Publié le 4 May 2024 - 14:17
CLASSEMENT MONDIAL LIBERTÉ DE PRESSE

Le Sénégal gagne 10 places, mais reste toujours dans la zone rouge

 

Même si le Sénégal est toujours dans la zone dangereuse, dans le classement mondial pour la liberté de la presse, il a gagné, en 2024, dix places. Il est à la 94e position, d'après le bilan de Reporters sans frontières.

 

Comme chaque année, hier, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a fait le bilan en Afrique subsaharienne.

Selon le responsable de l'Afrique subsaharienne de RSF, Sadibou Marong, le rang du Sénégal a augmenté, mais son score a diminué et le pays se rapproche même dangereusement du palier des 55 points. "En 2024, le Sénégal occupe la 94e position, mais c'est une hausse en trompe-l'œil qui confirme que la question sécuritaire, des médias et des journalistes est également toujours importante".

Monsieur Marong d’ajouter : "Cette année, le classement s'intéresse à 48 pays d'Afrique subsaharienne et parmi ces derniers, il n’y a que cinq qui sont dans une situation un peu favorable, notamment la Mauritanie, la Namibie qui était première l'année dernière, les Seychelles, l'Afrique du Sud et le Cap-Vert".

D'après Reporters sans frontières, en Afrique subsaharienne, les périodes électorales ont charrié beaucoup de violences contre les journalistes et les médias de la part des acteurs politiques et de leurs soutiens.

En effet, explique RSF, au Sénégal par exemple, lors des séquences électorales, les acteurs politiques ont tenté d’utiliser les médias comme instruments d'influence et de pouvoir.

Ainsi, alertent Reporters sans frontières, "si nos États aspirent à devenir des pays démocratiques, il appartient aux autorités de respecter la liberté de la presse et de la promouvoir, de respecter la sécurité des journalistes et de considérer qu'ils ne sont pas des faire-valoir, mais ce sont des gens extrêmement dignes qui se sacrifient tous les jours pour satisfaire le devoir d'accès des populations à l'information".

Plaidoyers 

Sadibou Marong invite, de ce fait, les nouvelles autorités sénégalaises à "considérer le nouveau classement du Sénégal comme une sorte de 'wake up call' pour les médias et la corporation des journalistes, d'une manière générale, et au-delà de la liberté de la presse. Parce que, dit-il, il leur appartiendra de travailler à promouvoir la liberté de la presse".

Selon le responsable de l'Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières, "il faut que le Sénégal redevienne ce fleuron de la liberté de la presse qu'il a été, il y a de cela quelques années. Parce que, regrette-t-il, c'est un pays qui, ces dix dernières années, a fondamentalement chuté et c'est grave pour un pays qui, en Afrique de l'Ouest ou même de toute l'Afrique en général, occupait la 30, 36, 40 et 46e place. Et ça ne fait pas la promotion de la liberté de la presse".

Monsieur Marong est d'avis que les autorités doivent mettre en place un dispositif national de sécurité des journalistes.

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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