Publié le 4 Dec 2019 - 22:46
FINANCE VERTE

L’implication du secteur privé au cœur des débats

 

Ouverte hier à Dakar, la 5e Conférence internationale sur la finance verte a été une occasion saisie par les parties prenantes, pour réfléchir sur l’implication du secteur privé dans le financement des entreprises.

 

‘’Promouvoir la finance verte pour une croissance durable en Afrique’’. C’est le thème de la 5e Conférence internationale sur la finance verte dénommée ‘’Green Finance Conférence’’. Ouverte depuis hier à Dakar, cette rencontre a servi de cadre aux différents acteurs pour se pencher sur le niveau d’implication du secteur privé dans le financement des entreprises et sur la nécessité d’intégrer les changements climatiques dans le business modèle des entreprises.

Selon le directeur général du Fonds de garantie africaine, Felix Bikpo, au Sénégal, les besoins en financement de l’action climatique sont estimés à 12 500 milliards de F Cfa, d’ici 2035. Il soutient ainsi que le fonds qu’il dirige cherche à réduire ce gap de financement de 1 % par an. Il reste convaincu que le secteur public ne pourra pas, à lui seul, subvenir à ses besoins. Il faudra, selon lui, créer un cadre. ‘’Nous voulons voir comment utiliser les ressources du public, pour créer un cadre qui permet au secteur privé de venir facilement financer ces entreprises. Nous allons arriver à un moment où les financements et les business verts seront rentables au même titre que les autres business’’, déclare-t-il.

Toutefois, il invite le privé à un changement de paradigme et à ne pas avoir une mauvaise perception des risques. Abondant dans le même sens, le directeur adjoint de l’Environnement et des Etablissements classés, Cheikh Fofana, soutient d’ailleurs que beaucoup de projets et de programmes ont été élaborés pour venir à bout de ces questions liées au changement climatique. ‘’Nous traversons un monde où les ressources se font de plus en plus rares et où les besoins en financement sont extrêmement importants. Donc cette 5e conférence constitue un cadre où toutes les catégories d’acteurs sont réunies pour essayer de réfléchir sur comment mobiliser davantage les ressources financières et surtout comment impliquer le secteur privé. Qui est un acteur économique aux côtés de l’Etat et qui détient d’importantes ressources financières qui peuvent appuyer le financement et la réussite de ce projet’’. 

‘’Intégrer les paramètres de changement climatique’’

Au cours de cette conférence, différents panels sont, en effet, organisés par les acteurs. Les conclusions serviront, selon le directeur général du Fonds de garantie africaine, à améliorer l’accès des Pme au financement de façon générale et en particulier l’accès des Pme qui utilisent la technologie verte comme modèle de développement. D’où, selon lui, l’urgence d’établir des stratégies pour voir comment arriver à améliorer l’environnement pour avoir un accès facile au financement. Cependant, il note que le changement climatique n’est pas un slogan, mais une réalité.

‘’Aujourd’hui, les saisons ont changé, nos activités économiques sont en train de prendre un coup, parce qu’on ne prend pas en compte les changements climatiques. Lorsqu’il y a changement climatique, ça crée un certain nombre de problèmes. Le plus important, c’est de dire aux entreprises qui sont le moteur de la croissance, notamment les Pme, d’intégrer les paramètres de changement climatique dans leur business modèle, sinon elles ne seront plus là demain’’, alerte-t-il. Non sans relever que les Africains n’auront plus de sources de croissance et d’éléments qui permettront, demain, de pouvoir léguer aux jeunes générations une économie qui leur permet de vivre, si jamais les entreprises disparaissent.

Pour lui, il faut aujourd’hui trouver les moyens d’intégrer ces paramètres dans les business modèles des entreprises.

AIDA DIENE

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