Publié le 28 Jul 2014 - 16:24
FRAUDE SUR LE CONCOURS DES ELEVES-MAITRES

Des acteurs de l’éducation adoubent le ministre

 

En relevant certains agents et en portant plainte, à la suite de la découverte de la grande fraude orchestrée lors du concours de recrutement des élèves-maîtres (2013), le ministre Serigne Mbaye Thiam a marqué le coup. Aujourd’hui, il a l’assentiment des parents d’élèves et d’une bonne partie des syndicalistes.

 

Scandale ! Extrêmement grave ! Ce sont là des termes encore utilisés par des acteurs de l’éducation pour qualifier la fraude massive notée lors du concours de recrutement des élèves-maîtres, édition 2013. Pour l’heure, ministre, syndicalistes et parents d’élèves parlent presque le même langage. La tutelle a décidé de sanctionner et de poursuivre en justice les fraudeurs. Les parents d’élèves approuvent et incitent à aller jusqu’au bout.

«Il y a deux corps où il ne devrait pas y avoir ces pratiques : c’est l’éducation et la santé. Nous disons ‘bravo’ au ministre qui a eu le courage de dénoncer et de relever des agents qui sont présumés coupables», se réjouit le président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et étudiants du Sénégal (FENAPEES). Bakary Badiane estime que ces fraudeurs, qui ont pris la place de bons candidats, ne doivent pas être dans le système. Ce parent souhaite même que le ministre Serigne Mbaye Thiam aille plus loin, en voyant si les correcteurs et autres membres et présidents de jury n’y ont pas une quelconque responsabilité.

Les secrétaires généraux du SUDES et de l’UDEN ont aussi les mêmes positions. Amadou Diaouné et Awa Wade trouvent le ministre assez courageux. «La qualité des ressources humaines est très importante. Nous appuyons les actions initiées par le ministre. Qu’il aille jusqu’au bout», déclare Mme Wade qui demande à ce que toute la chaîne soit auditée et les responsabilités situées. «Il faut assainir. Les investigations ne doivent s’arrêter nulle part», ajoute M. Diaouné.

Ces appréciations sont également celles du secrétaire général de l’autre Cusems, Dame Mbodj et de Mamadou Mbodj, ancien secrétaire général du CUSEMS, devenu coordonnateur du M23. Interrogés par nos confrères de la Tfm, ils se disent en phase avec la tutelle. Il y a cependant une voix discordante. C’est celle de Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants. Ce dernier s’est dit contre la méthode du ministre, car il estime qu’elle viole la présomption d’innocence.

Retour des écoles normales régionales

Ce scandale fait suite à d’autres aussi graves. C’est le cas des faux ordres de services et des enseignants fictifs. Les acteurs se souviennent encore de la manière dont ils ont été traités. Ils espèrent vivement que le ministre reste droit dans ses bottes, afin que l’exemple fasse tache d’huile. M. Bakary Badiane appelle d’ailleurs l’Etat à l’appuyer dans le combat. En outre, faisant une corrélation entre la baisse du niveau des élèves et celui des enseignants qu’il trouve trop bas, le président de la FENAPEES appelle à un retour aux écoles normales régionales pour la formation des instituteurs, ainsi que le retour de la Fastef à sa mission première. «L’école normale doit former des enseignants. Que la faculté reste à l’UCAD», s’exclame-t-il.

Contre la nomination du nouveau DEF

Si l’Uden est d’accord avec le ministre sur la fraude, elle est cependant en désaccord avec lui sur la personne choisie pour être directeur de l’Education et de la formation (DEF). «La formation reste une question sérieuse. Celui qui est choisi n’a pas le meilleur profil et pourtant il ne manque pas de compétence. C’est une nomination politique», fustige-t-elle. 

BABACAR WILLANE

 

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