Le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique se tiendra les 15 et 16 décembre prochain, à Dakar. Son Comité d’organisation s’est prononcé hier sur les enjeux et les attentes de ce sommet international.  

La paix et la sécurité en Afrique est l’une des principales questions qui préoccupent aujourd’hui les chefs d’Etat africains. Et la solution doit d’abord passer par une réflexion commune. Fort de cette idée, Dakar accueillera du 14 au 16 décembre prochain, le tout premier Forum international sur la paix et la sécurité. Lors du sommet de l’Elysée sur le même thème, tenu les 6 et 7 décembre 2013, les dirigeants africains avaient soutenu la proposition du Sénégal d’accueillir en 2014 un forum informel sur la paix et la sécurité en Afrique. Face à la presse, hier, le Comité d’organisation du forum a rappelé les enjeux et la nécessité de relever les défis sécuritaires et de paix.

Ce forum, qui rassemblera 300 personnalités africaines et internationales, constituera un espace de réflexion et d’échange entre les décideurs politiques et des experts sur les questions de paix et de sécurité. ‘’ L’objectif est d’aboutir à des échanges de très haut niveau qui pourront servir aux leaders et aux décideurs africains, ainsi que leurs partenaires internationaux, pour trouver une réponse aux défis sécuritaires en Afrique’’, a expliqué le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Mankeur Ndiaye.

A son avis, si les menaces, les crises et les conflits ignorent les frontières et revêtent un caractère transnational ou transrégional, les mécanismes de gestion doivent également s’appliquer, à la fois et en même temps, à un ensemble sous-régional ou régional. ‘’Il est important de mener une réflexion stratégique nous facilitant une approche concertée et une vision globale du règlement de conflit, quelle que soit la formule utilisée’’, a-t-il soutenu.

Si l’on en croit le chef de la diplomatie sénégalaise, le choix d’un forum informel répond à une volonté de mener des discussions ouvertes. Pour lui, cela va permettre de sortir des cadres formels d’institutions internationales et intergouvernementales, pour aller vers des cadres ouverts où on discute à bâtons rompus, sans déclaration finale qui engage les uns et les autres.

Menace terroriste et Ebola

Au cours de ce forum, les dirigeants africains tenteront aussi d’apporter des réponses aux menaces terroristes. Pour le président de l’Institut panafricain de stratégies (IPS), Cheikh Tidiane Gadio, les nouveaux défis sécuritaires en Afrique ont pris une ampleur sans précédent. ‘’La crise du Mali a été révélatrice de ce que tout le monde murmurait tout bas’’, a lancé le Dr. Gadio.

De l’avis de l’ex-ministre des Affaires étrangères, cette situation a mis les Etats africains dans une situation de vulnérabilité. A ses yeux, l’Afrique est confrontée aujourd’hui à trois grands défis sécuritaires : le Sahel, les jihadistes et le terrorisme international et ses ramifications. Dans le même ordre d’idées, Mankeur Ndiaye pense que  les risques sécuritaires sont multiformes et inter-liés. Selon lui, ce qui se passe aujourd’hui en Irak avec les jihadistes peut se passer demain dans n’importe quel pays d’Afrique. ‘’Le Forum permettra de tirer les implications de l’Etat islamique irakien en Afrique’’, a indiqué M. Ndiaye.

Ce forum qui se tiendra dans un contexte particulier ne laissera pas en rade la question de la menace Ebola. ‘’La fièvre hémorragique à virus Ebola est devenue un défi sécuritaire qui urge à être éradiqué’’, a soutenu Cheikh Tidiane Gadio, tout en déplorant la réaction tardive des premiers pays dans lesquels la maladie s’est déclarée. Il espère ainsi que ce forum permettra aux Africains de trouver des solutions permettant de faire face aux nombreux défis sécuritaires. 

MAMADOU DIALLO (Stagiaire)