Publié le 31 Jul 2019 - 10:55

Me Boucounta Diallo

 

Dix ans après la mort du président bissau-guinéen Joao Bernardo Nino Vieira, tué en plein exercice du pouvoir, les assassins courent toujours. Cette situation pousse Me Boucounta Diallo à saisir l’actuel chef d’Etat de ce pays, à travers une correspondance. ‘’Je viens à nouveau réitérer ma demande, dix ans après ce fait gravissime qui reste toujours impuni jusqu’à ce jour’’, écrit-il. A l’en croire, les enfants et la veuve du défunt président, dont il assure les intérêts, ‘’éprouvent aujourd’hui un sentiment d’injustice à leur égard qui s’assimile à la limite à un déni de justice’’.

En fait, rappelle l’avocat sénégalais, ‘’l’enquête diligentée par le procureur général Amin Saad et l’audition des présumés auteurs de cet assassinat ont révélé que l’ordre aurait été donné à l’époque par son Premier ministre Carlos Gomez, toujours en liberté et, comble de l’ironie, est cité aujourd’hui parmi les potentiels candidats à votre succession’’. Me Diallo d’ajouter que ‘’ces accusations ont été même portées à l’attention des cinq membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, lors d’une rencontre programmée à Dakar par le procureur général assisté d’autres magistrats impliqués dans la gestion du dossier’’.

...Après ce rappel historique, Me Boucounta Diallo rappelle au président José Mário Vaz son engagement à son accession au pouvoir. ‘’En prêtant serment devant la nation pour respecter et faire respecter la Constitution et les lois de la République, vous vous êtes également, et de facto, engagé à rendre justice à tout citoyen qui la réclame et, par voie de conséquence, à faire diligence dans le traitement de ce dossier qui conditionne inéluctablement la stabilité, la paix sociale et le retour définitif à l’Etat de droit en Guinée-Bissau, et l’histoire pourra retenir que c’est sous votre magistère que justice a été rendue au défunt président et à sa famille’’, écrit-il. Avant de conclure : ’’Monsieur le Président, en désespoir de cause, je vous la réclame en gémissant. Dans cette attente, je vous prie de croire, Excellence, à l’expression de mon souhait de ne plus voir un chef d’Etat et sa famille subir ce même sort.’’

 

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