Publié le 26 Jan 2021 - 19:23
HAUSSE DES DÉCÈS LIES A LA COVID-19 DANS LE DIOCÈSE DE THIES

La rançon de la prise de conscience tardive 

 

En une semaine, cinq décès liés à la maladie à coronavirus ont été enregistrés à Fandène, dans le département de Thiès. Une situation que déplore l’évêque de Thiès, Monseigneur André Guèye.

 

Le 6 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Abdoulaye Diome, a publié deux arrêtés faisant suite à la décision du chef de l’État de décréter l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, de 21 h à 5 h du matin, sur l’étendue des régions de Dakar et de Thiès. D’ailleurs, le couvre-feu y est toujours de rigueur. Pour mieux contenir la propagation de la Covid-19 dans ces deux régions à forte incidence, les autorités ont décidé d’interdire toutes sortes de ‘’cortèges, défilés, rassemblements et manifestations sur la voie publique ; toute réunion publique et privée, y compris les baptêmes, les mariages, les réceptions et les manifestations religieuses, ainsi que tous rassemblements dans les lieux recevant du public’’.

Deux jours plus tard, c’est-à-dire le 8 janvier, l’évêché a intégralement repris ledit communiqué dans le site du diocèse de Thiès. Plus loin, il a demandé à tous les fidèles d’éviter tout ‘’ce qui peut sembler enfreindre la décision des autorités, comme la musique sonore, le tam-tam et les danses, les bâches en dehors des maisons et encore plus la consommation exagérée d’alcool, appelant ainsi les uns et les autres à mettre en avant et surtout la joie spirituelle des enfants et des jeunes qui seront à l’honneur’’.

Apparemment, ces directives sont tombées dans l’oreille de sourds. Aujourd’hui, la communauté est en train de payer le plus lourd tribut de cette négligence. L’évêque s’est ému avant-hier, du fait des cas de décès qu’enregistre le diocèse. Dans la seule commune de Fandène, cinq personnes ont déjà péri de la Covid-19, en une semaine. Six, révèlent d’autres sources.

Face à cette situation intenable, l’évêque de Thiès lance un autre appel aux fidèles pour qu’ils respectent davantage les gestes barrières, notamment la distanciation physique dans les cérémonies et pendant les célébrations eucharistiques. De plus, celui qui a été ordonné évêque en 2013 implore à tous de limiter leurs déplacements dans les cimetières, en cas de décès d’un proche. En revanche, les mariages continuent à être célébrés dans les paroisses.

Cependant, sa prise de conscience semble tardive, au regard de ce qui se passe déjà à Fandène. Le nouveau coronavirus a fini de s’installer dans les paroisses.

Augustin Tine (maire de Fandène) : ‘’L’heure est grave, et très grave même.’’

Pour réduire le risque au maximum et freiner le rythme de progression de la maladie dans cette jeune commune, son maire a investi le terrain la semaine dernière pour sensibiliser ses administrés. Pour lui, ‘’l’heure est grave, et très grave même’’ et qu’il faut intensifier la sensibilisation. Mieux, il appelle à bannir tout bonnement et simplement les cérémonies qui, selon lui, sont source de contamination. ‘’Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous remettre en question sur nos comportements de tous les jours, vu la gravité de la situation qui prévaut dans le monde, au Sénégal et plus particulièrement dans notre région. Je demande à tous ceux qui envisageraient d’organiser très prochainement des cérémonies, de les renvoyer à une meilleure période, afin de sécuriser aussi bien lesdits évènements que les personnes qui y seraient conviées’’, a préconisé Augustin Tine, ministre d’État, directeur de cabinet politique du chef de l’État.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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