Publié le 23 Nov 2014 - 22:52
FRANCOPHONIE

L’Afrique terre d’avenir de la langue française

 

Le bilinguisme dans l’espace francophone est au cœur des débats pour deux jours à l’UCAD II. Cette rencontre est initiée par le Centre de linguistique appliquée de Dakar (CLAD) qui fête un demi-siècle d’existence.

 

‘’ L’avenir de la langue française se joue en Afrique’’, selon l’Observatoire de la langue française (OLP), un département rattaché à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Avec plus de 55% de locuteurs francophones, le continent noir est le premier endroit où la langue de Molière est en nette progression. ‘’En 2014-2015, le français a évolué de 15% en moyenne, atteignant même 30% dans certains pays, comme le Sénégal ‘’. Ces statistiques émanant de la directrice de la Langue française et de la Diversité linguistique, Imma Tor Faus, montrent l’évolution de cette langue. Elles ont été dévoilées dans le cadre du colloque international organisé par le CLAD ayant pour thème ‘’ Francophonie et langues nationales ‘’ tenu hier à l’amphithéâtre de l’UCAD II.

Mme Faus a aussi décliné les grands axes de l’Organisation internationale de la Francophonie qui se résument à ‘’ gagner contre le monolinguisme et à l’uniformisation et la pensée unique ‘’ qu’il induit et de ‘’donner un contenu pertinent au français et aux langues nationales’’. Mme Tor Faus se dit convaincue que ‘’ l’avenir de la langue française est intimement lié aux langues nationales africaines et vice-versa ‘’. 

Pour l’exemple, l’initiative Écoles et Langues nationales (ELAN) qui vise à promouvoir un enseignement-apprentissage bilingue est introduit dans 8 pays de l’Afrique subsaharienne. ‘’ L’OIF a déjà créé un dictionnaire trilingue sango, lingala, français ‘’,  se félicite la directrice de la Langue française. Avec les langues africaines rétablies dans leur rôle culturel, le français, qui a besoin d’un partenariat avec les langues africaines, va trouver son centre de rayonnement en Afrique. Et, ‘’Il n’y a aucune contradiction’’, selon la responsable de la Diversité linguistique.

Le représentant du recteur, quant à lui, a déploré l’usage de moins en moins effectif de la langue de travail par les étudiants et les professeurs : ‘’ Le français devient le parent pauvre dans l’espace universitaire’’, a déclaré Falilou Ndiaye, ajoutant que cet état de fait conduit à la problématique ‘’ d’opérer les mutations nécessaires ou de subir un déclin inévitable’’.

 Chérif Mbodj, directeur du CLAD, a pour sa part plaidé pour une redynamisation des centres de linguistique appliquée et de la préservation culturelle.

Le CLAD, créé en 1964, fête son cinquantenaire cette année. Le fondateur, Jacques Golliet, a rehaussé de sa présence ces célébrations, où il a été décoré. La structure a capitalisé une grande expérience depuis. Sa vocation linguistique et pédagogique s’est manifestée dans la conception, l’élaboration et l’expérimentation de manuels et de matériels didactiques, dont la célèbre ‘’ méthode pour parler français’’, plus connu sous le nom de ‘’ méthode CLAD’’. L’institut abrité au sein de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH), produit une revue intitulée ‘’ Sciences et techniques du langage’’.

Ousmane Laye DIOP (stagiaire)

 
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