Publié le 19 Oct 2014 - 19:18
FAUX ET USAGE DE FAUX EN ECRITURE PRIVEE DE COMMERCE

Le Dg de Sealord Sénégal réclame 200 millions à un son agent administratif

 

Pape Doudou Yérim Fall, Dg de la société Sealord Sénégal, a attrait à la barre du tribunal des flagrants délits son agent administratif pour faux et usage de faux. Il a réclamé à ce dernier la somme de 200 millions.

 

La société Sealord Sénégal s’active dans l’exportation de produits halieutiques. Dans le cadre d'une opération avec le nommé Moustapha Diatta,  le Dg Pape Doudou Yérim Fall avait chargé son agent administratif Benoit Samuel Sagna de veiller au respect de la procédure. C’est pourquoi, lorsque le Dg de Sealord s'est vu notifier par la Direction des Industries de transformation de la pêche que le contrôle effectué sur des produits exportés vers l'Union Européenne était mal fait, que les produits comportaient un taux de mercure très élevé par rapport à la normale, il s’est retourné vers son agent administratif.

Après vérification, il a découvert que les griefs portaient sur une transaction frauduleuse effectuée par son employé Benoit Samuel Sagna. Ce dernier aurait profité de sa position dans la société pour procéder à une exportation parallèle de poissons pour le compte de Moustapha Diatta. Le Dg de Sealord Sénégal a alors porté plainte pour faux et usage de faux.

Toutefois, le prévenu n'a pas arrêté de nier les faits. En effet, selon
Benoit Samuel Sagna qui a comparu libre, c'est bien son  patron qui lui avait attribué le pouvoir de signer des documents. «C'est mon directeur qui m'a mis en rapport avec Tapha Diatta qui est un sous-traitant de la société.

Il faisait des explorations de poissons composées. Pour cette prestation, il m'a payé la somme de 1 500 000 francs que j’ai reversée à Ibrahima Ly qui est le gestionnaire de qualité», a t-il expliqué. A la question pourquoi a-t-il signé à l'insu de son patron, Sagna a répondu au juge : «c'est lui qui m'a mis en rapport avec Tapha Diatta, en me disant que ce dernier allait faire des exportations au nom de la société», a-t-il répondu.

La réplique de son boss ne s’est pas fait attendre. «Les agissements de Benoit Sagna ont porté atteinte à mes activités. Depuis lors, mes produits font l’objet de contrôles sévères de la part de l’Union Européenne», a-t-il lancé d’un ton rempli de colère. Pis, le Dg de Sealord Sénégal soupçonne Moustapha Diatta d’être le complice de Benoit qui, à l’en croire, n’est plus allé travailler depuis que l’affaire a éclaté.

Le juge au témoin Moustapha Diatta, «vu les faits, vous devriez comparaitre en tant que prévenu»

Le témoin Moustapha Diatta a presque piqué une crise, quand le juge lui a fait cette remarque : «Vous devriez comparaitre en tant que prévenu et non témoin». Pris de panique, il a failli tomber par terre, n’eut été l’intervention des avocats. Le témoin qui avait constitué un avocat a dû s’asseoir un moment, le temps pour lui de reprendre ses esprits. Il a ensuite expliqué au juge que Pape Doudou Yérim Fall était au courant de la transaction qui le liait à sa société, même si tous les papiers signés à cet effet portaient l’empreinte du prévenu.

Le Dg de Sealord Sénégal a demandé la somme de 200 millions, pour réparer le préjudice subi. Le représentant du ministère public a requis l’application de la loi à l’endroit du prévenu. Selon le parquetier, l’acte délivré par Sagna n’est pas reconnu. «C'est un faux, car, il a été établi par quelqu'un qui n’en avait pas la prérogative. Et par conséquent, selon le procureur, «ses justifications ne sauraient être acceptées». 

«S'il n'a pas reçu l’aval de son patron, qu'il reconnaisse son erreur», a ajouté le procureur. Qui est d'avis que le prévenu ne pouvait ignorer le caractère faux des documents. La défense a d'abord expliqué la façon dont une société de pêche fonctionne, avant de plaider la relaxe. «On ne peut pas donner d'ordre à son employé pour après lui reprocher de faire son travail, c'est lui qui lui a donné l'ordre de signer en son absence», a soutenu le conseil de Benoit Samuel Sagna.

Délibéré le 21 octobre.

NDEYE AWA BEYE

 

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