Au lendemain du tirage au sort de l’Afrobasket féminin prévu à Dakar du 10 au 18 août 2019, le sélectionneur du Sénégal, Cheikh Sarr, a affirmé ne pas faire de fixation sur ses adversaires, mais plutôt sur l’objectif de l’équipe, c’est-à-dire décrocher le titre continental.

L’équipe féminine du Sénégal de basket continue d’affûter ses armes en vue de l’Afrobasket Dakar-2019 (du 10 au 18 août). Les Lionnes ont effectué, hier matin, leur 27e séance d’entrainement au stadium Marius Ndiaye, au lendemain du tirage au sort qui loge la sélection sénégalaise dans la poule A, en compagnie de la Côte d’Ivoire et de l’Egypte.

Bien que le groupe soit jugé abordable par certains observateurs, le coach Cheikh Sarr ne veut pas se focaliser sur ses adversaires. ‘’Peu importe l’équipe qui est dans notre groupe, on se doit de défendre très dur, gagner les matches et se qualifier en quarts de finale. Notre objectif final est de gagner la coupe’’.

Ainsi, l’ancien entraineur de l’Université Gaston Berger estime que le plus important, c’est de se concentrer d’abord sur l’équipe et ses objectifs dont le premier est de passer le premier tour. Le technicien sénégalais a rappelé toutefois que ‘’la Côte d’Ivoire et l’Egypte sont des équipes qui ont l’habitude de la coupe d’Afrique’’.

‘’La formule a changé. C’est devenu intense et court. On n’a  pas le temps de dormir. C’est des équipes qu’on respecte. Mais il faut jouer à fond les matches et les gagner pour aller au 2e tour’’.

‘’L’équipe se dessine progressivement’’

La séance d’entrainement d’hier s’est tenue avec les 15 joueuses restantes parmi les 24 qui étaient retenues au départ sur la liste de présélection. La grande absente de cette dernière étape de préparation est Oumoul Khaïry Thiam. L’arrière de Gran Canaria, en Espagne, a été écartée de l’effectif après le tournoi de Chine.

‘’Dans le groupe, on a cinq compartiments, de la mène jusqu’au pivot. Dans chaque poste, il y a une ancienne et une jeune. Après, je mise sur la compétitivité et la capacité de tenir les matches jusqu’au bout’’, a expliqué Cheikh Sarr sur ses critères de sélection. Il lui faudra retenir sur les 15 que 12 joueuses pour défendre les couleurs du Sénégal à la 26e édition de l’Afrobasket féminin.

Selon lui, l’équipe ‘’se dessine progressivement’’. ‘’L’état d’engagement est là, les filles sont en forme. D’ici samedi, on aura la possibilité d’avoir les dix meilleures afin d’y ajouter deux pour jouer le tournoi de Dakar. C’est après qu’on aura les douze joueuses’’.

En plus de la compétitivité, l’entraineur veut s’appuyer sur ‘’la polyvalence’’ des joueuses. ‘’Même si le projet de départ est d’avoir 3 pivots, 2 ailières fortes, 3 meneuses, 2 arrières et 2 ailières, il peut être modifié en cours de route. Il y a des postes interchangeables’’.

Le rythme de travail s’intensifie au fur et à mesure que s’approche la compétition, a fait savoir le sélectionneur. ‘’Pour le moment, il n’y a rien à dire, à part quelques petits bobos. Le rythme s’élève progressivement. Seulement, les filles ne sont pas venues au même moment. Il y a un décalage entre Yacine, Aïda et les autres’’, a expliqué Cheikh Sarr. C’est pour cela, dit-il, que le staff technique est ‘’en train de niveler le niveau de forme des joueuses avec le crossfit qu’on fait deux fois par semaine et les séances de défense’’.

L’équipe du Sénégal a pris part à un tournoi de préparation en Chine, il y a quelques semaines. ‘’C’est un peu différent avec le jeu africain. On doit s’adapter par rapport à ça’’, a précisé le technicien. C’est dans ce sens que le tournoi de Dakar, du 3 au 5 août prochain à Dakar Arena, s’inscrit comme une aubaine pour Cheikh Sarr. Les Lionnes vont se frotter à leurs deux adversaires de poule en phase finale de l’Afrobasket, l’Egypte et la Côte d’Ivoire, en plus de l’Angola. ‘’C’est un avantage. Nos adversaires vont nous observer et nous aussi. Elles ont plus intérêt à jouer contre nous. Mais nous aussi, on veut connaitre la capacité de jeu de leurs joueuses. C’est des matches importants pour faire des tests et évaluer notre jeu’’.

‘’Avec les réseaux sociaux, c’est très compliqué’’

Malgré l’engagement noté chez ses joueuses depuis le début de la préparation de l’Afrobasket, Cheikh Sarr ne néglige pas l’aspect mental. ‘’Il faut beaucoup jouer sur la psychologie des joueuses, parce que l’affect et l’émotion sont réels. C’est à nous de contrôler ça jusqu’au bout’’.

Mais le coach craint surtout les répercussions négatives que peuvent avoir les opinions extérieures à la Tanière, surtout celles véhiculées sur les réseaux sociaux. ‘’Avec les réseaux sociaux, c’est très compliqué. Les gens font des commentaires sur certaines joueuses qui peuvent sentir un manque de considération’’.  Ce qui explique que, des fois, ‘’tu vois un jour la joueuse dans un bon état d’esprit et le lendemain baisser les bras, parce qu’elle a entendu des choses. Certains nous poussent vers la victoire, d’autres, par contre, peuvent nous tirer vers le bas’’.

Même s’il admet que les joueuses doivent avoir ‘’une très forte mentalité’’, le coach espère compter sur le soutien des Sénégalais.

LOUIS GEORGES DIATTA