Publié le 2 Aug 2019 - 21:57
MARCHE DE PROTESTATION AUJOURD’HUI DANS LES ALLEES DU CENTENAIRE

Aar li nu bokk reprend du service

 

Afin d’exiger la libération immédiate de Guy Marius Sagna et d’Adama Gaye, et l’accélération du dossier judiciaire sur le pétrole et le gaz, la plateforme Aar li nu bokk a décidé de battre le pavé, aujourd’hui vendredi 2 août 2019, dans les allées du centenaire.

 

La Plateforme Aar li nu bokk reprend du service. Après avoir décidé, le 15 juillet 2019 dernier, de suspendre ses mobilisations, pendant au moins deux semaines, afin de laisser passer la période du deuil, suite au décès d’Ousmane Tanor Dieng, président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), et la finale de la coupe d’Afrique des Nations dans laquelle le Sénégal était engagé, elle reprend ses activités. Au cours d’une conférence de presse tenue hier à Dakar, elle a décliné son nouveau plan d’action. Elle a décidé, dès aujourd’hui vendredi 2 août, de poser le premier acte de ce plan d’action, en organisant une marche sur les allées du Centenaire pour exiger la libération immédiate des camardes détenus et l’accélération du dossier judiciaire, afin d’arrêter les coupables et les remettre à la justice, sans préjudice de toute action pour l’annulation des décrets signés ainsi que des contrats léonins accordés. 

A cet égard, ses initiateurs invitent toutes les plateformes créées au Sénégal et dans la diaspora à reprendre les drapeaux pour poursuivre le combat. Selon l’un des coordonnateurs de ladite plateforme, le Dr Cheikh Tidiane Dièye, les activités adoptées dans le nouveau plan d’action seront massives, intenses et couvriront tout le pays et toutes les villes du monde où vivent des Sénégalais, afin que le monde entier prenne conscience de l’étendue du ‘’pillage’’ des ressources pétrolières et gazières sénégalaises au service d’un groupuscule de personnes. Il présentera ainsi des volets dans le domaine judiciaire au niveau national et international, des campagnes de sensibilisation porte-à-porte, afin que nul Sénégalais n’ignore la ‘’prédation’’ en cours, et de grandes marches et mobilisations populaires synchronisées sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora. 

Dans la lutte engagée, des mémorandums seront également rédigés et envoyés à tous les pays, via leurs ambassades, aux institutions internationales et aux agences de lutte contre la corruption et organisations de défense des droits de l’homme, au nom du peuple sénégalais. S’appuyant sur les droits constitutionnels et inaliénables du peuple sénégalais sur les ressources naturelles, la plateforme Aar li nu bokk met en garde le Président Macky Sall, solennellement, contre toute cession de nouvelles licences d’exploration de pétrole à des compagnies, comme il prévoit de le faire au mois d’octobre 2019, à l’occasion de la Conférence de « Africa Oil and Gaz Power 2019 » prévue à Cape Town en Afrique du Sud.

‘’Des médias ont révélé qu’il serait déjà en discussion avec des personnages à la moralité douteuse, en maille avec la justice, pour leur accorder des licences. Les scandales révélés dans le pétrole et le gaz, rendus possibles par une gestion solitaire, opaque et familialement orientée, montrent que le Sénégal n’est pas prêt à s’engager plus loin dans cette exploitation. Les ressources n’appartiennent pas à l’État. Elles appartiennent au peuple et ceux qui représentent ce peuple ne sont plus dignes de confiance’’, soutiennent les leaders de ladite plateforme. 

Le règne de l’arbitraire

La conférence des leaders de Aar li nu bokk a, par ailleurs, dénoncé l’arrestation de Guy Marius Sagna qui, selon elle, est maintenu illégalement et arbitrairement à la prison de Rebeuss, sous un motif fallacieux, qui viole le droit sénégalais comme le droit international. Selon les camarades de Cheikh Tidiane Dièye, la détention de Guy Marius Sagna est la manifestation la plus tangible du règne de l’arbitraire qui caractérise actuellement le régime.

‘’Le pouvoir de Macky Sall et ses vastes réseaux de clients et courtisans semblent avoir perdu toute raison, depuis que des citoyennes et citoyens sénégalais ont décidé, avec une détermination sans faille, de se lever pour exiger la transparence dans le scandale de la spoliation du pétrole et du gaz sénégalais au profit de Frank Timis, de son frère Aliou Sall et d’autres personnes qui seront connues tôt ou tard. Ils sont devenus nerveux et violents, depuis que la corruption est mise à nu et que de dignes sénégalais et sénégalaises ont porté le combat dans le pays comme dans la diaspora pour dévoiler la nébuleuse du pétrole et du gaz’’, fulminent-ils. 

Soulignant ainsi que c’est parce que le régime de Macky Sall n’a aucune réponse aux demandes impérieuses d’un peuple qui a décidé de se battre pour recouvrer ses ressources détournées, qu’il n’a plus que l’intimidation, la manipulation, le mensonge et l’emprisonnement arbitraire comme armes. D’ailleurs, persiflent-ils, c’est la raison pour laquelle, après Guy Marius Sagna, ils ont aussi enlevé et emprisonné Adama Gaye ; cet autre combattant qui a fait le choix de se mettre du côté du peuple sénégalais, pour dénoncer le vol des ressources du pays. Ils se disent convaincus que d’autres prisonniers suivront, car le droit a cédé la place à l’arbitraire et la justice est devenue un instrument d’oppression et de vengeance. 

‘’Mais rien ne nous fera reculer. Comme pour le cas de Guy Marius Sagna, le motif collé à Adama Gaye est faible et bancal. Le délit d’offense au Chef de l’État est l’une des dernières facettes d’une démocratie infantilisée et piétinée. C’est une vaine tentative de brider la liberté d’expression’’, dénoncent-ils. Sinon, se questionnent-ils, ‘’pourquoi un Président de la République, censé être la plus haute institution de la Nation, le réceptacle de toutes les vertus, peut-il dire, lui, des contrevérités, les faire dire à tout le gouvernement de la République et au Procureur, et qu’un citoyen n’ait pas le droit de dénoncer de tels actes ?’’ Pour les leaders de Aar li nu bokk, en disant qu’il n’a pas reçu le rapport de l’IGE qui lui était destiné depuis 2012, le monde entier sait que le Président de la République n’a pas dit la vérité au peuple Sénégalais’’. Et ce faisant, il fait obstacle à l’exercice de la justice.

Dans une démocratie digne de ce nom, cela aurait été un acte constitutif de la haute trahison, selon les leaders de Aar li nu bokk. Qui pensent que ‘’rien n’est plus attentatoire aux bonnes mœurs, n’est plus violent, plus offensant, voire terroriste, qu’un président de la République et son gouvernement qui violent les lois, spolient les ressources de leurs peuples et les livrent à des mafieux étrangers, font obstacles à la justice et embastillent d’honnêtes citoyens’’. 

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