Publié le 31 Jul 2019 - 18:39
LUTTE ANTITERRORISTE

23 nouveaux auditeurs ont reçu leur parchemin hier 

 

Vingt-trois auditeurs dont 17 civils de la 2e session 2019 du programme de formation en sécurité nationale du Centre des hautes études de défense et sécurité (Cheds) ont reçu, hier, leurs diplômes. Ils sont spécialisés dans les domaines du renseignement et de la lutte antiterroriste.

 

En raison de la complexité de la situation sécuritaire actuelle sur une grande partie du continent africain, l’anticipation et la prévention des crises ont pris une dimension nouvelle aussi bien pour les Etats que pour les communautés. Ne voulant être en reste dans la lutte antiterroriste, l’Etat du Sénégal a mis sur pied des mécanismes pour pallier toutes formes d’attaque.

C’est dans ce cadre que le programme de formation en sécurité nationale du Centre des hautes études de défense et sécurité (Cheds) a été mis en place. Hier, cet établissement a livré à 23 auditeurs dont 17 civils et 6 militaires, gendarmes et sapeurs-pompiers leurs parchemins. Lors de la cérémonie de remise de diplômes, le ministre des Forces armées est largement revenu sur l’importance d’une telle structure.

Selon Me Sidiki Kaba, les guerres interétatiques ont laissé la place à de nouvelles formes de violences complexes pouvant affecter, par endroits, la cohésion entre les communautés, voire le ‘’commun vouloir de vivre ensemble’’. La persistance de ces nouvelles formes de violence place la sécurité, qui est indissociable du développement, au cœur des préoccupations des politiques publiques sur le continent.

Ainsi, poursuit-il, les réponses intégrées à apporter aux questions actuelles de sécurité vont au-delà des seules actions militaires et requièrent la synergie de plusieurs acteurs devant être bien formés et suffisamment préparés aux nouveaux défis.

‘’Pour prévenir et anticiper la montée du risque terroriste, l’Etat du Sénégal a choisi une approche multidimensionnelle et multi acteurs, notamment dans les domaines socioéconomique, religieux et sécuritaire. Dans ce cadre, il a mis en place un dispositif institutionnel et une stratégie de riposte appropriés pour répondre aux défis sécuritaires. Le Cheds fait partie intégrante de ce dispositif, à côté d’autres structures publiques spécialisées notamment dans les domaines du renseignement et de la lutte antiterroriste’’, a expliqué le ministre. Qui est d’avis qu’il faut assurer la formation des cadres civils et militaires par le renforcement des connaissances fondamentales en stratégie et l’appropriation des clés de compréhension de l’environnement géostratégique ainsi que des enjeux liés à la défense et à la sécurité.

‘’C’est donc un creuset important pour des cadres issus de milieux professionnels divers et devant croiser leurs expériences, confronter leurs analyses, questionner leurs propres certitudes et apprendre à travailler ensemble sur des questions majeures de défense et de sécurité. Le programme de formation en sécurité nationale devrait contribuer, de façon significative, à mettre progressivement à la disposition de l’Etat et du secteur privé des ressources humaines de qualité disposant de l’expertise nécessaire pour appréhender les phénomènes sociaux et politiques afin de favoriser la prise de décisions efficaces dans les domaines de la sécurité’’, a renchéri le ministre. Pour qui il s’agit, en effet, de former suffisamment de cadres civils et des forces de défense et de sécurité disposant des compétences nécessaires pour la conception et la construction toujours plus achevées d’une vision intégrée de la sécurité au service de l’Etat et des citoyens.

Concernant les nouveaux auditeurs, le ministre des Forces armées leur a fait savoir que la formation qu’ils venaient de recevoir revêt une grande importance pour l’Etat, du fait qu’elle constitue une étape essentielle dans la création progressive d’un vivier d’experts civils de haut niveau, dans les domaines de la défense et de la sécurité.

‘’Il importe donc que chaque pays et chaque organisation développent des réponses cohérentes et intégrées’’

De son côté, le directeur général du Cheds a soutenu que les mutations récentes intervenues en Afrique ont contribué à installer progressivement le continent noir dans la fulgurance et l’instantanéité. De l’avis du général de brigade Amadou Anta Guèye, la notion de crise interne a fini de supplanter celle de guerre et de conflit interétatiques.

Dans la sous-région, soutient-il, les menaces multiformes à la paix et à la sécurité auxquelles s’ajoutent des questions essentielles liées notamment à l’évolution démographique, économique, sanitaire et environnementale, témoignent de la fragilité de la situation générale. ‘’Il importe donc que chaque pays et chaque organisation développent des réponses cohérentes et intégrées à articuler autant que possible dans une stratégie de sécurité globale et inclusive. Une des ambitions du programme de formation en sécurité nationale est de faciliter la prise en compte de cette préoccupation majeure, en formant suffisamment de cadres civils et des forces de défense et de sécurité disposant des compétences nécessaires pour la conception et la construction toujours plus achevées d’une vision intégrée de la sécurité dans un cadre public ou privé’’, a laissé entendre le général de brigade Amadou Anta Guèye.

CHEIKH THIAM

Section: