Publié le 15 Jan 2024 - 15:06
FESNAC 2024 - PATRIMOINE NATIONAL

Plaidoyer pour une protection institutionnelle

 

En marge du Festival national des arts et de la culture (Fesnac), un colloque a été organisé sous le thème ‘’Les politiques culturelles au Sénégal : acquis et défis’’.

 

Il est bon de faire évaluer les dispositions de la culture. D’après l'enseignant-chercheur, docteur Pape Massène Sène, le patrimoine local et communal est insuffisamment pris en considération, car la plupart des dispositions et des arrêtés ministériels concernant le patrimoine portent principalement sur l'héritage colonial issu des relations occidentales.

"Le patrimoine devrait bénéficier d'une protection institutionnelle similaire à celle du président de la République", a-t-il déclaré lors d'un colloque tenu à Fatick, dans le cadre du Fesnac, sous le thème "Les politiques culturelles au Sénégal : acquis et défis".

"Le véritable protecteur de la culture est le peuple, car il a réussi à préserver les ethnies, les plaisanteries liées au cousinage et de nombreux autres aspects", a-t-il souligné. De plus, il estime que les acteurs culturels ont également le devoir, dans le cadre de la Constitution du Sénégal, de mettre en place des lois visant à protéger le patrimoine culturel.

En outre, l'architecte Mamadou Tall souhaite que les acteurs culturels prennent des mesures pour réfléchir aux principaux problèmes du patrimoine national. ‘’La culture arabe n’a rien à voir avec l'islam. Les gens pensent que la culture arabe est la religion des Arabes. C'est pourquoi beaucoup de musulmans imitent ces derniers…’’, a-t-il indiqué par exemple. Il note que le patrimoine existe dans les différentes ethnies du monde, mais cela s'exprime de différentes manières et que beaucoup d'entre eux ne sont pas connus par les textes. ‘’Est-ce que quelque chose qu'on fait souvent est considéré comme un patrimoine, comme la musique, les comportements, la construction de bâtiments, la matérialisation de bâtiments, etc. ?, ?’’, se demande-t-il.

Parlant du patrimoine matériel, Mamadou Tall souligne qu’au Sénégal, le Building administratif, construit depuis le temps colonial, est considéré comme un patrimoine, alors que ‘’tel n'est pas le cas", selon lui. ‘’En Afrique, mieux qu'au Sénégal dans le Sud, il y a beaucoup de bâtiments culturels qui sont construits. Ils protègent contre les inondations, le réchauffement climatique, entre autres. Mais ces derniers ne sont pas classés patrimoine culturel du Sénégal’’, a-t-il regretté.

De son côté, le conférencier Abdou Khadre Guèye a parlé de la dimension orale. Selon lui, il y a un problème de langue dans la culture, de manière générale. "Comme les chants, les connotations qui peuvent révéler une même dénomination, alors que si vous allez dans d'autres pays, ce nom peut avoir une autre appellation. Par exemple, le 'tiébou diène' et le 'rice and fish’ ; ces deux noms signifient la même chose. Donc, il faudra qu'on règle ce problème", ajoute-t-il.

MOUSTAPHA NDIAYE (CORRESPONDANT)

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