Publié le 30 Aug 2014 - 20:06
IMPACT NEFASTE SUR L’ECONOMIE NATIONALE

Des experts demandent une mobilisation nationale

 

Le virus Ebola qui progresse à une vitesse vertigineuse en Afrique perturbe le sommeil des Sénégalais.  Selon des experts, il y a lieu de s’inquiéter car l’économie nationale pourrait être fragilisée.

 

La fièvre mortelle qui a installé la psychose dans notre pays risque de déteindre sur le tissu social et d’être une menace contre l’économie. L’alerte est lancée par des experts qui demandent à l’état de procéder, dans l’immédiat à un rappel des troupes pour circonscrire le mal.

Pour l’expert en communication  santé, Hassane Touré, «un climat de méfiance va s’installer, la personne atteinte du virus sera mise en quarantaine et cela impactera à coup sur le climat social», a-t-il expliqué. Si les candidats au pèlerinage à la Mecque ou d’autres potentiels voyageurs n’ont pas à s’inquiéter, il est maintenant urgent que l’Etat fasse preuve d’une très grande vigilance. A ses yeux, si ‘’le cas importé ’’a pu être neutralisé, ‘’peuvent exister dix cas dormants’’.

Au plan économique, l’épidémie, avec ses modes de transmissions divers et vicieux, pourrait peser sur les finances de l’Etat si la nécessité de débloquer des fonds pour endiguer le fléau s’imposait en cas de révélation d’autres cas. La réalité est simple à ce niveau : « plus il y aura des cas, plus l’économie en pâtit. » En termes plus simples, les autorités doivent sécuriser les environnements et quartiers suspectés…

D’autre part, indique Hassane Touré, ‘’devant cette psychose, la population active risque d’avoir l’esprit tourné vers Ebola. Il y a alors de fortes chances que ce virus impacte sur sa productivité.’’

De son côté, l’économiste Moubarack Lô milite pour une stratégie de « mobilisation nationale » par le déclenchement d’un plan national de sécurité sanitaire. ‘’Il faut mobiliser toute l’administration, l’armée, la gendarmerie, tous les segments de la société doivent être mis en appoint pour circonscrire le mal en un seul cas », plaide l’ex-Dircab adjoint du chef de l’Etat. « Cette catastrophe dépasse le ministère de la santé » et notre pays se trouve exposé au plan économique. Le potentiel d’impact négatif « est très sérieux car cela risque de freiner nos échanges. Plus de la moitié de nos exportations sont tournées vers la sous région. Si chaque pays ferme ses frontières, la situation risque d’être critique. Le ralentissement des échanges sous régionaux aurait des incidences sur notre production, notamment sur le produit intérieur brut. »

Le mal frapperait aussi un autre secteur. « Avec la saison touristique qui approche, ajoute Moubarack Lô, il faut craindre des annulations de réservation de voyage, les tours opérateurs peuvent décommander. L’image désastreuse dépasse la réalité, les conséquences de cette catastrophe risquent d’être fâcheuses.»

Selon Moubarack Lô, « il ne faut pas perdre de vue qu’une bonne partie des investisseurs craignent beaucoup plus les risques sanitaires que les risques politiques. » C’est pourquoi, en lieu et place d’une politique des frontières closes, « le gouvernement sénégalais devrait mettre l’accent sur un contrôle sanitaire strict aux frontières » car, dit-il, « la fermeture est encore plus dangereuse. »

MATEL BOCOUM

 

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