Publié le 28 Jan 2015 - 19:17
COMMENTAIRE

 Le rêve brisé

 

C’était trop beau pour être vrai. Le Sénégal qui se qualifie en quarts de finale de la Can 2015 au sortir de son dernier match de groupe face à l’équipe des Fennecs d’Algérie. Oui, c’était trop beau pour être réel. Alors, le rêve s’est brisé en plein envol. Le Lion a cessé de rugir. On s’attendait à tout sauf à cette élimination inespérée.

Le Sénégal, après avoir battu le Ghana, avant de faire match nul avec l’Afrique du Sud, avait fini de susciter de réels espoirs chez les férus du ballon rond. Surtout que les Lions de la Teranga étaient premiers  de leur  groupe, celui dit de la mort, avant d’affronter l’Algérie. La défaite était  interdite car les protégés d’Alain Giresse n’avaient besoin que du point du nul pour accéder au quarts. Mais à l’arrivée, c’est la grande désillusion après celle de Bata en 2012. A croire que les terres de la Guinée Equatoriale sont maudites pour les Lions.

 Il n’empêche que le football ne ment pas, même s’il n’est pas une science exacte. Si on a salué le coaching gagnant de Giresse lors du premier match, l’on n’a pas manqué de décrier son coaching nul face à l’Afrique du Sud.

Une équipe qui aspire à aller loin dans une compétition ne peut se permettre d’être toujours mené au score. Après le match contre le Ghana gagné sur le fil, l’on avait vite fait de saluer la capacité de réaction des Lions. Le même scenario s’est produit contre les Bafana Bafana. Mais ce n’est pas tous les jours que les dieux du foot vous sortent du gouffre. Le Sénégal avait une bonne équipe, certes en construction, mais une équipe qui pouvait rivaliser avec les meilleures de cette Can 2015.

Nous viennent à l’esprit les lendemains euphoriques de la victoire contre le Ghana, certains se réjouissaient même des charlatans déplacés à Mongomo pour aider les Lions à gagner. Un soutien, dit-on, du mouvement navètanes pour soutenir un des leurs en l’occurrence le ministre des sports Macktar Ba. On va encore évoquer le mystique pour justifier l’élimination de l’équipe nationale, mais la réalité est qu’au vu de la prestation des Lions contre l’Algérie, le Sénégal ne méritait pas d’aller en quarts. Apparemment, l’Afrique du Sud était l’équipe la plus faible de ce groupe C. Et le Ghana et l’Algérie qui ont pris le dessus sur les Bafana Bafana se sont en toute logique qualifiés.

 Il s’agit maintenant de tirer les conclusions de cette énième élimination prématurée à une Can depuis 2006. L’équipe actuelle n’est pas si mauvaise que cela, même si certains joueurs à l’image du capitaine Bouna Coundoul doivent dégager le plancher. C’est dire  qu’un noyau dur existe. Il faudra continuer la reconstruction à  partir de cette  ossature, mais en  changeant  les méthodes de travail.

Avec le départ logique de  Giresse, c’est le moment aussi de s’arrêter et de se poser des questions sur l’opportunité de se payer un sélectionneur national d’origine surtout européenne à prix d’or. Après toutes les déconvenues subies sous le coaching ‘’des sorciers blancs’’, il est temps de remettre l’équipe nationale entre les mains d’un coach local. L’expertise locale existe, il suffit juste de la mettre dans de bonnes conditions. Le succès est à ce prix, sinon ce sera toujours l’éternel recommencement. Au grand dam des supporters sénégalais qui commencent en avoir assez des contre-performances de nos Lions.

Ibrahima Khalil Wade

 

Section: