Les partisans de Khalifa Sall ‘’perdent’’ la bataille des référés
Les partisans de Khalifa Sall ont perdu hier la procédure qu’ils ont initiée contre la direction du Parti socialiste (Ps) accusée d’avoir violé les textes de la formation politique. Car, même si le juge s’est déclaré compétent contrairement à la volonté des avocats d’Ousmane Tanor, il n’a pas abordé le fond car il estime qu’il n’y a pas lieu à référer. Les deux parties crient victoire en attendant que la bataille se poursuive devant le juge au fond ou à la Cour d’appel.
Après plus de deux mois de suspense, le juge des référés a vidé hier le contentieux opposant les partisans de Khalifa Sall à la direction du Parti socialiste (Ps) accusée d’avoir violé les textes de la formation politique. Chaque camp crie victoire mais Barthlémy Dias et ses camarades sont les grands perdants de ce bras de fer. Car le juge des référés a certes rejeté l’exception d’incompétence et la fin de non-recevoir soulevées par les conseils d’Ousmane Tanor Dieng, mais il n’a pas statué au fond. Le juge dit qu’il n’y a pas lieu à référer. Or, les avocats des exclus voulaient que le tribunal enjoigne à Ousmane Tanor Dieng et ses partisans de cesser ‘’le trouble illicite’’ résultant de la violation des textes. Dans l’assignation, ils reprochent à la direction du PS d’avoir violé les dispositions statutaires et réglementaires issues du Congrès du 28 octobre 2007.
Selon les requérants, ‘’Ousmane Tanor Dieng, agissant avec la complicité des instances irrégulières que sont le Bureau politique élargi et le Secrétariat exécutif national, ne cesse, en violation des dispositions statutaires et réglementaires issues du Congrès de 2007, de prendre des décisions engageant le parti’’. D’où la saisine de la justice pour prendre des mesures d’urgence en vue d’invalider en quelque sorte toutes les décisions prises par ces instances jugées illégales. C’est pourquoi Me Moussa Bocar Thiam se réjouit de la décision. ‘’Ils ont été déboutés car ils voulaient faire dire au tribunal que la procédure de réforme du parti est irrégulière et par ricochet, leur exclusion. Mais le tribunal a confirmé la direction et toutes les décisions sont tout à fait légales’’, commente l’avocat porte-parole adjoint du PS. Poursuivant, il ajoute que le Bureau politique et le Secrétariat exécutif national sont légaux et que tous les griefs soulevés ont été rejetés par le tribunal. Par conséquent, pour lui, ‘’c’est une décision salutaire qui a fini de convaincre l’opinion de la légalité et de la légitimité des décisions prises et cela montre, encore une fois, que le PS est un parti légaliste. Donc il n’y a plus lieu de s’agiter’’.
Conscient que la victoire n’est pas acquise totalement puisque la partie adverse peut introduire un recours, Me Thiam tente de les en dissuader à sa manière. ‘’La grandeur d’un homme, c’est de savoir reconnaître sa défaite et d’accepter les décisions de justice d’autant que les reproches ne sont pas fondés’’, conseille-t-il avant de tendre la main à ses camarades de parti. ‘’Nous les invitons à demander clémence comme certains l’ont fait et à rejoindre les rangs’’, lance-t-il.
‘’Le PS ne peut pas crier victoire’’
Mais du côté des requérants, l’on estime que la défense a vite fait de jubiler. En fait, d’après Me El Mamadou Ndiaye, le PS s’est empressé de crier victoire alors que le juge a rejeté leurs demandes d’incompétence et d’irrecevabilité. Cependant, même s’il semble disputer la victoire à la défense, Me Ndiaye n’est pas satisfait du jugement rendu hier. Il estime qu’en se déclarant compétent, le juge est à même de pouvoir trancher le litige.
‘’Cela n’est pas le cas car il a renvoyé les parties devant le juge de fond. Ceci est curieux mais nous prenons acte’’, se désole la robe noire qui clame qu’ils n’ont jamais été déboutés. ‘’Aujourd’hui, le Parti socialiste ne peut pas crier victoire car ses demandes d’irrecevabilité de la procédure et d’incompétence ont été rejetées’’, martèle-t-il. Quid de la suite ? Me Ndiaye renseigne qu’ils vont se concerter pour prendre une décision d’ici demain. Les deux voies qui s’offrent à eux, c’est la saisine du juge de fond ou un recours devant la Cour d’appel pour attaquer la décision du juge des référés qui, selon Me Ndiaye, devait prendre des mesures conservatoires à cause des violations. C’est pourquoi, promet-il, ils vont continuer le combat pour que les textes soient respectés.
FATOU SY