Publié le 28 Sep 2013 - 14:30
DECES DE ME MAME BASSINE NIANG

Une icône des droits de l’Homme tire sa révérence

 

 

Au moment où les avocats rendaient hommage à leur confrère Me Aly Sarr, décédé avant-hier, jeudi, une autre nouvelle est venue alourdir leur tristesse. La mort de leur consœur, Me Mame Bassine Niang. La première femme avocate du Sénégal a été une grande pionnière des droits de l’Homme, mais également ceux des femmes.

Une grande figure du Barreau sénégalais s’est éteinte, hier, à l’âge de 62 ans. Me Mame Bassine Niang est partie après plusieurs années de lutte contre la maladie. Première femme noire à s’inscrire au Barreau de Dakar, en 1975, cette figure emblématique a aussi, durant sa carrière professionnelle, beaucoup lutté pour les droits de l’Homme, dans un contexte où la liberté de pensée était restreinte. Comme le témoigne la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) dans un communiqué : ‘’elle a osé s’investir dans la défense et la promotion des droits de l’Homme au Sénégal, de défendre l’orphelin et la veuve dans un contexte de monopartisme et de pensée unique de l’époque’’. Son engagement pour la promotion des droits de l’Homme l’avait poussée à mettre sur pied l’Organisation nationale des droits de l’Homme du Sénégal (ONDH) dont elle fut la première présidente, avant de céder la place à l’actuel ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba.  Spécialiste en politique internationale, la défunte juriste était également membre de plusieurs organisations et participait régulièrement à des missions d'études juridiques et politiques. Son expertise dépassait les frontières sénégalaises au vu du rôle qu’elle a joué dans les médiations politiques en Afrique dans les années 80 et 90 avec l’ONDH.

La cause des femmes, notamment leur émancipation, fut également la sienne.  A ce titre, la première avocate noire sénégalaise est membre fondateur de l'Association des juristes sénégalaises (AJS). Mais aussi vice-présidente de l’Association sénégalaise d’études et de recherches juridiques (ASERJ) et vice-présidente de la Fondation internationale des femmes juristes (FIDA). Un engagement qui lui a valu l’étiquette de féministe. Un titre dont elle s’accommodait bien puisqu’elle disait à qui veut l’entendre : ’’Si être féministe, c’est être solidaire de la cause des femmes parce que je suis une femme, je suis donc réellement féministe’’. Même si Me Mame Bassine Niang n’a pas occupé de poste ministériel en soi bien que proche de l’ex-président Wade. Néanmoins elle fut ministre Haut-commissaire des droits de l’Homme et pour la promotion de la Paix. L’avocate a aussi titillé la plume car, en 1997, elle a publié un ouvrage intitulé ‘’Mémoires pour mon père’’. Mémoire à cette grande robe noire qui sera inhumée aujourd'hui à Touba.

 

 

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