Publié le 28 Nov 2014 - 13:18
EN ROUTE VERS LE SOMMET

La francophonie dans toute sa splendeur

 

Le village de la francophonie, aménagé au sein du Grand Théâtre, bat au rythme de la grande rencontre internationale. Entre expositions et panels, il offre un cadre propice pour chanter l’éloge de la francophonie.

 

L’endroit, qui baisse le rideau ce 30 novembre, est très animé. Il témoigne de la diversité culturelle incarnée par ce concept actuellement en vogue à Dakar en raison du sommet qui s’ouvre ce samedi. Différentes sensibilités s’expriment et essaient de conférer à ce sommet un cachet particulier. De visu, l’efficacité, la discipline et le dynamisme semblent être de rigueur ce jeudi 27 novembre même si des manquements ont été déplorés par des participants du côté de la programmation des activités. Un important effectif recruté, à cet effet, est à pied d’œuvre.

Le stress est dans l’air, des traits sont tirés, d’autres visages affichent la sérénité. L’ambiance musicale est aussi au menu de même que des spectacles sons et lumière. Des écoliers, rencontrés sur les lieux, manifestent leur joie d’être  impliqués à cette rencontre d’envergure. Ils sont tous heureux de suivre des débats et expositions mais aussi de baigner dans un univers très coloré. La diversité se dégage de mille lieux.

Les discours alléchants tendent, de plus en plus, à céder la place à l’action. Les échanges semblent fructueux, comme si des participants ont compris qu’il urge de presser le pas. Dans les différentes expositions, il est question de magnifier la beauté de la langue française, présentée comme un outil fédérateur, un instrument qui a servi de trait d’union entre plusieurs peuples, mais les discussions s’orientent sur comment améliorer le devenir de tous les peuples de l’espace francophone.

L’action dame le pion à la littérature

Interpellés, des participants jugent que la culture du dialogue et des débats d’idées fait le charme de la francophonie, même s’il est temps de réfléchir sur des transformations économiques. Pour des ‘’Senghoriens’’ rencontrés au stand de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif),  il faut s’attendre à des politiques de rupture à l’issue de ce sommet. ‘’La francophonie a dépassé l’aspect culturel et politique.

Elle tend à revêtir une dimension économique’’, tient à souligner M. Amadou Faye, membre de l’association des étudiants diplômés de l’université Senghor d’Alexandrie en Egypte. Ce cadre au ministère de la Culture estime que le mandat du secrétaire général sortant, Abdou Diouf, illustre cet état d’esprit. ‘’L’ancien chef d’Etat sénégalais,  qui a prouvé sous son magistère qu’il est un grand homme d’Etat, a permis à la francophonie de rayonner sur tous les plans. Elle s’intéresse de plus en plus aux questions de démocratie, de promotion de droits de la femme, d’emploi des jeunes, c’est du concret et du positif pour l’Afrique.’’

A l’heure où le front anti-francophonie s’agite, lui pense que la francophonie est porteuse de nouvelles dynamiques. Pour ce, ‘’on ne doit plus se focaliser sur les aspects historiques. On ne peut les nier mais il faut qu’on évolue. L’Afrique a intérêt à jouer sa partition pour relever des défis économiques de l’heure’’, plaide M. Faye  selon qui, Senghor a laissé un héritage culturel qui puisse servir de repères aux jeunes générations. ‘’Il a toujours prôné l’ouverture et l’enracinement. Donc il nous faut valoriser nos cultures tout en nous ouvrant aux autres. Quelqu’un qui perd sa culture perd son âme‘’, croit-il savoir.

Libre circulation des biens et personnes dans l’espace francophone

Dans la même dynamique, le président des anciens diplômés de l’université Senghor d’Alexandrie, en Egypte, M Abdoul Aziz Kane, consultant en gestion des projets, de souligner que le caractère multiculturel de la francophonie a permis d’élargir des réseaux et des visions .Il est convaincu que ce sommet, loin d’être ‘’un cirque’’, va apporter des changements qualitatifs. ‘’Il sera question de favoriser la libre circulation des biens, des personnes et des idées dans l’espace francophone comme c’est le cas au sein de l’espace économique avec l’Uemoa et la Cedeao‘’, renseigne-t-il.

Dans un souci d’asseoir un meilleur système, il exhorte à s’inspirer du cas Senghor. ‘’Grâce à lui, nous avons pris conscience de l’investissement de l’Etat pour nous offrir une éducation de qualité depuis l’école primaire. Nous sommes investis de la mission de servir la Nation pour lui rendre la pareille. C’est l’un des messages forts que nous tirons de Senghor et que nous voulons partager avec les jeunes’,’ ajoute M. Abdoul Aziz Kane. Qui a aussi magnifié la touche apportée par Diouf qui a ‘’su apporter une valeur politique à la francophonie après que Senghor a joué sa partition culturelle’’. 

Matel BOCOUM

 
 
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