Publié le 23 Aug 2014 - 05:50
MAURITANIE – UN NOUVEAU PREMIER MINISTRE

Yahya Ould Hademine, le polytechnicien d’Aziz

 

L’attente a été longue, à propos de l’identité de l’homme qui devait remplacer Mohamed Laghdaf, patron de la primature depuis 2009. Finalement, c’est Yahya Ould Hademine, ancien ministre de l’Equipement et des Transports, qui a été nommé ce 20 août chef du gouvernement par le Président Ould Abdel Aziz à l’entame de son nouveau quinquennat.

Le nouveau PM était admis au gouvernement depuis 2010. A 61 ans et père de quatre enfants, Yahya Ould Hademine, originaire de Timbédra (Sud-est du pays),  est issu de l’Ecole polytechnique de Montréal, avec un diplôme d’ingénieur en génie métallurgique.

Surnommé le «Bulldozer du Gouvernement» sortant, Hademine est, selon les observateurs de la scène politique nationale,  l’un de rares membres de l’ancienne équipe à se prévaloir d’un bilan jugé satisfaisant dans les secteurs des infrastructures routières,  portuaires, ainsi  que dans le transport aérien et terrestre, en dépit de la grande anarchie qui prévaut encore dans ce dernier domaine. Tous deux issus du Hodh Charghi (Sud-est de la Mauritanie), Hademine et son prédécesseur Laghdaf sont considérés comme des «faucons» de la mouvance d’Aziz, un statut qu’ils ont eu l’occasion de prouver à maintes reprises  vis-à-vis de l’opposition politique et parlementaire.

Pour l’heure, le nouveau PM a commencé les consultations pour la nomination des membres du gouvernement, après le plébiscite au premier tour de Mohamed Ould Abdel Aziz à la présidentielle du 21 juin dernier avec un score de 81,94% des suffrages. Le nouveau PM fera face au casse-tête du dialogue national embourbé dans les divergences politiques qui ont conduit au retrait de l’opposition radicale du processus électoral. Il aura également à gérer une demande sociale forte, avec l’amélioration revendiquée des conditions de vie des populations.

La question du passif humanitaire mauritanien avec les rapatriés qui exigent toujours leur réinsertion et la récupération de leurs terres spoliées après les évènements de 1989, sera également un dossier chaud pour Hademine, malgré les efforts fournis par le régime en place.

Ibou Badiane (Correspondant)

 

 

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