Publié le 29 Jan 2015 - 15:40
ME AUGUSTIN SENGHOR, PRESIDENT FSF

‘’Ce sera sans Alain Giresse’’

 

Au lendemain de l’élimination du Sénégal dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN° en Guinée Equatoriale, le président de la fédération sénégalaise de football (FSF) a tenu une conférence de presse à Malabo. Me Augustin Senghor a déjà annoncé la future rupture avec le sélectionneur Alain Giresse dont le contrat arrive à terme en fin février prochain. Morceaux choisis.

 

Où est Giresse ?

L’entraîneur a souhaité, pour le moment, rejoindre la France. Nous avons échangé avec lui sur cette question et il a promis de revenir un peu plus tard au Sénégal. Nous avons accepté le principe, parce qu’il nous a donné ses raisons.

Un autre entraîneur

Le Sénégal ne saurait rester sans coach parce qu’il y a d’autres échéances qui sont en vue. On a parlé de continuité et ce sera certainement sans Alain Giresse mais on va se reposer sur le travail qui a été fait. Bien entendu, la fédération, comme ça a toujours été le cas, en relation avec les autorités, va s’atteler à doter l’équipe nationale d’un entraîneur de qualité pour pouvoir continuer le travail.

Profil du futur sélectionneur

Je pense qu’aujourd’hui, quand il s’agit de notre équipe nationale, on veut un entraîneur de haut niveau, avec tout ce qui le caractérise, en termes de compétence, d’expérience, de vécu. Mais aussi, il faut s’inspirer des expériences du passé. On regardera quelqu’un qui puisse avoir des relations plus souples, plus coulantes avec toutes les composantes du foot sénégalais. Je pense qu’à ce niveau-là, l’un des points noirs ou pratiquement le plus grand point noir, c’est l’aspect relationnel, de communication qu’on a pu déplorer à ce niveau-là, par rapport au sélectionneur. Sur les autres aspects, il a démontré qu’il était un entraîneur de qualité international parce qu’il a su faire bénéficier tout le Sénégal de son expérience de gestion des grandes équipes nationales en Afrique.

Blocage entre premier et deuxième match

Le blocage…. Ecoutez, je pars d’un constat qui est simple. Jusqu’au premier match, le coach a travaillé sur ce qu’on peut considérer comme des fondamentaux qu’il a su inculquer à son équipe. C’était un match qu’on avait gagné. Sur le deuxième, on n’a pas senti cette continuité. Il a adopté une autre approche qui, peut-être sur d’autres compétitions comme les éliminatoires, aurait pu marcher, mais on a l’impression que ça a créé une sorte de désarticulation - je parle du plan psychologique et non tactique - qui semait le doute et sur le terrain, cela est apparu. Même si on a voulu revenir sur le système classique sur le dernier match, on a vu que le mal semblait déjà fait. Je dis que c’est sur la foi des échanges que j’ai eus avec lui, hier. Lui-même avait reconnu que quelque chose s’était passé entre le premier match et le deuxième.

Ce qui fait qu’hier, il a voulu revenir sur cela et qui n’a (malheureusement) pas fonctionné correctement. Soit, parce que les joueurs n’étaient plus dans les dispositions mentales ou autres pour pouvoir le suivre ; soit, dans cette suite, il y avait une sorte de rupture avec les matches rapprochés par rapport à cette possibilité de repositionner psychologiquement les joueurs par rapport à un système et à les faire adhérer. C’est notre sentiment. Hier, les joueurs n’ont pas semblé adhérer au système. C’est ce qu’on peut donner comme première explication, en attendant le directeur technique, nous tous, et Alain (Giresse) qui est toujours membre de la fédération. On attend son rapport pour pouvoir maîtriser tous les paramètres de blocage dont j’ai parlé.

‘’Aucun intérêt à rompre aujourd’hui un contrat…’’

En fait, aujourd’hui, son contrat arrive à terme en fin février. Et dans les négociations, c’est quelque chose que nous avions voulu, parce que justement on a essayé de retenir les leçons du passé – vous avez vu le cas Amara (Traoré) en 2012 avec ce que cela a posé comme problème. Lui aussi était sur un challenge. On s’était accordé, comme je l’ai dit en termes d’échéance, sur le fait qu’on fixerait le délai après cette CAN, avec les objectifs intermédiaires qui étaient la Coupe du monde, la constitution d’un groupe et le fait de pouvoir plus tard, s’il arrive à nous satisfaire, se projeter sur l’avenir. Juste après la qualification, on s’est rencontrés pour revenir sur cela et on était convenus de se donner rendez-vous après la CAN pour évaluer.

