Publié le 9 Jan 2020 - 17:21
LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

Les nouvelles infections inquiètent

 

En plus de la lenteur dans l’atteinte des objectifs des trois 90, 60 % des nouvelles infections concernent les jeunes entre les 0 et 24 ans. Ces défis poussent le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) à chercher de nouvelles stratégies pour vaincre la maladie.

 

Combler les gaps dans l’atteinte des trois 90. C’est-à-dire dépister 90 % de la population afin qu’elle puisse connaitre leur statut sérologique, pour que 90 % des personnes vivant avec le VIH soient traitées et aussi que ces 90 % ne puissent pas transmettre la maladie. Voilà le défi que le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) et la société civile veulent relever avant 2030.

Mais il se trouve que de nombreuses contraintes freinent la lutte. Car, selon la directrice exécutive du CNLS, Dr Safiétou Thiam, l’analyse de la cascade des trois 90 montre que 72 % des personnes vivant avec le VIH dans notre pays connaissent leur statut sérologique, 87 % de ces personnes sont sous traitement antirétroviraux (ARV) et 79 % de ces patients sous ARV ont une charge virale indétectable.

‘’Donc, nous avons des gaps importants à combler. Selon nos résultats, les insuffisances sont plus importantes au niveau de certaines populations. Il faut chercher, aujourd’hui, ces populations chez les enfants vivant avec le VIH qui doivent être dépistés et mis sous traitement. Car, chez eux, ils sont à 30 % pour les premiers 90’’, informe Dr Thiam qui présidait hier la 7e édition du Forum des partenaires dans la lutte contre cette pandémie dont le thème est ‘’Accélérer et pérenniser la riposte pour l’élimination du sida d’ici 2030’’.

Chez les populations clés, dit-elle, ils ont constaté que les nouvelles infections sont en hausse chez les adolescents et les jeunes. Parce que 60 % des nouvelles infections se sont produites chez les 0 et 24 ans. Il y a une partie aussi de la transmission de la mère et de l’enfant. ‘’Mais quand on voit 32 % des nouvelles infections chez les adolescents et des jeunes, cela interpelle les autorités étatiques et la communauté’’. De l’avis de Dr Thiam, les méthodes utilisées auparavant pour la sensibilisation et le traitement sont devenues obsolètes.

‘’Miser sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication’’

‘’Aujourd’hui, il urge de miser sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication qui sont utilisées par tous les jeunes. Nous avons 11 mois pour atteindre les trois 90. Il faut accélérer les traitements, les dépistages et éviter les ruptures de traitement, les ruptures dans les réactifs’’, dit-elle.  

Selon Dr Safiétou Thiam, il faut un système d’approvisionnement efficace, ‘’même si nous estimons que c’est difficile, parce que pour la cible jeune, nous sommes à 30 % chez les enfants. Il faut aussi que toutes les barrières soient levées. C’est en remplissant ces conditions que nous pouvons atteindre les trois 90’’, fait-elle savoir.

Par ailleurs, la directrice du Bureau de santé de l’USAID au Sénégal, Laura Campbell, souligne que le taux de prévalence du VIH au Sénégal est faible certes, mais il reste beaucoup à faire pour continuer de sauver des vies et éviter de nouvelles infections au VIH. Le taux d’infection au sein des populations clés, dit-elle, est particulièrement inquiétant et doit faire l’objet d’une réponse rapide et approfondie. ‘’Nous devons œuvrer ensemble pour aider le Sénégal à trouver des programmes efficaces, susceptibles d’atteindre les objectifs des trois 90. Chacun doit jouer sa partition pour accélérer les progrès et veiller à ce que les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, bénéficient du traitement dont elles ont besoin et aient une charge virale indétectable’’, conseille Mme Campbell.

VIVIANE DIATTA

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