Congrès de la renaissance démocratique (CRD) a adressé une lettre de protestation à l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal. 

Dans la note, Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo, Pr. Ibrahima Silla… indiquent que cette lettre adressée à Tulinabo S. Mushingi est motivée par l’horreur que vient de perpétrer, une fois de plus, un policier américain aux États-Unis d’Amérique. Aussi, cette ‘’lettre de protestation, destinée à attirer l’attention de l’Exécutif américain sur les violences répétitives dont sont souvent victimes les frères et sœurs africains américains’’, expliquent ses auteurs.
 
A leurs yeux, la liquidation publique de George Floyd, tué le 25 mai dernier à Minneapolis, dans le Minnesota, aux États-Unis, n’est pas qu’une simple bavure policière de plus. ‘’Elle devient une routine inacceptable que nous dénonçons avec force. Elle ne relève pas non plus d’une question de souveraineté nationale ou de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État qui devrait nous dissuader d’interpeller le gouvernement américain.  Elle n’est pas, enfin, une attitude observable chez tous les Américains. Bien au contraire. Les multiples et récurrentes manifestations sur le sol américain, chaque fois que de tels actes ignobles sont perpétrés contre les Africains- Américains, montrent une ferveur populaire unissant Noirs et Blancs unis dans un élan de pure fraternité et de solidarité, déterminés à combattre l’inacceptable’’, relèvent les membres du Congrès.
 
Suffisant pour Abdoul Mbaye et Cie d’interpeller l’Exécutif américain dont, déplorent-ils, les condamnations sont inexistantes, voire trop faibles sur la primauté de la souveraineté des Droits de l’homme sur toute autre considération. ‘’Ce droit fondamental n’est ni discutable ni négociable, surtout quand il est question de crime contre l’humanité et d’atteinte à la dignité existentielle et essentielle des peuples noirs dans le monde’’, dénonce-t-il dans le communiqué. 
 
Visiblement très remontés, les leaders de cette coalition qui regroupe des partis et mouvements politiques de l’opposition estiment que la gravité de l’acharnement raciste contre les Africains-Américains les incite, plus que jamais, à dénoncer et à condamner vigoureusement ces injustices et meurtres perpétrés contre un peuple qui n’a que trop souffert, rappellent-ils, de la colonisation, de l’esclavage, de l’exploitation et de la ségrégation raciale que ‘’des bandes de racistes, sans foi ni loi, cherchent encore à infliger à perpétuité’’. 
 
‘’Tout au long de l’histoire de ces derniers siècles, la haine des Noirs, que l’on pensait être rangée dans les oubliettes de l’histoire, refait surface au quotidien, de la manière la plus choquante, la plus indécente et inadmissible qui soit aux États-Unis d’Amérique, de la part de groupuscules, qualifiés de suprématistes blancs, aveuglés par la haine des Noirs. Elle a conduit et continue de conduire à toutes sortes de dérives portant atteinte à l’humanité, à la dignité, à la liberté, à l’intégrité physique et existentielle des Africains-Américains’’, fait-on savoir la note. 
 
Le CRD pense que cette persécution sur le peuple africain-américain est loin de connaitre son épilogue. Il en veut pour preuve les réalités vécues dans  les stades, les rues, les prisons à ciel ouvert, dans les centres de rétention comme dans bien d’autres endroits des États-Unis où les Noirs, s’indignent-ils,  sont la cible de ‘’groupuscules racistes, sans qu’une riposte à la hauteur de l’affront ne se manifeste de la part des autorités à la tête de cette grande démocratie’’. 
 
Les camarades d’Abdoul Mbaye trouvent d’ailleurs insignifiants les discours d’indignation émises par les dirigeants du monde ‘’apparemment insensibles au sort réservé aux Africains-Américains’’.  ‘’La politique d’acharnement raciste est d’autant plus révoltante qu’elle émane de la rhétorique viscéralement pathologique du président Donald Trump, dont la légitimité prospère dans la négrophobie qu’il porte d’ailleurs et attise comme un flambeau. Pour nous, il incarne le couteau qui vient remuer la plaie existentielle qu’on n’a jamais cessé de nous infliger au mépris de notre humanité’’, s’offusquent-ils. 
 
Les membres du Congrès rassurent cependant que l’Afrique fera front et se rangera aux côtés de ses frères et sœurs africains-américains et en compagnie des millions de personnes de toutes races, militantes de la confraternité universelle, indignées par le virus de la haine raciale. 
 
En moins d’un mois, l’affaire George Floyd est en train de ravir la vedette au coronavirus, en Amérique, tant elle prend de l’ampleur. A l’origine, il s’agit d’une violence policière américaine ayant mené au meurtre d’un  Noir pendant son interpellation par un policier blanc, Derek Chauvin. Et depuis le 25 mai, les rangs des manifestants ne faiblissent pas, même la devanture de la Maison-Blanche n’est pas épargnée.
 
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