Publié le 23 Aug 2014 - 19:29
GENDARMERIE - REVELATIONS DU COLONEL NDAO

Le Forum civil dénonce des velléités d’étouffement

 

L’Etat a le dessein d’étouffer l’affaire de la Gendarmerie en faisant du Colonel Ndao un bouc-émissaire, selon le Forum civil.

 

Défense d’oublier ! Le Forum civil ne souhaite manifestement pas que la bombe à fragmentations déposée par le Colonel Abdoulaye Aziz Ndao sur les sentiers fréquentés de la République soit peu à peu repoussée dans les bas fonds de l’actualité jusqu’à dépérissement. L’urgence est plutôt à son désamorçage avant une explosion brutale qui affecterait négativement le pays et ses institutions, après la parution de l’ouvrage « Pour l’honneur de la gendarmerie ».

Dans une note parvenue hier à notre rédaction, le Forum civil dit regretter en effet « le traitement dont a fait l’objet le colonel Ndao depuis son retour au Sénégal. » L’ex n°2 de la Gendarmerie nationale a été mis aux arrêts par sa hiérarchie pour une durée de trente jours. Selon l’organisation dirigée par Mouhamadou Mbodj, « les autorités militaires qui se sont empressés d’appliquer le règlement intérieur par la mesure d’arrêt de rigueur afin de ranger ce dossier aux oubliettes, confortent l’Etat dans son choix de laisser pourrir cette situation. »

Selon le Forum civil, « l’Etat s’est encore emmuré dans ses procédures classiques de sanction (…) au lieu de s’intéresser davantage à établir la part vérité sur les révélations fracassantes contenues » dans le livre précité et « relatives à des actes graves posés dans la conduite des affaires publiques par la hiérarchie militaire. » Ce « mode de traitement », ajoute le communiqué, incite à croire que « les autorités veulent étouffer les scandales mis à nus courageusement en déployant toute une stratégie de musèlement du Colonel Ndao. »

Le Forum est d’autant plus fondé à privilégier cette option de l’Etat que, « à ce jour, toutes les personnes citées et particulièrement le Général (Abdoulaye) Fall (Ndlr : ancien Haut commandant de la Gendarmerie) auraient dû être interpellées et entendues pour établir la part de vérité sur les accusations portées à leur endroit. » C’est pourquoi, et contre « un traitement parcellaire et expéditif à l’encontre du Colonel Ndao », poursuit la note, « la Gendarmerie à elle seule ne devrait pas se charger du dossier » car « elle ne peut être juge et partie » à la fois.

Cette nécessité de justice et d’équité impose donc des mesures à l’Etat dont la mise en place d’une « commission d’enquête indépendante sur les faits allégués », et l’audition des personnes accusées comme le Général Fall.

Dans cette perspective, le Forum civil invite citoyens et organisations de la société civile à « former un bouclier autour du Colonel Ndao afin que toute la vérité soit établie », mais aussi pour « éviter que les autorités ne fassent de lui un bouc-émissaire, pour décourager les futurs lanceurs d’alertes ».

MOMAR DIENG

 
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