Publié le 18 Sep 2014 - 00:27
AUDITION DU DG D’AEROPORT BUS SERVICE (ABS)

Alioune Diassé imite Karim et fait un malaise 

 

 

 

L’interrogatoire d’audience d’Alioune Diassé entamé lundi s’est poursuivi hier. Toutefois, il a été interrompu par un malaise du présumé complice de Karim Wade qui, avant d’être évacué, a fait un revirement à 390 degrés.

 

Pour la seconde fois, le public, venu assister au procès de Karim Wade, a vu un prévenu quitter la salle d’audience sur une civière. Après Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi, Alioune Samba Diassé a connu la même mésaventure hier. Le prévenu, qui a déclaré ‘’se doper de médicaments’’ pour pouvoir assister à son procès, a eu un malaise au beau milieu de son interrogatoire, obligeant la Cour à suspende l’audience, puis l’interrogatoire. Toutefois, avant de perdre ses moyens, le directeur de ABS (Aéroport bus services) SA a eu le temps de répondre à des questions des parquets spéciaux.

C’était pour constater qu’il avait perdu sa verve de la veille. S’exprimant d’une voix calme, Alioune Samba Diassé a fait une volte-face sur les questions concernant ABS corporate. Après ses explications détaillées de la veille, le prévenu a embouché la même trompette que Karim Wade et Pape Mamadou Pouye, pour souligner qu’il ne répondra plus, tant que Bibo Bourgi ne sera pas en état de comparaître. ‘’Je n’ai rien à répondre concernant ABS Corporate, dans la mesure où Aboukhalil, qui est à l’origine de la conception, n’est pas là’’, n’a-t-il cessé de répéter sur toutes les questions liées à ABS Corporate.

Alioune Ndao sort de ses gonds

Agacé par ce revirement du prévenu, le procureur spécial Alioune Ndao finira par lancer : ‘’ce n’est pas possible, pourtant hier (NDLR : lundi), vous vous êtes expliqué de long en large ?’’. Pour toute réponse, Diassé lui a servi : ‘’je m’en tiens à ce que j’ai dit hier’’. En revanche, sur d’autres questions, comme sur ses activités de vente d’encens, de transit, le prévenu ne s’est pas fait prier pour donner des éclairages.

Par rapport au commerce d’encens, il a soutenu que le commerçant à qui il livrait la marchandise est toujours au Sénégal. ‘’Je recevais l’encens par containers, pour une valeur qui avoisinait 11 millions le container’’, a révélé le prévenu. Cumulant son travail de transit à celui de comptable, il a expliqué qu’il n’avait pas besoin de faire le déplacement jusqu’au port pour la facturation. Des collaborateurs le faisaient pour lui. ‘’Mon travail de transit était pour moi un créneau pour me faire  de l’argent’’, a expliqué Diassé.

L’interrogatoire a aussi porté sur l’actionnariat d’ABS SA. Lorsque le Procureur spécial lui a demandé si Fatou Babou savait qu’elle portait ses actions (3%), le prévenu a répondu par l’affirmative. Alors qu’à l’instruction, la dame a déclaré qu’on lui avait fait signer des documents chez un notaire en toute ignorance. Véronique Manga avait abondé dans le même sens, en révélant n’avoir jamais participé à un Conseil d’administration. On lui faisait signer des procès-verbaux de réunion. Toujours sur le processus de création d’ABS SA, le procureur spécial a voulu savoir comment il a pu créer une société, avec un salaire de 250 000 francs. ‘’A la lumière de cette question, vous pouvez aussi me demander comment j’ai pu construire des maisons’’, a rétorqué Diassé. 

FATOU SY  

 

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