Publié le 24 Apr 2014 - 15:13
LUTTE

Ces grandes affiches qui ont accouché d’une souris

 

Après le duel Ness / Baboye, le combat entre Zoss et Gouy Gui s'est également terminé en queue de poisson. EnQuête fait une petite rétrospective de ces grandes affiches qui ont accouché d’une souris.

 

Leurs face-à-face ont laissé croire à beaucoup d’amateurs que les combats allaient être tout aussi alléchants. Mais le choc entre Zoss de l’écurie Door Dooraat et Gouy Gui de l’école de lutte Mor Fadam n'a pas tenue la promesse du très acerbe duel verbal.

Parce que, dès que l’affiche a été ficelée, les deux lutteurs ont fait feu de tout bois, par presse interposée. Puis dans leurs face-à-face. Le dernier n’ayant pu se tenir à cause des violences.

Au final, le déclic du combat a déçu tout le monde. En effet, Zoss n’a rien trouvé de mieux que de casser les doigts de son adversaire. L’arbitre lui donne la victoire pas décision médicale. Une situation qui n’a pas plu au promoteur. Et pour montrer son mécontentement, il a voulu retenir le reste de leur reliquat, mais en vain.
 
Après cet échec, il a émis l'idée de  reprogrammer le combat pour juin prochain. Gouy Gui s'est dit prêt à redescendre sur le terrain, mais Zoss ne compte pour le moment pas lutter une deuxième fois. Mais ce combat n’est que l’arbre qui cache la forêt. Le choc entre Ness de l’écurie Lansar et Baboye de l’écurie Hal Pulaar a capoté au tout dernier moment en 2011. 
 
Les deux lutteurs ont fait leurs chorégraphies, leurs échauffements et les combats préliminaires avaient été disputés. Ness et Baboye étaient dans l’enceinte pour leur dernière préparation mystique. Soudain, Baboye va vers le médecin et se plaint d’une douleur à la cuisse.
 
Après constat, le médecin déclare une déchirure contractée au stade par le lutteur. L’arbitre donne la victoire à Ness. Cette fois-ci aussi, le promoteur Gaston Mbengue a refusé de payer le reste du reliquat aux deux lutteurs qui ont amené l’affaire en justice. Mais cela a été finalement réglé à l’amiable, comme cela se fait souvent dans le milieu de la lutte.
 
L'autre fait qui a le plus surpris le monde de la lutte est celui qui avait opposé Tyson, le charismatique leader de la génération Bul Faale, à Bombardier de l’écurie Mbour pour la revanche. L’arbitre avait demandé à ce que le combat soit rejoué parce que les deux lutteurs avaient atterri au sol simultanément. Tyson, sûr d’avoir battu son adversaire, avait tout simplement quitté le stade. Un acte qui lui avait valu une sanction de 5 ans (finalement levée au bout d'un an) et qui a failli le mener à la retraite.
 
On ne peut pas oublier aussi le combat entre Lac Rose de l’écurie Fass et Garga Mbossé de l’écurie Door Dooraat. Un supporter de Lac Rose avait jeté une pierre au petit frère de Zoss, ce qui l’avait assommé et rendu inconscient. Le combat n’a pas eu lieu ce jour-là, et il a été finalement reprogrammé en début de saison avec une victoire de Garga Mbossé.
 
 
Réactions
 
Max Mbergane ancienne gloire, et directeur technique de Lansar
 
''À notre époque…’’
 
''Il y a une grande différence entre cette époque et la nôtre. À notre époque, on voyait des lutteurs qui étaient blessés mais qui continuaient malgré tout à lutter jusqu’à la fin. C’était une question d’honneur. Il n’y avait même pas de médecin au stade. Par exemple, ce qui est arrivé à Gouy Gui, si c’était à notre époque, il allait continuer malgré son doigt cassé, s'il se sentait capable de continuer. 
 
À cette période, il n’y avait pas de visite médicale, ni de licences qui permettaient de lutter. Je mets tout cela sur le compte de l’évolution. Parce qu’avec le sang qui coule, tout peut arriver, surtout des maladies graves comme le Sida. C’est pour cela que les médecins prennent leurs précautions pour éviter certaines infections.’’
 
 
KHADY FAYE
 

 

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