Publié le 21 Oct 2014 - 02:23
KOLDA-OBTENTION D’UN ACTE D’ETAT CIVIL

Un véritable parcours du combattant pour les demandeurs

 

La mairie de Kolda enregistre ces derniers jours-ci une grande affluence de demandeurs de pièce d’état civil, surtout avec la rentrée scolaire. Avec le rush, l’obtention d’un simple extrait de naissance est devenue une gageure pour les populations. Reportage. 

 

A la faveur de la rentrée des classes, la mairie de Kolda est prise d’assaut. Conséquence, y obtenir une ou des copies d'actes ou d'extraits de naissance est devenu un véritable casse-tête. Les requérants sont obligés de jouer des coudes pour être servis. Si certains demandeurs attendent debout des heures devant les portes du service de l’état civil, d’autres préfèrent faire la navette entre leurs domiciles et la mairie. La plupart d’entre eux sont des élèves. « Depuis hier, je viens. J'ai déjà payé les deux timbres et les imprimés qui nous sont vendus à 400 F. J'ai besoin de deux copies pour m'inscrire», explique Mamadou Diamanka, élève en classe de Terminale au lycée Alpha Molo Baldé. Son compagnon, Idrissa Baldé, de fulminer : « Ces gens-là ne travaillent pas. Pour un seul document, tu es obligé de perdre beaucoup de temps, parce qu’ils sont lents ».

La même galère est racontée par le quinquagénaire Ali Boiro. « Cela fait une semaine que je fais la navette entre mon quartier et la mairie pour l'établissement de deux copies d'extrait d'acte de naissance pour mes enfants que je dois inscrire au CI et Cp1. J’ai déjà payé 3500 francs de transport. C’est-à-dire 500 francs chaque jour ». A côté, le septuagénaire Maoundé Diao non plus ne comprend. «Je suis là, depuis 8 heures. Ils me demandent toujours d'attendre". Son enfant doit faire la 3e au CEM.

Les agents de la mairie débordés

Du côté des agents du service de l'état civil de la mairie, c’est un autre son de cloche. On déplore la manie des Sénégalais à attendre le dernier moment pour agir. « Nous sommes débordés par la forte demande de copies d'extraits d'acte de naissance. Ils nous appellent par-ci et par-là. Nos oreilles bourdonnent, à cause des appels et des disputes notées ça et là. Conséquences : certains se découragent et rentrent pour revenir le lendemain », se désole un agent. Il explique qu’il arrive qu’on ne retrouve pas les registres, tandis que d’autres ont été détruits du fait de leur mauvaise conservation. Dans ces cas, ‘’nous sommes obligés de leur demander d'aller faire une retranscription au tribunal’’.

Ainsi, afin de satisfaire cette forte demande, la mairie va renforcer ses effectifs. La situation, dit-on, va revenir à la normale, dans deux semaines. D’ailleurs, l’agent municipal préconise d’informatiser le service de l'état civil de la mairie, pour pallier la lenteur dans la délivrance des copies. En visite à Kolda, le 6 mars 2011, la directrice du Centre national d’état civil, Ndiéma Ndiaye Ba, l’avait promis. «Pour éviter les désagréments notés au niveau des pièces d’état civil,  le ministère de la Décentralisation et des Collectivités locales va vers une informatisation des données. Et la commune de Kolda est choisie pour tester ce projet», avait-elle soutenu. Aujourd’hui, la question qui est sur toutes les lèvres des Koldois est de savoir à quand la réalisation de ce projet.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 
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