Aujourd’hui, la situation fait que cette évaluation s’est faite très vite. Je pense que la situation est assez claire, de notre côté comme du sien. Ce qui fait aujourd’hui qu’il ait pu dire que son contrat arrive à termes mais il reste entraîneur jusqu’à la fin du mois. Il n’y a aucun intérêt à rompre aujourd’hui un contrat alors qu’il ne reste que quelques jours pour qu’il arrive à expiration. C’est un moment du renouvellement que nous passerons à un autre coach qui entrera en fonction quand le sien arrivera à terme. C’est des soucis de gestion du dossier contractuel.

Bilan

Vous voulez qu’on vous donne le bilan de la fédération depuis 2009 ? On risque de passer toute l’après-midi ici (rire). Je voudrais que vous précisiez votre question : est-ce que vous parlez du bilan de l’équipe nationale ou du bilan du foot dans sa globalité ?

En ce qui concerne l’équipe nationale, nous avons eu, depuis notre arrivée en 2009, à commencer une nouvelle campagne avec une CAN qui se situait en 2012 à laquelle nous avons pu hisser l’équipe nationale alors qu’on venait de rater la CAN 2010. Après cette qualification, il y a eu beaucoup d’espoir en venant ici. Mais je pense que la relation avec la Guinée Equatoriale est assez singulière à ce niveau parce qu’on y vient avec beaucoup d’espoir et on en repart avec beaucoup de désespoir. C’est peut-être ça l’histoire de notre relation footballistique avec ce pays.

On se souvient qu’on avait fait une campagne extraordinaire avec le staff dirigé par Amara Traoré, une génération de joueurs dont la différence avec celle-ci - d’ailleurs c’est de cela qu’on était en train de parler tout à l’heure – c’est que cette génération était en train de finir son travail. Là où on peut espérer quelque chose de positif avec cette CAN, cette génération est naissante, elle est en train de prendre ses marques pour se développer. C’est sur ces entrefaites-là effectivement, que nous avons eu à être éliminés au premier tour. Par la suite, nous avons eu à rater la CAN 2013, éliminés par une grande équipe de Côte d’Ivoire.

On a été éliminés par plus fort que nous, et par un système qui était assez difficile à gérer. Justement, il fallait faire des tirages avec des matches à éliminatoire direct et on était tombé sur l’ogre de l’époque. Par la suite, cela a coïncidé avec l’arrivée d’Alain Giresse et nous sommes repartis sur de nouvelles bases à la conquête. Parce qu’il faut le savoir que notre rôle n’est pas seulement de faire des campagnes avec des qualifications, nous avons décidé de nous inscrire sur une construction de longue durée par rapport à une équipe compétitive, avec une marge de progression. C’est cette mission principalement que nous avions confiée à Alain Giresse en lui disant : ‘reposez-vous sur de jeunes joueurs, en intégrant certains joueurs confirmés qui peuvent les accompagner’.

‘’Giresse a su constituer un groupe’’

C’est ce qu’on a fait. Et personnellement, sur ce plan-là, on peut avoir des raisons de satisfaction. La meilleure chose, c’est qu’on est venu ici avec un espoir très fort de tous les Sénégalais qu’on allait réussir quelque chose, même si l’équipe, dans son cheminement, n’était pas arrivée à maturité pour répondre à cette espérance des Sénégalais. Alain a su constituer un groupe, a pu, malgré les difficultés, en mettant les deux derniers matches de côté, donner une âme à cette équipe, mieux l’organiser, la souder. C’est ce que je disais aux joueurs : ‘ne vous désunissez pas malgré la difficulté, restez solidaires. Parce que ce qu’il y a à conserver, ce n’est ni la fédération, ni les staffs mais cette éthique et cet esprit qui est toujours très vivace’. Et ça, pour nous, on considère que c’est une réussite, malgré l’échec de cette campagne. Comme je l’ai dit, ce n’est qu’un échec relatif parce que nous n’étions pas favoris. Donc, grosso modo, par rapport à l’équipe nationale, c’est ce que je puis dire.

Il y a d’autres aspects qui ne seront jamais pour l’opinion, qui ne seront peut-être pas visibles pour les journalistes. Mais je pense que ceux qui ont fait les campagnes avec nous ont vu les améliorations autour de l’environnement de l’équipe, une meilleure maîtrise de l’organisation, moins de problème de logistique, d’organisation. Tout cela, quelle que soit la situation, ce sont des acquis, un legs à conserver. Parce que c’est à ce niveau, dans la constance de la maîtrise du haut niveau, de l’organisation, de la satisfaction des préoccupations des joueurs, qu’on pourra faire des résultats que notre football n’a jamais faits depuis les indépendances jusqu’à ce jour.

