Publié le 28 Jan 2015 - 13:20
MARCHE DU PARTI DEMOCRATIQUE SENEGALAIS (PDS)

Les libéraux battent le rappel des troupes

 

Après les récentes tournures du procès de Karim Wade, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a annoncé une série de protestations pour cette fin de mois de janvier. La 1ère est prévue pour cet après-midi à 15 h à la place de l’obélisque.   

 

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) va battre le macadam cet après-midi à la place de l’obélisque, pour réclamer plus de ‘’respect des droits et libertés’’. Hier, le Comité d’organisation, composé de la section de Dakar, d’alliés, d’organismes affiliés et des mouvements de soutien, a tenu une réunion à la maison du parti pour préparer la manifestation de ce soir. Cette marche, initialement prévue pour vendredi dernier, avait été reportée jusqu’à ce soir à cause des différentes séries de protestations contre le journal français ‘’Charlie Hebdo’’. ‘’C’est une marche pour le respect des droits et libertés parce que le Sénégal est devenu presque une monarchie. 

On a substitué un régime de terreur à notre régime démocratique, et on veut que le Sénégal marche non pas la tête en bas mais sur ses deux pieds’’, a martelé Me Amadou Sall venu présider la rencontre. Selon l’avocat de Karim Wade, les autorités administratives ne peuvent pas interdire le rassemblement de ce soir. ‘’La marche est un droit garanti par la Constitution. Nous n’avons pas à demander une autorisation. On dépose juste une lettre d’information auprès des autorités compétentes pour encadrer la marche et nous l’avons fait’’, a-t-il expliqué. Et l’ancien ministre de la Justice de poursuivre : ‘’Le président de la République Macky Sall a marché à Paris pour soutenir ‘’Charlie Hebdo’’. Nous, nous marchons au Sénégal pour les droits et libertés des personnes. ‘’Charlie’’ n’est pas plus important que nos libertés’’, a fulminé le responsable libéral.

Aux yeux du secrétaire général de l’Union des jeunes travaillistes et libérales (UJTL), Toussaint Manga, les réclamations ne sont pas uniquement d’ordre politique. A en croire le jeune libéral, les Sénégalais ont actuellement du mal à joindre les deux bouts à cause d’un manque de réponse appropriée aux besoins sociaux. ‘’Au-delà des revendications pour le respect des acquis démocratiques, nous marchons aussi pour la prise en charge correcte des préoccupations des Sénégalais’’, a soutenu M. Manga.

Pour sa part, Ndèye Guèye Cissé, membre du Comité directeur du PDS, a soutenu que la marche est un impératif pour protester contre les ‘’dérives de l’actuel régime’’. Et de dénoncer une immixtion de l’Exécutif dans les affaires judiciaires. ‘’La population sénégalaise se rend compte de plus en plus que nous ne pouvons plus compter sur notre justice qui devient une justice en mission commandée’’, a déclaré l’ancienne député libérale.

A son avis, les droits humains sont violés à tous les niveaux au Sénégal. ‘’Nous voulons une justice équitable permettant aux accusés de se défendre équitablement, le respect de la présomption d’innocence, le respect de l’intégrité physique et morale des prévenus’’, a-t-elle revendiqué tout en promettant une forte mobilisation des militants et sympathisants libéraux, ce soir, à la place de l’obélisque.   

MANIFESTATION DES PARTIS DE L’OPPOSITION

Au nom du patriotisme, le front chauffe la République

Le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) qui regroupe une bonne partie des formations politiques dans l’opposition a décidé d’investir la rue. Et ceci apparemment quelle que soit la position des gouvernants. A la question de savoir si les manifestations ont reçu le quitus du préfet, Mamadou Diop Decroix ne nous laisse pas terminer. Il coupe net. ‘’Ne nous parlez pas d’autorisation. Si vous voulez le savoir, allez demander au préfet s’il va autoriser ou pas. Nous sommes dans un régime déclaratif. Nous avons déjà déclaré, nous sommes dans les délais’’, répond-il d’un ton très nerveux.

Si l’on en croit l’ex-camarade de parti de Landing Savané, cette manifestation s’explique par le fait qu’il y a une négation des libertés. ‘’Vous ne voyez pas que les gens n’ont pas le droit de manifester. Ils sont allés en France pour défendre la liberté d’expression. C’est ce que nous nous revendiquons pour les Sénégalais’’, s’égosille-t-il. Sur l’organisation de la manifestation, le secrétaire général de l’autre Aj assure que tout se passera bien. La manifestation sera comme celle qui l’a précédée. C’est-à-dire qu’elle se terminera sans anicroche. Ou du moins, si cela doit avoir  lieu, ça ne viendra pas d’eux. 

BABACAR WILLANE

 

MAMADOU DIALLO (Stagiaire)

 

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