Tivaouane Peulh étale ses misères
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La localité de Tivaouane Peulh compte 19 quartiers. ''Seuls quatre sont électrifiés. Les autres n’ont ni eau, ni électricité''. C'est le constat amer des populations dont Mamadou Ba, vice-président de la délégation spéciale. Et pourtant le site a été choisi par les autorités sénégalaises pour accueillir les sinistrés de la banlieue. Ce vendredi 16 août, le président de la République s'y est rendu pour une cérémonie de remise de clés de logements à un groupe de sinistrés des inondations de l’année dernière. Des habitants de plus dans une bourgade qui manque de presque tout, puisque confrontés à des problèmes de santé et d’éducation.
D'où les vives ''inquiétudes'' des ''premiers habitants de la zone''. ''Le président, dit Mamadou Ba, a vu nos doléances. Nous sommes confrontés, d’année en année, à l’accroissement de la localité et à des maux qui se diversifient de plus en plus''. La localité est confrontée à un problème d'insécurité. Elle compte une population de 15 000 habitants, sans compter les nouvelles cités. ''La sécurité de la population nous préoccupe surtout. Nous n’avons qu’un poste de gendarmerie. C'est aujourd’hui insuffisant pour gérer toutes les âmes qui vivent ici. Donc, il faudrait que le gouvernement pense à corriger ce manque pour la communauté rurale de Tivaouane Peulh-Niague''.
Se pose la question des réserves foncières de la localité. Elles sont presque épuisées, selon le vice-président de la délégation spéciale, du fait de la ruée des promoteurs immobiliers. Mamadou Ba renseigne que seuls 51 hectares sont disponibles, ce qu'il juge insuffisant. Il accuse le régime libéral. «Ce que le précédent régime nous a pris, est inestimable. L’Apix aussi nous a pris des terres avec le relogement des déguerpis de l’autoroute à péage. La Socabeg, ainsi que beaucoup d’autres particuliers, nous ont aussi pris des espaces. Nous ne voulons plus voir d’autres promoteurs, parce que la zone est aujourd’hui pleine. Ils doivent maintenant aller chercher ailleurs'', rumine-t-il. Une situation préoccupante pour les habitants et surtout les jeunes, appelés à avoir un jour un toit. ''Il faut penser qu’il y a des jeunes à Tivaouane Peulh. Si on attribue toutes les terres aux promoteurs immobiliers, les jeunes n’auront pas où vivre. Lorsque vous entrez dans une maison, vous y trouverez plus de vingt jeunes'', explique Mamadou Ba.
Pour corriger cela, il demande au nom de la délégation spéciale une extension du village, pour donner de la chance aux habitants qui n’ont de maisons d’en disposer.
Par ailleurs, Mamadou Ba souligne la faiblesse des moyens de sa collectivité locale. ''Nous avons une communauté rurale nouvellement créée. Aujourd’hui, nous n’avons pas beaucoup de moyens pour régler tous les problèmes'', lance-t-il.