Responsabilité des dirigeants sénégalais ?

La responsabilité, elle est entière. C’est la fédération qui a organisé l’appel à candidature, qui a travaillé de manière très objective en différentes étapes. On avait dans un premier temps une centaine de dossiers, nous avons fait un premier tri pour arriver à cinq puis à trois ; et Alain Giresse est sorti de ces trois et il a été choisi. Et je pense que ce qu’il a fait pendant deux ans, pour nous, est considérable, et ce qu’il a fait en l’espace d’une semaine dans une CAN. Il faut peser sur la balance pour en savoir davantage quand vous parlez de responsabilité. Est-ce qu’il faut considérer, parce qu’il n’a pas pu nous qualifier en quart de finale, qu’il y a une responsabilité au sens négatif du terme ? Ou bien, il faut prendre tous les aspects positifs qu’il nous a laissés ? Et à ce niveau-là, nous n’avons aucun regret de lui avoir confié l’équipe. Parce que nous savons où l’équipe est aujourd’hui par rapport au moment où il la prenait, malgré le fait qu’elle n’a pas pu se qualifier pour les quarts.

Rapport difficile Giresse-presse

Si on devait faire le bilan de la fédération, on devrait d’abord faire l’état des lieux de ce qu’on a trouvé avant. On ne peut avoir les moyens de quelque chose qu’on n’a pas. On ne peut pas communiquer si dans la structure fédérale, il n’y a pas les outils et ressources nécessaires pour cela. On a beaucoup travaillé sur des commissions. L’une des leçons qui doivent être retenues par la fédération, l’entraîneur qui va venir devra répondre à une charte bien précise en termes de communication : ne pas communiquer quand il veut, ne pas communiquer avec qui il veut, ne pas refuser de communiquer, surtout ne pas refuser de communiquer. J’estime qu’au-delà de vos personnes respectables, ne pas communiquer avec vous, c’est refuser de communiquer avec l’opinion sénégalaise. C’est aussi simple que ça, c’est comme ça que je le perçois. Je n’ai pas intérêt à avoir des problèmes avec les journalistes. Malgré tout, je ne me rappelle pas une seule fois qu’un journaliste m’ait interpellé.

CAN U20

On a raté une grande messe du football, on va en accueillir une autre chez nous, il faudrait qu’on soit capable de se relever, réussir le pari de l’organisation et pourquoi pas faire une bonne participation. On ne dit pas qu’on va gagner la coupe mais on a la modeste ambition d’atteindre les demi-finales pour permettre, parce que c’est une opportunité, à notre pays de se qualifier à une première Coupe du monde de cette catégorie et même en catégorie jeunes. C’est un challenge que nous avons pris de relever, parce qu’on a constaté qu’on n’a pas organisé la moindre grande compétition de football depuis 1992. On espère aussi que ça va booster le football des jeunes,  et pourquoi pas nous propulser devant la scène internationale et nous rassurer une relève par rapport à cette génération. On doit prévoir de renouveler les générations pour éviter ce qui nous est arrivé en 2002, c’est-à-dire une rupture de générations.

On n’a pas pris des dispositions par rapport à cette CAN. Ça aurait été une bonne idée de promouvoir cette CAN (U20) ici en Guinée Equatoriale. Il nous reste 6 semaines pour cette CAN qui débute le 8 mars. On va travailler pour faire la promotion de cette CAN, d’abord au plan national et puis au plan international. Même la Caf est très prise par cette compétition. Vous savez que les conditions ont été un peu biaisées du fait du désistement du Maroc. Les dirigeants sont en attente de finir cette CAN avant de regagner le Sénégal et commencer à travailler. Normalement, cette semaine, ils devraient envoyer une équipe de communication pour aller travailler sur place. Malheureusement, les championnats d’Afrique des jeunes n’ont pas le même rayonnement que les CAN séniors.

Un sélectionneur africain ?

Nous n’excluons rien à partir du moment où le profil entre dans les critères que nous allons arrêter. Rien n’empêche que l’on puisse avoir un entraîneur africain, pourquoi pas sénégalais. Mais il est clair qu’à ce niveau-là, les difficultés que nous avons connues par le passé, c’est cette propension, pas seulement pour le Sénégal mais pour l’Afrique, à ne pas trop faire confiance aux nationaux ou africains.

