Publié le 4 Dec 2019 - 23:16
ENCOMBREMENT DE L’ESPACE PUBLIC

Les opérations de désencombrement reprennent aujourd’hui

 

Les opérations de déguerpissement des occupations anarchiques de l’espace public reprennent, pour rendre le cadre de vie plus agréable à Dakar. Il est également prévu une brigade d’hygiène pour lutter contre l’insalubrité.  L’annonce a été faite, hier, par le ministre Abdou Karim Fofana, invité par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans le cadre des plénières de l’institution.   

 

‘’Dakar compte, aujourd’hui, 3,7 millions d’habitants, avec une projection pour 2025 de plus de 5 millions d’habitants. Notre capitale abrite également l’essentiel des activités économiques, administratives, politiques et culturelles du pays. La ville accueille également plus de 24 % de la population, plus de 50 % de la population urbaine et 70 % du parc automobile immatriculé sur une superficie qui équivaut seulement à 0,3 % du territoire national. Avec de tels chiffres, l’on peut imaginer les défis en termes d’aménagement et d’organisation à relever, afin que la cité puisse offrir les conditions favorables aux fonctions essentielles d’une ville, à savoir y travailler et y vivre de façon convenable’’, a déclaré Aminata Touré, Présidente du Conseil économique, social et environnemental, au moment de recevoir le ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique. Abdou Karim Fofana a été auditionné par le Conseil économique social et environnemental sur thème ‘’Le civisme et la problématique de l’encombrement des voies et espaces publics’’.

Le ministre est disposé à éradiquer tous ces problèmes avec des mesures concrètes. Parmi lesquelles le projet d’instauration d’une brigade d’hygiène qui va sanctionner les citoyens qui ne respecteront pas les interdits sur l’espace public.  S’y ajoute les programmes phares tels que ‘’Sénégal zéro déchet’’ et ‘’Sénégal zéro bidonville’’ qui visent, respectivement, l’amélioration du cadre de vie et l’éradication de l’habitat spontané non planifié, à l’horizon 2035.  Un projet de loi sur la lutte contre l’insalubrité est également à étude.

Concernant le désencombrement du marché Sandaga, le ministre Fofana d’indiquer que la construction va bientôt commencer et que les marchands ambulants seront recasés dans des sites sécurisés. Cependant, constate M. Fofana, certains ambulants louent les cantines qui leur ont été attribuées pour revenir dans les rues. Toutefois, sur ce dernier point, le ministre reste intransigeant et annonce la reprise des opérations de désencombrement pour mettre fin à toute occupation anarchique de l’espace public.

‘’Les opérations de désencombrement vont recommencer, dès ce soir, jusqu’au 31 décembre. Nous ne reculons pas. Nous avions un peu mis la pédale douce, à cause de la période d’hivernage, car il est très difficile, durant cette période, de procéder à des opérations de désencombrement, parce que l’insalubrité se démultiplie et la mission devient plus difficile. On avait ainsi arrêté pour faire une évaluation de nos six premiers mois et nous allons reprendre avec une disposition spéciale sur le suivi. D’ailleurs, nous allons commencer aujourd’hui sur l’avenue Malick Sy. Notre objectif est de désencombrer Dakar ainsi que les autres régions’’, explique le ministre. 

‘’Il faut d’abord nettoyer les mentalités’’

‘’L’auto-ajustement mutuel ne se réalisant pas spontanément en société, la mise en œuvre d’un dispositif coercitif, dissuasif se présente comme seule alternative pouvant produire des résultats durables, comme dans beaucoup de pays. C’est pour cette raison que nous avons initié un projet de loi sur la lutte contre l’insalubrité et l’encombrement. Cet instrument propose, entre autres innovations, la création d’une brigade spéciale de lutte contre l’insalubrité et l’encombrement, et la possibilité pour les pouvoirs publics de contractualiser avec les structures compétentes pour l’enlèvement des épaves, véhicules et autres objets encombrant la voie publique ou abandonnés dans les fourrières’’, a fait savoir Abdou Karim Fofana. Qui appelle à un changement de mentalité pour plus de civisme et de bonnes pratiques de la part des populations.  ‘’Une prise de conscience s’impose pour enlever de nos vues les épaves, les débris de chantiers et les immondices que nous voyons tous les jours, le regard impuissant et le cœur serré, sur la voie publique’’, a-t-il ajouté.

En recevant Abdou Karim Fofana pour la plénière consacrée à l’encombrement des voies et espaces publics, les membres du Cese ont saisi l’occasion pour exposer et déplorer l’encombrement des rues et l’insalubrité. Ils ont aussi soulevé la question de l’encombrement humain avec le phénomène de la mendicité qui ne cesse d’augmenter dans les rues de Dakar.  En plus des bœufs errants qui semblent maintenant faire partie du décor de la capitale. Autant de pratiques qui rendent le cadre de vie désagréable à Dakar.

Les conseillers ont, à cet effet, demandé au ministre de mettre en place des mesures d’accompagnement pour faire perdurer les actions de désencombrement et surtout de sensibilisation pour éviter que les déguerpis reviennent dans les rues, comme c’est souvent le cas. Et pour cela, estime le conseil Cheikh Ngaido Ba, il faut d’abord nettoyer les mentalités des Sénégalais et pousser les populations à changer de comportement.  

La problématique des bœufs errants à Dakar

Quant à la problématique des bœufs errants de Dakar dont beaucoup ignorent les propriétaires, Abdou Karim Fofana renseigne qu’une enquête a été faite par son département pour identifier ces derniers. ‘’Nous avons fait des enquêtes avec le préfet de Dakar et la maire de la ville.

Nous avons pris des personnes qui font exprès et laissent les animaux divaguer pour qu’ils trouvent de quoi se nourrir, pour ensuite les vendre pour alimenter les marchés de Dakar en viande. Nous avons cette information et nous allons travailler à éradiquer ces pratiques. Il n’y a pas de question mystique derrière ce phénomène, comme on le soutient souvent. C’est juste une question de volonté et d’organisation. Il nous manque juste un espace de fourrière animale pour les arrêter’’, indique-t-il. 

ABBA BA

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