Publié le 8 Sep 2013 - 02:00
EN PRIVE AVEC... PIERRETTE ADAMS, CHANTEUSE

 ''Les femmes ne doivent pas attendre que les hommes les défendent''

 

 

A Dakar pour présenter son septième album intitulé ''7e Jour'', la chanteuse d'origine congolaise Pierrette Adams s'est confiée à EnQuête. Elle explique les tenants et aboutissants de l'opus de onze titres sur des airs pluriels.

 

 

Quelle est la raison de votre présence à Dakar ?

Je suis revenue au Sénégal pour présenter mon nouvel album qui s'intitule ''7e Jour''. Je l'ai appelé ainsi parce que c'est mon septième album. Il compte onze titres. Il y a du ''ndombolo'', plus de la ''rumba''. Parce que j'ai voulu donner un nouvel élan à ma carrière avec la ''rumba'' en balade pour beaucoup chanter. Il y a évidemment deux titres de ''zouk'' que les gens aiment dans ma musique. C'est du Pierrette Adams comme le public l'aime.

 

Qu'est-ce que le chiffre 7 représente pour vous ?

Moi, je ne suis pas superstitieuse. Même s'il paraît que le chiffre 7 porte bonheur, je n'y crois pas trop. Peut-être que quelque part, j'y crois. Comme je l'ai dit tantôt, j'ai dit ''7e jour'' parce que c'est le septième album de ma carrière.

 

Depuis la sortie de ''Journal intime'' votre premier album jusqu'au dernier, quel bilan faites-vous de votre carrière ?

C'est vrai que c'est une question qui revient très souvent. Mais j'ai toujours du mal à répondre. Moi, je fais les choses comme elles viennent. Je n'aime pas programmer ni faire de bilan. Je me dis toujours que demain est un autre jour et on verra ce qui va se passer. Je crois que c'est une bonne stratégie qui m'évite de prendre la tête pour me dire telle chose n'a pas marché ou comment ça sera demain. Pour moi, les choses se passent ou ne se passent pas.

 

Avez-vous travaillé avec les paroliers Éric Virgal et Bibi Den's sur ce dernier album ?

Oui. Il y a justement une chanson d'Éric Virgal. Concernant Bibi Den's, j'ai seulement travaillé avec lui pour la maquette de l'album. Comme tous mes albums, c'est encore Boncana Maïga qui a signé les arrangements. J'ai travaillé avec les mêmes personnes parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne. Je me sens bien avec eux.

 

Qui a produit cet album ?

Je suis ma propre productrice. Mais si la distribution intéresse quelqu'un, il peut venir discuter des modalités.

 

Avez-vous prévu un titre en wolof pour faire plaisir à vos fans sénégalais ?

Je dirai oui parce que je suis en train de préparer une surprise avec Ousmane Seck, d'ailleurs. Il m'a invité sur son album, on verra si je vais de nouveau chanter en wolof.

 

Allez-vous vous produire en spectacle au Sénégal ?

J'avoue que j'aimerai venir souvent au Sénégal pour donner de grands spectacles et faire plaisir à mes fans. Mais il est difficile de trouver ici quelqu'un qui te diras de venir jouer parce que le public le veut. C'est vrai qu'avec les fêtes de Noël et du nouvel an qui s'approchent, j'aurai aimé jouer à Dakar avec plaisir. J'ai un public ici. J'ai ma maison ici. Je vais et je reviens quand je veux. Je ne me sens pas sur une terre étrangère, je suis chez moi au Sénégal.

 

On sait que vous avez entamé votre carrière avec la chanson ''Mouhamed'', qui est l'histoire d'un enfant, puis ''Mal de mère'' votre second album. Que représentent les enfants pour vous ?

Je suis d'abord une mère à la base. C'est de bonne guerre de défendre les enfants. J'ai fait un duo avec Alpha Blondy sur une chanson dédiée aux enfants. Je viens de finir un travail pour l'Unesco avec des artistes comme Asalfo, Awadi, DJ Martin Sinkara et plusieurs autres. A part cela, je participe beaucoup aux œuvres sociales qui concernent les enfants. Je le fais toujours avec plaisir.

 

Et vous chantez souvent la misère des femmes...

En tant que femme, je ne fais que dire plus haut ce que d'autres femmes pensent bas. J'ai la possibilité de le faire avec la musique. Et il ne faut pas que les femmes attendent que les hommes viennent les défendre. Après tout, nous sommes leurs sœurs, leurs mères mais cela n'est pas un motif de résignation.

 

Vous ne croyez donc pas à la parité entre l'homme et la femme ?

Non. Ce qui est sûr, les preuves sont là, il n'y a pas de parité. C'est dommage. Quand je suis arrivée à Dakar, j'ai trouvé qu'une femme a été nommée Premier ministre (Aminata Touré, Ndlr), pour la deuxième fois au Sénégal. C'est des avancées à encourager. Vous n'êtes pas sans savoir que les femmes sont plus nombreuses que les hommes partout dans le monde. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi on ne peut pas avoir le même nombre de femmes à occuper des postes ministériels que les hommes dans un même gouvernement. Il faut noter que par rapport aux années 60, il y a des progrès. Maintenant, on a jusqu’à cinq, dix femmes ministres dans certains pays. C'est vrai qu'il faut continuer le combat mais qu'il y a des progrès qui sont faits, il faut le souligner.

 

Y a-t-il des chanteuses sénégalaises qui vous inspirent ?

Bien sûr. Mais je ne vais pas citer de noms. (Rire) Parce que je ne veux pas faire des jalouses. En tout cas, j'aime bien ce que font certaines chanteuses sénégalaises.

 

 

 

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