Quand on est arrivé, on a été très engagé par rapport à la préférence nationale, on avait un staff totalement sénégalais mais ça c’est mal passé. Après, on a eu une autre tentative de prendre un Européen, qui ne s’est pas fait. On a aussi eu une expérience avec Joseph Koto… Mais cela ne veut pas dire que ça empêcherait, si l’on voyait un bon profil africain, de le choisir. On en a de bons, qui ont eu à faire de bonnes choses. On n’en a pas vu dans cette CAN, mais la dernière a été remportée par un Africain (le Nigérian Stephen Keshi, Ndlr). Donc, ça laisse à méditer.

Bisbilles dans la Tanière ?

Encore faudrait-il malheureusement qu'on soit au courant qu'il y a des bisbilles entre joueurs. Jusqu'à tout à l'heure, ici, en réunion, on a pourtant donné la parole à tout le monde. On n’en a pas parlé. C’est vrai aussi que dans chaque groupe, il y a des moments où entre les joueurs et l'entraîneur, ça passe, et des moments où ça ne passe pas. Très souvent, le parfait amour, c'est quand le joueur joue ; quand il joue moins, ça se ressent dans les relations avec l'entraîneur. Et bien entendu dans le management, il appartient effectivement à l'entraîneur de le gérer. Si on avait été saisi, on n'aurait pu intervenir, mais malheureusement, c'est vous qui me l'apprenez. Donc je n'étais pas au courant. J'ai constaté comme tout le monde qu'il (Papy Djilobodji) n'était pas dans les choix du coach par rapport à l'équipe de départ, donc ça arrive aussi, à partir du moment où le coach avait décidé d'instaurer une concurrence. Aujourd'hui effectivement, il y a certains qui sont en dehors du groupe qui se font entendre.

Mais il y a aussi des frustrations et il faut reconnaître que, très souvent, tant que ça marche, personne n'en parle ; tant que l'équipe gagne, personne n'en parle et c'est après les défaites qu'on en entend parler. C'est dommage parce que ça veut dire que, depuis le Maroc, il y avait cette tension qui  peut-être s’est traduite parce qu'on a vu quand on a parlé de cassure dans la dynamique de groupe. Mais malheureusement, tel que fonctionne un groupe comme vous le savez, on ne peut pas être au courant de tout. Nous ne vivons pas avec les joueurs à plein temps, les staffs sont généralement très proches. Ce qui se passe aussi autour des réunions entre le coach et les joueurs, tout ne nous est pas rapporté quand nous ne sommes pas présents.

Impact avec annonceurs

C’est clair, très souvent, il y a des conséquences qui n'apparaissent pas dans une contre-performance. C'est pour cela qu’il il faut comprendre que, quand on est président de fédération, quand on est une équipe fédérale, on a envie d'avoir de bons résultats. C'est cela qui permet d'attirer les annonceurs de pouvoir signer avec certains équipementiers. Donc c'est important et c'est vrai qu'on avait des pistes avant de venir en CAN. L'élimination brusque va-t-elle impacter ou non ? On n'en sait pas encore quelque chose mais toujours est-il que ça nous aurait facilité beaucoup de choses que d'arriver au moins en quart.

Les dispositions qu'on a à prendre, c'est de continuer à discuter avec ceux avec qui on était en contact. Certainement, ils ont une claire conscience que le potentiel du Sénégal est toujours intact et aujourd'hui, ils gagneraient par rapport à d'autres campagnes, la prochaine CAN, mais surtout la Coupe du monde, à s'allier avec le Sénégal en terme de visibilité. Le Sénégal a encore une bonne cote auprès des annonceurs et des équipementiers ; et sans nul doute, on n’aura pas trop de mal à trouver un nouvel équipementier si c'est nécessaire.

‘’Il ne nous appartient pas de communiquer sur les choix de l'entraîneur’’

Dans l'organisation de l'équipe nationale, il y a des secteurs dédiés qui appartiennent à l'homme de la rue. Le coach peut nous rendre compte sur ses options avant les matchs. Après les matchs, nous essayons d'aller vers lui pour dire ce que nous pensons. Il arrivait qu'il en prenne compte, d'autres fois non. Vous le savez, la devise de tous les coachs, c'est de mourir avec leurs idées. Sur cette CAN, on l'a bien vu. Tant qu'on est dans une démarche fédérale, et en pleine compétition, il ne nous appartient pas en public de communiquer sur les choix de l'entraîneur, ça répond à une certaine cohérence de la structure pour ne pas sortir au dehors nos échanges.

