La gendarmerie se penche sur la radicalisation
En marge de la célébration des dix ans de la création de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), des acteurs de la défense et de la sécurité se penchent, du 12 au 18 février, sur le terrorisme d’inspiration religieuse, à la caserne Mame Bounama Fall de Ouakam.
‘’Comprendre comment fonctionne la radicalisation est une impérieuse nécessité pour les forces de défense et de sécurité, chargées de combattre le terrorisme et toutes formes de radicalisation violente’’, a estimé hier le ministre des Forces Armées qui présidait hier la cérémonie d’ouverture de la cérémonie marquant les 10 ans d’existence de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) . Pour Augustin Tine, le choix du thème de la radicalisation des jeunes confirme tout l’intérêt et l’attention que le Sénégal et ses forces de défense et de sécurité accordent aux menaces asymétriques et de ses relations multiformes avec une frange importante de la population qu’est la jeunesse. ‘’On observe ici en Afrique et partout dans le monde une montée de l’extrémisme professant un discours radical et violent. Les mouvements et groupes qui s’inscrivent dans cette idéologie proposent aux jeunes une offre politique comme alternative à la démocratie’’, a fait remarquer le ministre.
Augustin Tine de poursuivre que ‘’les jeunes deviennent ainsi la principale cible des groupes extrémistes qui leur imposent une lecture biaisée des Livres Saints, mais également de prétendues perspectives de libération de la société et de l’homme. Il y a en effet, dit-il, un véritable processus d’endoctrinement avec plusieurs Etats pour former des futurs extrémistes’’. D’ailleurs, les récentes études menées en Afrique, en Europe et en Asie révèlent que la radicalisation des jeunes est un phénomène complexe lié à plusieurs facteurs : politique, économique, social qui diffèrent d’un pays à un autre, d’où l’importance de mener des études et des réflexions approfondies pour comprendre sa dynamique réelle dans chaque pays concerné. Les résultats de ces mêmes études montrent que le radicalisme n’épargne aucune couche sociale y compris les femmes. Ces études indiquent enfin que l’étape ultime de radicalisation des jeunes est le recours à la violence, à travers des procédés qui visent à éliminer le maximum de personnes innocentes.
Pour sa part, le haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, le Général Maissa Niang, soutient qu’au-delà de l’aspect festif, la célébration des 10 ans de la EOGN est aussi un bon prétexte pour permettre aux différents acteurs du secteur de la sécurité (l’armée nationale, la police, l’administration pénitentiaire, les douanes) de réfléchir avec d’éminents spécialistes sur une problématique prégnante : cette radicalisation des jeunes. L’objectif de ce séminaire, ajoute-t-il, est à travers un réseau multidisciplinaire de développer une meilleure coopération des forces de sécurité et de sécurité à la base et de favoriser une compréhension du phénomène de la radicalisation des jeunes dans le contexte actuel.
MAMADOU YAYA BALDE