Publié le 7 Jul 2020 - 15:45
LEURS DOMICILES DÉMOLIS PAR LA DESCOS

Une situation explosive à Malika

 

Des centaines de leurs maisons ont été démolies par la Descos, à Malika. Les propriétaires sont sur le pied de guerre. Les autorités compétentes de la région ont pris en charge la question.

 

Alors qu’on n’a pas encore terminé d'épiloguer sur le conflit à Ndingler opposant des autochtones au patron de la Sedima, Babacar Ngom, une autre affaire similaire déchire la commune de Malika, en banlieue dakaroise. Elle oppose le Regroupement des collectifs des propriétaires des parcelles et des champs (RC2PC) et des promoteurs immobiliers. Dimanche, à la place d'une marche interdite, les populations ont tenu un point de presse. Libass Diagne, coordinateur dudit collectif, renseigne qu’ils ont assisté à la démolition de centaines de maisons par des agents de la Descos, sans motif valable.

"Nous avons plus de deux mille maisons et champs dans la zone. Les agents de la Descos profitent des heures bizarres pour faire des démolitions. Nous sommes des propriétaires qui avons, de façon licite, eu nos terrains. Nous avons rencontré toutes les autorités, en vain. Nous sommes inquiets et poussés à bout", a-t-il déclaré furieux.

Ces propriétaires disent avoir investi, dans cette localité, de grosses fortunes. Donc, il est hors de question qu'ils se laissent faire en croisant les bras. Ils soutiennent : ‘’Soit nous sommes dans une terre appartenant à autrui ou dans une forêt classée. On s'est rendu compte que le passage de la VDN dans cette zone a envenimé la situation. En tout cas, nous leur donnons un délai de quelques jours pour régler cette question, sinon nous allons nous faire entendre. Pour l'instant, on ne peut rien dire sur notre futur plan d'action. Le préfet a promis qu'il va restructurer la zone. Nous restons à l’écoute. Nous voulons qu'ils nous laissent en paix avec nos terres", a poursuivi M. Gaye.

 Expliquant qu'ils ont décidé de surseoir à leur marché de dimanche, après avoir reçu des gages fermes d'être rétablis dans leurs droits, d'ici jeudi, par les autorités administratives de Pikine.

Ainsi, après avoir reçu le mémorandum du collectif, Mor Talla Gadiaga, le maire de la commune de Malika, a laissé entendre qu'ils sont en train de vivre une situation anormale, illégale et exceptionnelle. L’édile a laissé entendre que les populations y vivent, depuis plus de 150 ans, de maraîchage et autres produits dérivés. Que des espaces ont été laissés pour que les populations puissent vivre de l’agriculture, avec l'installation de la bande des filaos. Ces propriétaires, poursuit-il, sont entre le marteau et l'enclume, car depuis plus de 40 ans, la décharge de Mbeubeuss ne cesse de polluer la nappe phréatique et personne ne peut plus vivre de l'agriculture.

 ‘’Ces gens qui étaient sur place, depuis plus de cent ans, ont jugé nécessaire de lotir leurs champs et de les vendre. S'ils ne sont pas des propriétaires légaux, ils sont légitimes. Personne n'acceptera que des gens qui sont là depuis des décennies puissent être dépossédés de leurs terrains. Malheureusement, lorsqu'ils ont fait un lotissement, ils ont vendu sans savoir le statut de cette zone. Nous mènerons la lutte jusqu'au bout pour vous remettre dans vos droits’’, a promis le maire.  

CHEIKH THIAM

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