A ce niveau-là, que ce soit le directeur technique, nous autres qui avons droit au chapitre, à chaque fois que ça s'est fait, nous avons parlé avec lui. Les entraîneurs, quand ils sont dans une dynamique positive, sont moins réceptifs aux contributions des autres. Quand il sait qu'il y a des difficultés, là, il est plus ouvert et écoute. Mais quand les résultats sont bons - très souvent, c'est par l'effet d'une promotion médiatique lié à des résultats - ils sont plus hermétiques aux contributions. Sur ce plan, avec Alain, on a plus ou moins essayé de gérer avec lui pour apporter ce qu'on pouvait lui apporter à chaque fois, étant entendu que sur le plan technique, c'est lui qui doit en répondre. Donc on ne peut pas lui imposer des choix quels qu'ils soient.

Affaire Diafra Sakho

C'est un dossier qui suivait son cours, donc les derniers développements sont survenus avant le dernier match. Et on avait préféré en termes de communication se focaliser sur le match, mais toutes les dispositions avaient été prises. Le secrétaire général et la direction juridique de la fédération avaient déjà saisi la FIFA. Et aux dernières nouvelles, la FIFA a demandé des pièces complémentaires pour le dossier et notre administration est en train d’y travailler. C’est un dossier qui suit son cours au sein de la FIFA et on ne peut pas préjuger de sa décision parce que c’est sous-tendu par un dossier médical béton. Même si tout ça a été avancé de manière fallacieuse, on ira jusqu’au bout. Et quand la sentence sera prise, nous informerons l’opinion de ce qui a été décidé.

On a convoqué le joueur sur la liste élargie et il faut savoir que cette liste élargie avait été établie sur une base de 23. C’est suite à sa défection qu’il a été remplacé par quelqu’un. Le problème d’ailleurs, il devait répondre à la convocation du médecin de l’équipe nationale pour qu’on puisse constater s’il est blessé ou non. Donc c’est à ce niveau que se situe le litige, pas au niveau du choix. C'est-à-dire qu’on l’a convoqué dans les 23 ; quand on a saisi son club, il n’est pas venu. Son club a dit qu’il ne pouvait pas voyager et nous a demandé de venir le consulter sur place.

Mais le texte de la FIFA précise que ça doit être à la demande du joueur. Le joueur doit formellement avoir demandé à ce que sa fédération envoie un médecin. Cela n’a jamais été le cas. Diafra ne pourra pas jamais produire un document, ne serait-ce qu’un mail, où il dit : ‘je suis blessé, venez me voir, je ne peux pas me déplacer’. Tous les échanges se sont faits avec son club. C’est après son dernier match et après qu’on a saisi la FIFA qu’il s’est prononcé en disant : ‘je ne pouvais pas voyager’. C’est un peu cela l’enjeu, le fait de refuser de répondre pour qu’on puisse vérifier la véracité des assertions des médecins du club.

Le contentieux est à la FIFA

Le texte définit des séquences par rapport aux démarches à faire. Quand on l’a convoqué pour qu’il puisse se faire consulter et qu’il ne s’est pas présenté sur décision de son club, nous avons saisi la Fédération anglaise (FA) avec copie à la FIFA à titre d’information. Mais à ce stade-là, le contentieux n’était pas encore lié à la FIFA, c’était juste pour anticiper. La FA a répondu en disant : ‘on a consulté le joueur, on vous a envoyé le dossier médical. Ce qu’on vous suggère, c’est de trouver un arrangement’.

C’est sur quoi on se reposait, il faut le savoir. Au moment où il  disait qu’il était gravement malade et qu’il ne pouvait pas voyager, c'est-à-dire entre le 2 et le 4, ils nous ont envoyé un mail pour négocier, pour nous demander qu’on leur laisse le joueur pour la date du 6, une date de match de cup. Si on avait été d’accord avec leur demande, d’autres clubs se seraient engouffrés dans la brèche et on a voulu préparer notre équipe à date échue. Et quand on a répondu négativement, dès le lendemain, ils nous ont répondu : ‘de toute façon, il ne peut pas prendre l’avion’.

Aujourd’hui, nous attendons la suite contentieuse au niveau de la FIFA. Pour notre part, on a décidé de se focaliser sur le groupe qui était là et attendre de voir ce qu’il adviendra de la procédure. Donc, il est prématuré de dire s’il y aura une procédure disciplinaire. Il faut d’abord asseoir sa responsabilité, je pense que la décision de la FIFA pourrait bien y contribuer.’' 

Pape Saër Guèye (Envoyé spécial à Malabo)

 
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