Publié le 27 Feb 2015 - 13:42
GREVE

Les Enseignants du Supérieur boudent les Amphis

 

La grève décrétée par le syndicat autonome des enseignants a été largement suivie, selon le constat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, hier jeudi.

 

A la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, la grève de 72 heures décrétée par le SAES a été suivie. Comme le témoigne un professeur de cette Faculté, assis dans un bureau sombre, qui a préféré garder l’anonymat : ‘’Le mouvement a bien été respecté ; pour preuve, je viens juste d’arriver. Je n’ai pas donné de cours et je ne vais pas en donner, jusqu’à la levée du mot d’ordre’’. Toutefois, pour cet étudiant de la Faculté de Médecine, documents en main, assis sur un banc public, ‘’la grève n’est pas ressentie en Faculté de Médecine’’. La cause : ‘’Nous sommes en congés de dix jours pour réviser nos cours afin de passer les examens du premier semestre’’, explique-t-il.

Ailleurs, la nouvelle bachelière Jacqueline Tendeng, inscrite au département d’Histoire, assise sous le soleil devant la buvette de la faculté des Lettres et Sciences Humaines, un cahier vierge à la main, observe les va-et-vient de ses camarades. Elle n’a fait aucun cours depuis son arrivée. ‘’Nous n’avons fait aucun cours pour l’instant. Chaque jour, c’est une nouvelle date qui est fixée. Nous venons sans rien faire’’. La jeune étudiante en profite pour lancer un appel en direction du ministre Mary Teuw  Niane et du SAES. ‘’Je demande au ministre et aux enseignants de se retrouver, afin de trouver une issue favorable à cette situation qui ne fait que pénaliser les étudiants. Nous serons bientôt au mois de mars et les cours n’ont toujours pas repris.’’

Un peu plus loin, quelques étudiants ont les yeux fixés sur le tableau d’affichage. Ils lisent avec intérêt les programmes de la reprise des cours et les emplois du temps. Dans l’Amphithéâtre ‘’A’’ de la faculté des Lettres, les étudiants de Licence 1, au département de Géographie, attendent toujours le professeur. Certains profitent de la longue attente pour se connecter sur internet, discuter entre amis ou dormir sur les tables de l’Amphi.

Yacine est l’une d’entre eux. ‘’Ça fait plus d’une heure que nous attendons le professeur. Nous ne savons même pas s’il va venir.’’  Juste à côté, dans l’Amphi ‘’B’’, les étudiants font cours. Au menu, histoire de la géographie générale. Certaines tables-bancs restent inoccupées. Le professeur, coiffé d’un chapeau, essaie tant bien que mal, à l’aide de son micro, de dispenser son cours, malgré les murmures et les va-et-vient des étudiants.

Selon une source, le SAES va tenir une Assemblée générale lundi prochain, pour faire un bilan de la grève de trois jours.

ABDOUL GOUDOUSSY DIALLO (STAGIAIRE)

 

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