Publié le 6 Jan 2024 - 02:55
CONVENTION SUR LE CLIMAT

Le bilan de la Cop 28 et les perspectives de la Cop 29

L'atelier de restitution des conclusions de la 28eme Conférence des Parties sur les changements climatiques a permis au ministre Alioune Ndoye de faire le bilan de ladite Cop, mais aussi de décliner les ambitions du Sénégal pour celle qui aura lieu en 2024.

La traditionnelle réunion de partage des conclusions de la Conférence des Parties à la Convention sur les Changements Climatiques, 28éme du genre, a été présidée par le ministre de l'Environnement durable, de l'Écologie et de la Transition écologique. Pour Alioune Ndoye, la lutte contre les effets adverses liés au changement climatique a pris un tournant majeur avec l’adoption de l’Accord de Paris en décembre 2015, lors de la 21eme COP. Ce texte juridique sur le climat, d'après lui, est unique de par sa nature juste, équitable, historique et inclusive.

« Les COPs se sont poursuivies après Paris avec toujours cette ambition de décliner une stratégie opérationnelle devant permettre de limiter une augmentation de la température sous les 2°C voire 1,5°C selon lui, mais la COP27 de l’année passée, a fait preuve d'ambition dans la réponse à l'urgence climatique, avec l’adoption de la décision forte et historique qui acte la création du fonds des pertes et préjudices. La COP28 se devait de donner un souffle nouveau à cet engagement collectif et acter la transition vers une nouvelle forme de gouvernance climatique, guidée par la science avec notamment les prescriptions du dernier rapport du Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du Climat’’, souligne le ministre.

Alioune Ndoye d’ajouter : "Huit ans après l’accord de Paris, les objectifs climatiques sont loin d’être respectés et force est de reconnaitre que le processus de négociation s’enlise dangereusement dans l’impasse avec notamment des divergences profondes notées entre pays développés et en voie de développement. La COP 28 n’a pas dérogé à cette règle. Après deux semaines intenses, un accord, dénommé le Consensus de UAE, a été finalement trouvé. Ce paquet de résultats majeurs dans les différents domaines thématiques, témoignent de l'importance accordée à la lutte contre le changement climatique et de l'engagement des pays participants à agir de manière concertée pour faire face à ce défi majeur. Ainsi, entre autres points, nous pouvons noter les éléments suivants : adoption, dès la première journée de la COP, de la décision relative au fonds sur les pertes et préjudices avec des promesses de financement pour alimenter ce nouveau fonds, à hauteur de 700 millions US, finalisation du premier bilan mondial avec des motifs d’espoir sur la prise en compte du climat par la communauté internationale’’.

Par contre, souligne le ministre, sur de nombreuses autres questions tels que le 1,5 degré, l’adaptation et le financement des pertes et préjudices, le texte sur le bilan mondial reflète l'ambition la plus basse possible, au regard des données scientifiques disponibles.

Ainsi, ajoute-t-il, ces conclusions soulignent l'importance vitale de poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement climatique et protéger notre planète pour les générations futures. ‘’L'heure est de travailler ensemble pour mettre en œuvre des politiques ambitieuses, promouvoir l'innovation technologique et mobiliser des ressources pour soutenir une transition juste vers une économie plus durable’’, déclare Alioune Ndoye.

‘’Veiller aux intérêts nationaux, de l’Afrique et des Pays moins Avancés‘’

En outre, il a indiqué que le Sénégal, pays Partie à la Convention sur le Climat, a pris une part active dans ces négociations climatiques. Avec une délégation composée d’une diversité d’acteurs et notamment des membres du Comité National sur les Changements Climatiques, le Sénégal a pu faire valoir ses positions. Au-delà des négociations techniques assez complexes, a-t-il précisé, il est important que les communautés locales puisent ressentir les retombées positives de ces grandes rencontres. Ainsi, la collaboration Sud–Sud, Nord–Sud, sont des leviers d’action qui permettent d’agir ensemble, efficacement, de façon efficiente et cohérente d'après lui.

"C’est pourquoi, dit-il, je me réjouis de constater que des partenariats ont pu être noués par certaines structures à la COP, dans des domaines variés liés à la lutte contre le changement climatique. Je vous encourage, à maintenir le cap et à concrétiser ces initiatives qui vont concourir à la mise du Plan Sénégal Émergent (PSE) et de la Contribution Déterminée au niveau National. La COP 29 se tiendra en novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan. Elle devra acter la finalisation du processus du nouvel objectif commun quantifié sur la finance climatique et de définition de la finance climatique. Les questions liées à la transition énergétique continueront de retenir l’attention lors de cette prochaine COP, de même que les derniers réglages à mettre sur la table pour le fonds sur les pertes et préjudices. Sous ce cadre et vu l’importance des décisions internationales à adopter, je vous exhorte, chers négociateurs, à redoubler de vigilance et à veiller aux intérêts nationaux, de l’Afrique et des Pays moins Avancés."

CHEIKH THIAM

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