Plus d'une fois le juge l'a rappelé à l'ordre mais en vain. Pape Macodou Diop est «têtu» comme dit sa mère qui souligne qu’il a une fois été hospitalisé à l’hôpital psychiatrique de Mbao. Le prévenu, maçon, la quarantaine, a été attrait devant la barre par son jeune frère Kaïré Diop, pour coups et blessures volontaires. Ce dernier est passé tout près d’être enfermé à la citadelle du silence suite à une plainte de sa mère pour violences et menaces de mort.

A l'origine de leur dispute, le grand frère, Macodou, ne supporte pas que son frangin prenne des décisions en son absence. Et un jour, alors que Kaïré, sur demande de sa mère, installait le compteur de la maison, Macodou arrive et le somme d'arrêter ses travaux. S'ensuit une bagarre au cours de laquelle Kaïré aurait reçu des coups avec comme résultats un bras fracturé et une incapacité temporaire de travail de 60 jours. Un délit que Macodou n'a pas arrêté de nier, refusant même de répondre correctement aux questions du juge. «S'il s'est blessé, ce n'est pas de ma faute», dit-il.

Leur maman, Anta Ali Mboup, n'a que ses yeux pour regretter avant de vouloir se rétracter, elle qui l’a traîné devant le tribunal. «Vous ne pouvez pas porter plainte contre votre fils et être son avocat ici», lui a lancé le juge. «J'ai porté plainte contre lui car je n'en pouvais plus qu'il se dispute avec son frère. C'est pour cela que je sollicite votre aide», a-t-elle répliqué.

Le maçon, qui garde encore des séquelles de sa blessure, n'a pas manqué de demander une somme d’argent pour, dit-il, payer ses frais médicaux. «Je dois me faire opérer, qu'il en subisse les frais. De toute façon, je vais sortir de la maison», a lancé Kaïré Diop.
Pour l'avocat de la défense Me Sadio Diaw, le tribunal doit faire preuve de clémence notamment en ce qui concerne Pape Macodou Diop.

Kaïré Diop a finalement été relaxé alors que son grand frère a pris un mois ferme pour avoir porté des coups sur lui. Il devra également lui allouer la somme de 130 000 francs. Non content de la sentence, Macodou est retourné au box des prévenus en manifestant sa désolation, sous le regard triste de sa mère.

NDEYE AWA BEYE