Publié le 28 Aug 2014 - 04:32
FATOUMATA MANE RISQUE DEUX ANS DE PRISON POUR AVOIR DONNE DES COUPS DE COUTEAU A SA PATRONNE

La domestique évoque ‘’des djinns maléfiques’’ pour se justifier

 

Si le juge suit le réquisitoire du parquet, Fatoumata Mané risque de donner naissance à son enfant en prison. Elle est poursuivie pour coups et blessures volontaires.

 

Ni le procureur, encore moins le juge, ne savent quelle mouche a piqué Fatoumata Mané qui s’est acharnée sur sa patronne à coups de couteau. La dame dormait tranquillement dans sa chambre lorsqu’elle a été brutalement réveillée vers 3 heures du matin par sa bonne. L’employée lui a asséné des coups au point de lui occasionner une incapacité temporaire de travail de 25 jours.

Il a fallu l’intervention des voisins qui ont défoncé la porte d’entrée de l’appartement, pour que Mame Diarra Samb, qui est état avancé de grossesse, soit tirée des griffes de la domestique. La dame s’apprêtait à aller rejoindre son mari en Espagne pour accoucher. Mais hier, devant la barre du tribunal, Foutamata a déclaré au juge que c’est elle qui a alerté les voisins, après avoir recouvré ses esprits. Déjà devant les enquêteurs, Fatoumata avait confié qu’elle ne savait pas pourquoi elle avait agi de la sorte.

Devant le tribunal des flagrants délits, elle a soutenu qu’elle était possédée par des esprits maléfiques. «Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je peux jurer que je ne comprenais rien. Je dormais, quand soudain dans mon rêve, on m’a demandé de porter des coups à ma patronne», a-t-elle raconté, la voix tremblante. La domestique a ajouté qu’elle n’avait aucun contentieux avec sa patronne. «Elle ne m’a rien fait et je regrette vraiment ce qui s’est passé. J’ai beaucoup pleuré ce jour-là».

Le procureur s’est inscrit en faux. «Vous l’avez fait de votre plein gré. Scientifiquement, ce que vous avancez n’est pas démontré», a lancé le représentant de la société qui a requis une peine de deux ans ferme à l’encontre de Fatoumata Mané. Il reste convaincu que les troubles dont elle dit souffrir ne tiennent pas. Avant le procureur, la partie civile, qui s’est fait représenter par ses avocats, a réclamé la somme de 10 millions pour réparer le préjudice causé. L’un d’eux, Me Ibrahima Mbengue, a souligné que sa cliente a sérieusement été blessée. Me Mbengue a même parlé de tentative de meurtre.

Par contre, l’avocat de la prévenue Me Abdou Daffe a demandé une application bienveillante de la loi à l’égard de sa cliente, orpheline et actuellement enceinte. «Même si on est des cartésiens, on reste malgré tout des Africains avec certaines croyances», a-t-il dit. Pendant ce temps, la native de Kolda Fatoumata Mané continuait de verser de chaudes larmes. Elle sera fixée sur son sort le 2 septembre.  

NDEYE AWA BEYE

 
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