Publié le 6 Mar 2015 - 13:19
CANDIDATURE A L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2017

Le Pds ouvre le boulevard à Karim Wade

 

Le Parti démocratique sénégalais a procédé hier au lancement officiel d’un appel à candidature en vue de la présidentielle de 2017. Les intéressés, ‘’même ceux qui sont en prison’’ ont jusqu’à une semaine pour déposer leur candidature. Et tout porte à croire que le fils de l’ancien président de la République sera investi.

 

A l’issue de son bureau politique prévu pour le 20 mars 2015, le futur candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) à l’élection présidentielle de 2017 sera officiellement connu. La révélation est de Babacar Gaye. Le porte-parole du Pds en a fait la révélation hier, à la fin de leur réunion présidée par Abdoulaye Wade. ‘’L’appel à candidature est ouvert depuis. Dorénavant, tous les candidats à la candidature du parti à l’élection présidentielle de 2017 ont jusqu’au jeudi prochain à minuit pour déposer leurs candidatures’’, renseigne M. Gaye

‘’Karim Wade, potentiel candidat’’

Il ressort des conclusions de la rencontre d’hier : ‘’Tout membre du Pds détenant sa carte de membre en cours de validité peut se présenter à la candidature du parti pour la prochaine présidentielle.’’ Et ‘’tout candidat peut être présenté par n’importe quel membre du parti’’. ‘’Tous les membres du Pds peuvent présenter leurs candidatures y compris ceux qui sont en prison. La seule chose qu’il faut retenir est que pour ce qui concerne la désignation de ce candidat, ce sera le fait des membres du bureau politique qui sont les représentants des fédérations (quatre par fédération), qui sont déjà élus et connus’’, a rétorqué le porte-parole du Pds lorsque interrogé sur une probable candidature du fils de l’ex-président de la République, Karim Wade, jusqu’ici dans les liens de la détention dans le cadre de la traque des biens mal acquis.

Dans les statuts et règlement du Pds, ‘’au-delà de la désignation du candidat soit par le bureau politique, soit par la convention nationale, il est prévu 10 choix pour désigner le candidat du parti à une élection présidentielle’’, à en croire Babacar Gaye. Selon qui, ‘’le congrès est un moment de rencontre et de mobilisation pour donner un cachet beaucoup plus fort et pour valider la candidature qui a été proposée le cas échéant, par le bureau politique ou par la convention nationale’’.

Il faut souligner qu’au préalable, une commission chargée de recueillir les candidatures a été mise en place. Dirigée par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang, secondé dans sa mission par l’administrateur général du parti, Abdoulaye Faye, cette commission est composée, selon Babacar Gaye, de deux jeunes et de trois femmes. ‘’Le débat sur le futur candidat du Pds ou en tout cas de la coalition dans laquelle sera le Pds, fait aujourd’hui objet de controverses et de discussions. Le parti a décidé de trancher cette question en attendant que le président de la République Macky Sall se décide d’organiser une élection présidentielle en 2017 comme il l’avait promis aux Sénégalais, ou organiser des élections présidentielles anticipées’’, déclare l’ancien président du Conseil régional de Kaffrine. Qui souligne que ‘’dans tous les cas, le Pds s’organise afin de se choisir un porte-étendard’’.

Karim Wade, Ndéné, Diagne Fada et Oumar Sarr, ces probables candidats

Si le comité directeur d’hier du Pds a été présidé par Abdoulaye Wade lui-même, il a enregistré la présence de son ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye qui avait pendant longtemps gelé ses activités dans le parti. Sa présence à cette rencontre synonyme d’une reprise de ses activités politiques, en dit long sur sa volonté d’être ce candidat recherché par le Pds pour affronter Macky Sall en 2017. L’édile de Guinguinéo a très tôt manifesté son désir de succéder à Abdoulaye Wade à la tête du Pds mais aussi d’être investi candidat du parti en 2017. Tout à fait le contraire de son camarade de parti, Mamadou Diagne Fada qui, jusqu’ici, fait dans le clair-obscur, même si sa candidature aussi bien à l’élection présidentielle de 2017 qu’à la succession d’Abdoulaye Wade est évidente, tout comme la candidature d’Oumar Sarr, coordonnateur du parti. Autre candidature évidente, celle du fils de l’ancien président de la République. Même si jusqu’ici il est en prison, rien ne l’empêche, selon Babacar Gaye, de présenter sa candidature comme tout autre militant du parti qui détient sa carte de membre en cours de validité.

EN FLIGRANE

Une comédie de mauvais goût

La volonté affichée par l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade et ses affidés de désigner vaille que vaille leur candidat à la présidentielle de 2017 avant le 20 mars prochain n’est pas fortuit. Elle vise tout simplement à prendre les devants à quelques jours du verdict du procès de Karim Meïssa. Le schéma pour les libéraux est tout tracé. Et le modus operandi mûrement réfléchi. Une simple acrobatie qui consiste à désigner le fils de l’ancien président de la République, Karim Wade, comme le candidat de l’opposition devant faire face au candidat Macky Sall à l’élection présidentielle de 2017. A quelques jours  du verdict de son procès qui sera prononcé le 23 mars 2015.

Et si toutefois le fils de l’ancien président est condamné, les libéraux pourront crier  sous tous les toits qu’un adversaire politique de taille a été éliminé du scrutin de 2017, grâce à une instrumentalisation de la justice sénégalaise. Il s’ensuivra probablement un concert de réprobations  des droits-de-l’hommistes. En réalité, toute cette mascarade autour de ce semblant d’appel à candidature n’est qu’un jeu de dupes. Mais la question que tout le monde se pose est de savoir si des figures de proue du Parti démocratique sénégalais comme Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, entre autres, accepteront d’être les dindons de la farce de cette comédie de mauvais goût. 

ASSANE MBAYE

 
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