Publié le 17 Jul 2020 - 23:24
FONDS FORCE-COVID-19

Le sous-comité musique trouve un consensus

 

Une répartition égalitaire. C’est finalement ce que les acteurs de la musique ont décidé, en ce qui concerne le fonds d'un milliard destiné à être reparti par la Société Sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav).

 

Après près d'une dizaine de rencontres, le sous-comité musique a enfin trouvé un consensus sur le mode de répartition du fonds destiné à être distribué par la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav). Il s’agit du fonds tiré des 3 milliards que l’Etat a alloués aux acteurs culturels impactés par la pandémie de la Covid-19.

En effet, hier à Dakar, d'éminentes personnalités de la musique sénégalaise, des associations du secteur telles que l’Association des métiers de la musique sénégalaise (AMS) et l’Association des acteurs de l'industrie de la musique (AIM), la Sodav et le ministère de la Culture et de la Communication se sont réunis autour d'une même table pour discuter à nouveau de cette question. Les avis, au début, étaient divergents.  Certains ont estimé que tout le monde n'était pas impacté de la même façon. Donc, de tenir compte de l'impact que les gens ont subi personnellement, pour pouvoir leur donner une partie de l'argent en fonction de cela. Il s’agissait de la position de ceux que l’on nomme les ‘’grands’’.

C’est le cas de Mame Goor Diazaka. Il a soutenu que même les doigts de la main ne sont pas d’un même niveau. ‘’C'est moi qui avais demandé à Papis Konaté de me faire une liste. Et j’étais allé voir le ministre (de la Culture) parce que la crème musicale sénégalaise n'est pas au même niveau que les autres’’, a-t-il expliqué.

Le chanteur Djiby Sèye est du même avis. Il estime que ceux qui sont là depuis une trentaine d’années mériteraient de se tailler la part du lion. De l’autre côté, il y a ceux qui ont estimé que dans des conditions pareilles, ce qu'il faut faire, c'est aider tout le monde avec un mode de répartition égalitaire, donnant exactement la même somme à tous. 

En dépit des divergences, un terrain d'entente a été trouvé. Il a été décidé, d’un commun accord, que l’argent accordé aux musiciens sera distribué équitablement. ‘’Pratiquement, depuis trois semaines, disons un mois, il y a eu beaucoup d'échanges informels. Aujourd'hui, nous nous sommes retrouvés et, Dieu merci, la raison a prévalu. Tout le comité est tombé d'accord sur un mode de répartition égalitaire du fonds d'un milliard destiné à être partagé par la Sodav donc destiné à tous les affiliés de la Sodav’’, s’est félicité le directeur des Arts Abdoulaye Koundoul. ‘’Le consensus a été construit autour de ce mode de répartition qui permettra à la Sodav, dès demain, de récupérer son chèque et dès la semaine prochaine, de procéder à sa répartition. Nous allons superviser ce travail et chacun recevra sa part dans les conditions requises’’, a-t-il ajouté.

Le président de l’AMS, Daniel Gomes, lui, n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction. ‘’Nous sommes heureux de voir que la sagesse a prévalu, que ceux qui prônaient un partage autre qu’égalitaire nous ont rejoints dans cet esprit général, surtout pour ces milliers d'artistes qui sont là, suspendus à une décision qui devait se prendre en comité, lequel a su prendre toutes ses responsabilités’’, sourit-il.

‘’Beaucoup disaient que c’était nous (ceux qui avaient opté pour la catégorisation) qui bloquions les choses. Ce n'est pas le cas. Chacun défendait ses positions sur la base de ses principes. C’est juste ça’’, a précisé Idrissa Diop. Qui a salué la ‘’solidarité’’ des artistes. Selon lui, ce n'était donc pas un problème d'argent, mais d'idéologie, d’état d’esprit.

Ainsi, les musiciens ont enterré la hache de guerre. Ils estiment que cette divergence était nécessaire pour repartir sur de nouvelles bases, se préoccuper de l'essentiel. Dans cette perspective, Abdoulaye Koundoul les invite à maintenir cette dynamique. "Parce que, dit-il, ce sont des personnalités remarquables qui se sont retrouvées. Si elles se retrouvaient plus souvent, cela leur permettrait d'apprécier l'évolution du secteur en termes de bilan et de perspectives’’.

Ainsi, il se dit prêt à soutenir la tenue de ce genre de rencontre tous les deux mois.

BABACAR SY SEYE

 

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