Le Cadre unitaire de l’islam mise sur un calendrier musulman commun
Elaborer un calendrier musulman commun afin de mettre fin à la division dans la célébration des fêtes de Korité et de Tabaski. Tel est le pari du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal qui lançait ses activités samedi dernier à la Maison de la presse.
Au Sénégal, la célébration des fêtes musulmanes, comme la Tabaski et la Korité, dans la désunion, semble devenir la règle. L’unité étant l’exception, car l’on note rarement une concorde avec plusieurs célébrations, chaque année. Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal, qui lançait ses activités samedi dernier à la Maison de la presse, veut mettre fin à ce désordre. Cheikh Ahmed Tidiane Sy ibn Al Amine précise que ce n’est pas l’objectif principal du cadre, mais qu’il va réfléchir dans quelle mesure rapprocher les positions pour une célébration dans la concorde. Car, se désole le fils du défunt khalife général des tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, ‘’cela fait mal à tout musulman de voir les fêtes célébrées dans la division’’.
Ainsi, le cadre qui regroupe des membres des différents foyers religieux du Sénégal et d’autres associations islamiques comme la Djamatou Ibadourahmane et le Rassemblement islamique, se propose de réfléchir pour l'adoption d'un calendrier musulman commun au Sénégal. Car, souligne le document de presse, ‘’le problème des divisions des musulmans sénégalais à propos de la détermination des fêtes religieuses est devenu un facteur de dissension qui met régulièrement à rude épreuve la fraternité entre les différentes communautés du pays’’. Le document d’ajouter que ‘’cette problématique, entretenue par des divergences doctrinales ou d'approches méthodologiques, pourrait pourtant être notablement atténuée par une meilleure synergie des différentes communautés, à travers des échanges plus approfondis et la mise en place commune de démarches plus efficaces que celles déjà existantes’’.
La vulgarisation des enseignements, l’éradication de la mendicité…
Outre la détermination du calendrier musulman au Sénégal, la production et la vulgarisation des enseignements des grandes figures religieuses du Sénégal figurent parmi les grands axes du cadre. Il s’agira, selon Cheikh Ahmed Tidiane Sy Ibn Al Amine, ‘’de rendre plus utilisable’’ ces enseignements pour qu’ils puissent être inclus dans l’éducation. Parce que, selon les explications d’Abdou Aziz Mbacké Madialis, ces enseignements ne sont rien d’autres que des viatiques à la paix, à la tolérance, à la diversité, à l’éthique dans la bonne gouvernance, etc. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le projet Kaggu de numérisation et de publication du patrimoine religieux et intellectuel du Sénégal. Ledit projet, renseigne le document de presse, ‘’sera accompagné d'une initiative parallèle destinée à mettre en contact direct les chercheurs sur l'islam au Sénégal et les acteurs des communautés locales étudiées’’.
La problématique de la mendicité figure parmi les préoccupations du cadre qui, dans son plan d’action, inclut une initiative de soutien au système d'enseignement traditionnel discriminé, pour mettre fin au désordre qui caractérise l’enseignement de l’arabe. A ce propos, l’association entend initier, en collaboration avec les acteurs des ‘’daara’’ et des communautés religieuses, un programme endogène de soutien et de développement des ‘’daara’’. Ce programme, explique le document, ‘’s'appuiera, d'abord, sur les potentialités internes non encore assez exploitées des communautés religieuses, dans l'optique de résoudre graduellement, avec la synergie de tous, les problématiques auxquelles fait face l'enseignement religieux traditionnel au Sénégal’’.
En somme, l’objet majeur du cadre, selon le président, ‘’c’est de montrer le vrai visage de l’islam, accusé, à tort, d’être un véhicule de terrorisme et d’obscurantisme, alors qu’il prône le vivre ensemble’’.
FATOU SY