LES MANJACKS DE SERIGNE FALLOU MBACKE
Les Manjacks, une communauté minoritaire, vivent en parfaite harmonie avec les mourides à Mbacké, berceau du mouridisme de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Cette volonté de vie commune a été tissée sous le magistère de Serigne Fallou Mbacké, qui fut un précurseur du dialogue islamo-chrétien. La communauté des « Manjacks de Serigne Fallou », forte d’une centaine de membres, vit au sud de la ville de Mbacké et occupe le quartier de la route de Kaél. Elle ne souffre d’aucun ostracisme et est parfaitement intégrée dans le milieu. Cette relation a été maintenue à travers le temps, explique Mariama Mendy, doyenne de la communauté.
« Nos parents ont été les peintres de la grande mosquée de Touba. C’est mon père Ambroise Mendy qui a mis la première couche de peinture sur le lieu de prière. A chaque Magal, Serigne Fallou Mbacké faisait appel à mon père. Il lui envoyait son véhicule Peugeot 404, à bord du duquel il mettait des barils vides destinés à recueillir les restes des aliments pour les porcs que mon père élevait ici. » « On nous appelle les Manjacks de Serigne Fallou, bien que nous soyons tous de confession chrétienne », poursuit la dame. Qui renseigne que « Serigne Fallou a été d’un grand apport dans l’obtention de la licence que son père avait obtenue pour s’adonner à un commerce de boisson alcoolisée à Mbacké.
A chaque Magal du Kazu Rajab, elle prépare du couscous avec de la viande de volaille en souvenir de Serigne Fallou.
IBRAHIMA DACOSTA (TOUBA)