Publié le 2 Sep 2014 - 02:32
JOURNEE AFRICAINE DE MEDECINE TRADITIONNELLE

Les tradipraticiens dénoncent le charlatanisme dans leur secteur

 

Les tradipraticiens ont  dénoncé samedi,  lors de la journée africaine de la médecine traditionnelle, ‘’les charlatans’’ qui, disent-ils,  ont infesté ce sous-secteur pour s’enrichir.

 

‘’Collaboration entre praticiens de la médecine traditionnelle et ceux de la médecine moderne’’. C’est le thème de la journée africaine de médecine traditionnelle célébrée samedi à Dakar. Une occasion saisie par les tradipraticiens pour dénoncer les pratiques qui polarisent leur sous-secteur. ‘’Le charlatanisme est en train de se développer et si on n’y prend garde, il risque de poser de véritables problèmes de santé publique dans notre pays. Même si nous constatons un engouement vis-à-vis de note profession, force est de reconnaitre l’anarchie qui entoure les conditions de son exercice. Ce qui favorise le développement du charlatanisme, donc d’un commerce illicite’’, a prévenu le président des associations des praticiens de la médecine traditionnelle Abdoulaye Ndao.

A l’en croire, ce secteur est infesté par des gens se faisant passer pour des professionnels du ‘’paranormal,’’ sans scrupules et sans remords’’ pour les pauvres victimes qui sont anxieuses de leur lendemain.

Selon lui, cette situation est imputable en grande  partie à une faible implication des autorités compétentes dans le règlement de ce sous-secteur. Aujourd’hui, dit-il, avec les procédés publicitaires dans les médias sur la médecine traditionnelle, ‘’c’est comme si cette dernière est pratiquée comme  un commerce’’, a-t-il souligné.

Pour la ministre de la Santé et de l’Action sociale Awa Marie Coll Seck, il est temps  que cela cesse. ‘’Près de 80% de la population a recours à la médecine traditionnelle. Dans sa promotion, nous devons protéger les utilisateurs .Nous ne pouvons pas continuer à faire la promotion de charlatans qui font d’ailleurs leur propre promotion. Il y a donc des garde-fous qu’il faut mettre. Parce que si nous ne le faisons pas, ce sont nos populations qui vont continuer d’être encore être plus pénalisées’’, a soutenu Mme Seck.

Par ailleurs, elle a émis son souhait de sortir la médecine traditionnelle de certaines directions pour être une cellule aux côtés du directeur général de la santé. Car dit-elle, c’est une activité transversale. ‘’Un pan incontournable de praticiens est laissé en rade par défaut d’implication dans le  processus. Leur collaboration sera surtout axée sur la référence et l’orientation des populations vers les structures de santé en cas de détection de tout cas de maladies sous surveillance en général’’, a-t-elle souligné.

Enfin la ministre de la Santé et de l’Action sociale  a déploré le fait que de nombreuses plantes médicinales soient exploitées sans précaution particulière et d’ici peu de temps, si des mesures efficaces de sauvegarde ne sont pas prises, certaines disparaîtront sans avoir livré tous leurs secrets qui auraient pu enrichir la pharmacopée.

VIVIANE DIATTA

 

 

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