Publié le 26 Nov 2014 - 14:18
DEVELOPPEMENT

‘’Le Sénégal peut atteindre l’émergence en 2025’’, selon Moubarak Lo

 

Le réseau international Enda Tiers Monde a tenu son assemblée générale avent hier. En marge de cette cérémonie, l’économiste Moubarak Lo a annoncé que le Sénégal pourrait atteindre l’émergence d’ici à 2025, s’il arrive à augmenter et réguler son taux de croissance par an.

 

‘’Depuis 1994, le Sénégal fait des taux de croissance d’environ  4%, cela ne nous permet pas d’émerger’’, selon l’économiste Moubarak Lo. Toutefois, le pays pourrait atteindre l’émergence, d’ici à 2025, s’il promeut une croissance régulière. L’objectif du gouvernement est d’atteindre une croissance de 7%. Cela ne va pas suffire, selon l’économiste. Il propose de ce fait des taux de croissance de  9 à 10%.

‘’C’est ça le bon taux, parce que cela nous permet tous les dix ans de pouvoir doubler le PIB par tête’’. Pour s’assurer que cette croissance bénéficie à la population, Moubarak Lo pense qu’il faudra qu’elle soit portée par les secteurs qui emploient le plus de pauvres. ‘’Il faut faire attention à ne pas faire porter la croissance par des secteurs extravertis qui ne bénéficient pas aux populations. C’est ça le défi’’, dit-il.

La stabilité macro économique représente un autre élément qui va mener vers l’émergence. Selon l’économiste, à part les échanges extérieurs, le Sénégal maintient une bonne position en termes de gestion budgétaire. ‘’C’est plutôt au niveau de la balance commerciale que nous ne sommes pas très bons et la balance courante. Le constat fait montre que le grand enjeu reste la transformation structurelle qui constitue la troisième dimension pour pouvoir émerger’’, dit-il. Selon lui, si le Sénégal avait le niveau de transformation des pays d’Amérique Latine, aujourd’hui le pays serait déjà émergent. Il insiste : ‘’Il faut beaucoup travailler sur ces transformations, ce qui suppose un renforcement de capacité’’.

Donc, il suggère un capital humain de qualité, l’amélioration des infrastructures, l’investissement dans les activités à haute valeur ajoutée. Il donne l’exemple des phosphates : ‘’c’est ça qui permettra au Sénégal de pouvoir s’affirmer demain comme un pays émergent. C’est possible en 10 ans de faire ce schéma’’.

L’alphabétisation n’est pas en reste. Selon Moubarak Lo, l’alphabétisation universelle constitue un défi à relever. ‘’L’Etat a dégagé beaucoup de milliards pour la francophonie. Certains parlent de 100 milliards. Le cinquième de cette somme permettrait d’alphabétiser tous les Sénégalais. Si tous les ans, on met 20 milliards dans le budget de l’Etat, vous pouvez en cinq ans avoir l’alphabétisation de tous les Sénégalais’’, déclare-t-il.

‘’L’inclusion de l’économie populaire, sociale et solidaire dans les plans d’émergence’’

Plus tôt, Moussa Mbaye, secrétaire exécutif d’ENDA Tiers Monde,  a souligné que l’économie populaire sociale et solidaire dite informelle n’est pas prise en compte dans les statistiques et dans les stratégies de développement. Le réseau international Enda Tiers Monde qui tenait son assemblée générale, a proposé aux économistes de réfléchir sur le thème : ‘’Rôle et portée de l’économie populaire, sociale et solidaire dans la transformation structurelle des économies du sud'’. Ce débat a été une opportunité pour les économistes ‘’porteurs d’alternatives’’ de discuter et voir le rôle et la portée de cette économie populaire, sociale et solidaire dans les transformations structurelles des économies en Afrique.  

AIDA DIENE

 

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