Dominés (0-2) par une Algérie retrouvée, les Lions sont éliminés de la CAN, pour la 3^e fois consécutive. Cela devient une sale habitude.

Inqualifiable ! Encore une fois, le Sénégal est sorti de la Coupe d’Afrique avec le même verdict : éliminé au premier tour. Encore une fois, il s’était avancé comme un favori, au pire comme outsider, et n’a eu que la déception et la colère à offrir au final à ses supporters et observateurs. C’est une rengaine qui commence à être lassante, parce qu’elle n’arrête pas de susciter des espoirs fous, à la hauteur de la déception qui suit toujours. Comme en 2008, comme en 2012, les Lions ont été incapables de franchir le 1^er tour, et encore une fois, on a du mal à trouver, à chaud, les raisons de ce nouvel échec.

Si, en fait ; il suffit de revoir le début de match de cette équipe du Sénégal face à l’Algérie pour trouver une première explication de cette contre-performance. Quand Djilobodji fait une offrande dès la 2^e minute à Feghouli qui part seul au but, on sent déjà la mauvaise soirée. N’ayant besoin que d’un point, les Lions n’ont jamais su se décider entre attaquer et défendre. Ils s’offrent même le luxe d’oublier de défendre sur le premier buteur algérien Mehrez, qui surprend Stéphane Badji et a le loisir de battre Coundoul dès la 11^e minute.

Pour la troisième fois en trois matches, le Sénégal concède le score dans cette CAN. Et à force de chaque fois courir après, il arrive bien un moment où on ne peut le rattraper. Surtout quand on abuse d’un jeu aussi direct face à une Algérie qui état en mode mondialiste, à l’image de Brahimi qui a donné le tournis aux milieux et aux défenseurs sénégalais.

Les Lions auraient pu recoller au score un bon moment, mais Stéphane Badji, seul face au gardien, réussit l’exploit de se faire contrer. C’est simple, dans cette CAN, quand l’ancien joueur du Casa Sport joue, il donne des balles de buts à l’adversaire, et rate des occasions immanquables.

Giresse, c’est fini !

Cela interpelle évidemment sur les choix de l’entraîneur. Il y a échec, et il est le premier responsable. Il faudra fatalement (sic) expliquer pourquoi Stéphane Badji est resté sur le terrain en étant inexistant. Pourquoi la sortie de Sadio Mané dès la 66^e minute ? Pourquoi les changements face à l’Afrique du Sud ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Les questions seront innombrables, mais il faudra trouver la réponse à la malédiction de la CAN, alors que toutes les conditions sont réunies (financières, logistiques), que le potentiel est l’un des meilleurs du continent.

On ne peut douter de la motivation des joueurs comme l’a exprimé Moussa Sow, mais on peut croire à leur inexpérience quand on voit que 8 joueurs sur les 11 qui étaient face à l’Algérie découvraient la CAN. Ils auront appris la leçon.

C’est un immense gâchis d’avoir laissé la qualification alors que les Lions abordaient cette troisième journée avec 4 points et une première place. Ce sera un immense gâchis également de vouloir ‘’reconstruire’’ cette équipe. Elle a démontré ce dont elle capable, et a juste besoin de grandir, avec un nouveau guide. Car avec Giresse, l’aventure s’arrête là, car son contrat s’arrête le 8 février prochain. Le jour de la finale de la CAN. Dire qu’on y croyait…

Pape Saer Guèye (Envoyé spécial à Malabo)