Publié le 26 Jan 2015 - 15:41
ALAIN GIRESSE, SELECTIONNEUR DU SENEGAL

‘’Chacun peut interpréter mes choix comme il veut’’

 

Samedi, au lendemain du match nul face à l’Afrique du Sud, Alain Giresse a tenu un point de presse après l’entraînement des Lions pour une analyse plus profonde de la performance de son équipe

 

Avec le recul, n’avez-vous pas l’impression d’avoir failli en opérant cinq changements face à l’Afrique du Sud par rapport à l’équipe qui a joué contre le Ghana

Avec le recul, c’est toujours par rapport à la production, car on a eu moins de maîtrise que d’habitude. La cause à l’équipe sud-africaine qui est considérée comme un outsider, (mais qui) s’est révélée de haut niveau. Il y a eu beaucoup de déchets techniques dans notre jeu. Mais, cela n’a rien à voir avec les changements qui avaient été effectués. C’est de l’avis des autres de penser que les choix n’étaient pas bons. Chacun peut interpréter mes choix comme il veut. C’est après coup, et c’est normal.

Pourquoi avez-vous changé de schéma or, après les éliminatoires, tous étaient d’avis que le 3-4-3 était un système salutaire ?

Les schémas et les principes de jeu n’ont pas changé ainsi que la manière pour sortir le jeu aussi n’a pas changé. Les principes n’ont pas changé. La manière de sortir la balle est restée la même. De se repositionner aussi. C’est surtout le mystère de la mise en application et de la réalisation. Du jour au lendemain, on ne va pas changer les principes et bases de jeu qui sont le reflet de l’équipe. Après, cela se passe dans le changement de système.

Qu’est-ce qui explique toujours l’absence de Djilobodji ?

C’est un choix d’équipe qui s’est imposé, pour ce match face à l’Afrique du Sud. C’est  Kara Mbodji et Lamine Sané qui étaient choisis pour la défense. Voilà !

Au sortir de cette rencontre, êtes-vous content du point pris ou nourrissez-vous des regrets d’en avoir perdu deux ?

Si on regarde l’ensemble des matchs, on se rend compte qu’aucune équipe n’a gagné ses deux matchs. Nous aussi, on n'échappe pas à la règle. On s’aperçoit que gagner deux matchs s’avère difficile pour tout le monde. On se retrouve avec quatre points comme presque toutes les équipes qui sont devant. La victoire nous oblige à ne pas perdre contre l’Algérie. Elle ne nous garantissait pas la qualification. On est dans le même cas de figure. Les perspectives restent les mêmes.

L’usure physique est-elle à l’origine des nombreux changements opérés dans votre équipe ?

Non,  il n’y avait pas encore forcément une usure physique pour les joueurs. Il y avait des joueurs rentrants. La fatigue n’allait se ressentir qu’aux prochains matchs. Donc, c’était pour éviter ça que nous avons effectué ces changements. Le point principal de la production de notre équipe, ce sont les déchets techniques. Prises de balles, transmissions, sur les choix d’actions offensives qui ont été mal réalisées.   Car ils redonnent la balle à notre adversaire qui est un trouble-fête.

Des actions offensives qui ont été mal effectuées, on n’avait pas besoin de cela. Construction avec  ballon perdu, c’était un retour offensif de l’adversaire. Les joueurs, défenseurs comme attaquants, n’ont jamais autant couru de leur vie. Cette équipe-là d’Afrique du Sud a démontré qu’elle est celle qui montre la meilleure impression dans ce tournoi. Elle est méconnue. Si c’était en patinage, c’est l’Afrique du Sud qui totalise seulement 1 point qui passerait. Paradoxe du football.

Y a-t-il un paradoxe entre le premier et le deuxième match que vous avez joués ?

La différence, elle se constate. Elle ne se prévoit pas. On a tout mis en œuvre pour que justement on reste sur la dynamique de la deuxième mi-temps de la première rencontre. Maintenant, on est tombé sur un adversaire qui a aussi modifié ses plans et tactiques en fonction de ce que nous allions opposer.

Etait-il pertinent de faire jouer Sadio Mané pour 90 minutes ?

Sadio jouait son premier match dans cette Can, mais on a tenu à utiliser ses atouts. Dans son registre de joueur, c’est un joueur explosif, un homme de percussion, d’élimination qui a des gestes que lui seul est capable de faire. C’est un atout que nous avions en Sadio. Ce n’est pas un problème de longueur, parce qu’avec lui, on ne joue pas en pensant qu’il  va nous tenir 1 h ou plus. Malheureusement, il n’a pas pu les mettre en exergue. Ce n’est pas intentionnel. Il avait besoin de se relancer. Et avec ce rythme, il n’a pas pu faire ce qu’il voulait faire. Sadio est fatalement attendu par rapport à ce qu’il a déjà démontré par le passé. Pour le cas Sadio, si je ne l’avais pas fait jouer, on me l’aurait réclamé. Mais, après ses problèmes de blessures, il est là ; donc, après coup, c’est parti.

Pape Saer Guèye (Envoyé spécial à Mongomo)

 
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